Date de l’interview : 17 juillet 2025 – By TI RICKOU
SPLITERING BOOKING AGENCY est une « nouvelle » agence de booking qui frappe fort depuis son entrée sur le marché. On avait envie chez W.T.R. Mag’ d’en savoir un peu plus…
Bonjour Laurent, tu es le fondateur de SPLITERING BOOKING AGENCY, merci de nous accorder une interview ! Sur la page Facebook de l’agence, il est dit : « Une nouvelle façon de faire du booking »… C’est-à-dire ? Peux-tu nous éclairer sur ton CV et ce qui t’a motivé à te lancer dans l’aventure ?
Bonjour Ti-Rickou ! J’ai monté l’agence il y a 4 ans. J’ai été musicien pendant quelques années et j’ai cherché, comme tous les groupes, un booker. Je me suis rendu compte que c’était difficile, voire très difficile et surtout que c’était cher.
Avec SPLITERING, j’ai voulu monter une agence accessible à la scène émergente. On est resté une agence gratuite pendant les 4 premières années. Aujourd’hui, on demande juste une adhésion à l’année de 60 euros pour participation aux frais de l’agence.
Dans l’agence, il y a plusieurs figures du monde du Metal avec entre autres Christian BIVEL d’ADIPOCERE, Adrien GOUZY, le chanteur d’AVALAND, Jeep MONCORGER, les batteurs David AMORE et Meghann CHAVOT, Yoann MONTOYA le fondateur du jeu ROLLIVER… Comment ce montage s’est-il fait ?
Ca c’est fait au fil de l’eau. Je travaillais avec Jeep le manager de KINGCROWN et il a souhaité se relancer sur ce qu’il faisait avant dans le booking avec une agence plus structurée. En ce qui concerne Adrien, il cherchait une structure de booking en complément de la sienne pour mettre son groupe en avant.
La force de SPILTERING, c’est d’impliquer les artistes dans l’agence car c’est un collectif avant tout. Chacun apporte son envie et ses connaissances, ce qui permet un meilleur rayonnement. Les groupes qui nous rejoignent sont des groupes qui souhaitent prendre pied dans l’agence pour participer. Nous, on croit vraiment dans la force du collectif.
Quels sont les groupes qui ont intégré de votre agence ?
On a des groupes régionaux et des groupes nationaux voire internationaux. On a par exemple, AVALAND, KINGCROWN, BARTH SKY, REVENGE ORIGINS, TOWER OF BABEL, DAVID REECE pour son projet perso et avec BANGALORE CHOIR ou le groupe anglais SERPENTYNE. Et dans le domaine du Rock Prog’, on a LAZULI. Mais on a aussi HIGHWAY ou BLIND WISDOM dans le sud de la France, AMON SETHIS, DYSLESIA, REVENGE, etc.
(NDLR : sur le site internet de Splitering vous pourrez vous faire une idée du nombre de groupes qui ont fait confiance à l’agence et il y a du lourd ! )
Quels sont les critères pour rentrer dans l’agence en tant que groupe ?
Le seul vrai critère c’est d’être dans la scène Rock et Metal car tout mon relationnel gravite autour de cette scène-là. Et puis, il faut que le groupe nous plaise, qu’on sente leur envie et qu’ils nous donnent envie de le mettre en avant. Après, c’est aussi beaucoup une question de relationnel, il faut que ça fonctionne avec nous. Ce n’est qu’ensuite qu’on statue sur l’entrée ou non du groupe dans l’agence.
Ne penses-tu pas que la conjoncture est compliquée pour se lancer dans une agence de booking de groupes de Metal français qui font de la compo ?
Oui, je ne te cache pas que c’est très compliqué. Ce n’est plus aussi simple que dans les années 90, mais en travaillant dur, on peut y arriver. Les groupes ont envie de jouer et nous on leur apporte ce qu’on peut leur trouver comme dates. On développe petit à petit notre réseau mais, ça reste compliqué, notamment auprès des Smac (Scènes de Musiques Actuelles).
On a depuis peu une Smac partenaire à Savigny-le-Temple. Et on va beaucoup se positionner sur les festivals. Il y aura l’an prochain un gros festival sur lequel je serai Directeur Artistique à Andrézieux-Bouthéon, le VOLCANIC FEST. C’est un festival qui sera axé sur le Heavy, le Power et le Metal Prog’ avec environ 37 groupes sur 3 jours. Ca va être énorme.
Comment vois-tu l’agence dans 10 ans ?
Dans mes rêves les plus fous, j’aimerais que SPLITERING ait un rayonnement aussi important que RAGE TOUR, BASE PROD ou GARMONBOZIA. Le plus important, c’est que l’agence grossisse et que nos groupes puissent se produire partout en France et à l’étranger, notamment sur l’Allemagne qui est un pays très consommateur de la scène Rock et Metal.
A part du booking, faites-vous du management de groupes ?
L’agence n’a pas vocation à faire du management. Moi, j’en fais un peu à côté avec notamment REVENGE. En fait, chaque agent chez nous peut prendre un groupe sous son aile mais on n’est ni promoteur, ni manager, ni tour manager, ce n’est pas notre métier.
Le 30 août à l’OVER EIGHTEEN MOTORS, vous faîtes un festival en partenariat avec la salle. Comment vous en est venue l’idée ?
On travaille beaucoup avec Sylvain et Guillaume. L’an dernier, ils ont fait un essai mais ils n’avaient que des petits groupes locaux. Cette année, on les aide pour avoir des groupes plus importants. C’est un gros partenariat. On aide aussi sur la structure avec ‘apport de nos propres bénévoles. Aujourd’hui, c’est compliqué et pour les salles et pour les groupes. Il faut faire du lien, redonner une dynamique.
Qu’est-ce que tu peux dire aux gens pour leur donner envie de venir au fest ?
Je n’ai qu’une seule chose à leur dire : je respecte les tribute bands mais il faut penser à la scène émergente. C’est en allant dans des salles à 20/30 kms de chez soi qu’on va trouver les groupes de demain. Si on ne fait pas l’effort de leur donner une chance, il n’y aura plus de groupe de création. Ils ne feront plus de création tout simplement car ça coûte de l’argent.
En tout cas, on aimerait bien que le public soit présent à ce festival car sans lui, ça ne marche pas.
Merci Laurent pour cette petite papote et de nous avoir accordé un peu de ton temps. A bientôt !
.
.