Samedi 14 juin 2025 à l’Usine de Genève

Report By SEB 747 – Photos : STEVE*74

A peine avons-nous récupéré de la veille que nous voilà de retour à l’Usine (mais non bananes, pas au boulot, à l’Usine de Genève !), pour le second jour du HPS Fest. Faut suivre un peu ! On aurait pu imaginer que sur deux jours d’affilée, l’affiche serait un peu moins belle, mais c’est sans compter sur nos amis italiens, qui nous ont concocté une journée encore plus fabuleuse. En effet, aujourd’hui, il n’y a pas moins de 7 groupes à l’affiche. Avec un groupe que j’aime beaucoup, les américains de DUEL que j’avais déjà pu voir il y a quelques années en 2017 au Brin de Zinc de Barberaz.

Nous partons donc en fin d’après-midi à l’heure du goûter chez nos voisins helvétiques. Comme la veille, le soleil est au rendez-vous. La route jusqu’à Genève s’avère relativement fluide, mais une fois passée la frontière, c’est une toute autre histoire. En effet, le samedi c’est le marché aux puces et il y a des bouchons partout, alors nous devons tourner pour trouver de la place sous une chaleur encore plus étouffante qu’hier. Heureusement pour nous, nous arrivons à trouver une place pas très loin de là où nous étions garés la veille. Une fois encore, c’est à pied que nous nous rendons au Rez de l’Usine sous un soleil qui cogne. Mais ce n’est pas lui qui va nous empêcher d’aller au festival !

Après avoir fait un coucou au videur et à la caissière qui nous reconnaissent, nous entrons pile poil au moment où DEAD SHAMAN, le groupe local suisse – de l’autre côté du lac, comme ils aiment à le préciser – commence son set. Dès le début, le problème récurrent de lumière est de retour. Elle est quasi inexistante, dans les tons bleu et vert. Pas top pour les photos, mais comme ce n’est pas moi qui m’en occupe, donc je m’en fous. Comment ça ce n’est pas fairplay ? Même pas vrai ! Bon d’accord, un petit peu.

Dès les premiers titres, je suis séduit par leur Dirty Heavy Blues très inspiré par la lourdeur de la fin des années 60. Je trouve ça sympa, il y a une bonne ambiance même s’il n’y a, pour l’instant, pas beaucoup de monde. J’ai comme l’impression d’être, comme la veille, quasiment un des seuls à couvrir le fest, ou à être à l’heure, vu le nombre de spectateurs.

Composé à la batterie de ELLIOT WALPEN, à la guitare de SCREAMIN’ BUZZ et de BERNIE WILDISH à la basse (il joue carrément pieds nus et en short… il faut dire qu’il fait quand même bien chaud dans l’Usine), le groupe envoie du bois. C’est puissant, lourd et entraînant, ce que j’attends personnellement d’un groupe qui joue du Stoner. Au fur et à mesure du déroulement du set, la salle commence à se remplir et c’est vraiment cool. J’aime bien le trio très original avec leur musique agressive dans le bon sens du terme.

Après un petit « Silver Machine » de HAWKWIND absolument parfait, ils nous exécutent un dernier titre, que je trouve pour ma part un peu trop long, et c’est la fin. « Merci, passez une bonne soirée ! » nous dit le chanteur pour conclure.

Je retrouve mon tabouret de la veille situé à côté du stand de merch’, ce qui permet de me soulager un peu le dos et les jambes déjà durement éprouvés la veille.

Pendant ce temps, ALUNAH le groupe suivant fait les balances et j’apprécie ce que j’entends. Du coup, je descends de mon trône et je m’avance vers la scène.

Il est 18h35 lorsque le groupe de Stoner/Psychedelic Rock anglais, composé de DAISY SAVAGE qui tient le chant depuis septembre, de MATT NOBLE à la guitare et à la casquette verte à l’envers, de DAN BURCHMORE à la basse qui arbore une veste à patches sans manches, et de JAKE MASON qui sévit depuis 2007 à la batterie, commence le set.

Ce que j’avais entendu lors des balances, se confirme, c’est un mélange de Classic Rock, de Doom, de Heavy Psychédélique contenant un soupçon de Stoner. En bref, de quoi faire vriller la tête des spectateurs. DAISY a une très belle voix et je la préfère à celle que j’ai entendue sur les albums (elle n’a participé à aucun des six, elle est là pour la tournée européenne).

Musicalement, c’est très psychédélique avec une petite pointe de BLACK SABBATH par moments. J’aime bien ce que j’entends. DAISY interpelle régulièrement le public dans un français tout à fait correct. Ce soir, c’est la seule chanteuse parmi les sept groupes, ce qui  tend à confirmer qu’une présence féminine n’est encore pas très courant dans le style,  même si elles sont de plus en plus nombreuses au fil des années. Elle s’approche du bord de scène pour faire participer le public et fait tout pour le motiver, ce qui ne semble pas être très difficile car il est relativement réceptif.

Les morceaux défilent et le son de la basse devient trop fort. Je préfère me retirer et continuer d’apprécier la fin du set de loin. J’aime bien leur style un peu psychédélique dans l’esprit avec ce mélange des genres. « Merci bien d’être venu. Si vous voulez, on a du merchandising, des vinyles », annonce, en français s’il vous plaît, la chanteuse avant de conclure le set sur deux titres puissants.

19h30, THE COSMIC DEAD fait ses balances. Dix minutes plus tard, c’est le début de leur set. Le quatuor anglais fait dans le Stoner instrumental. N’étant pas musicien, j’écoute de loin. C’est un sentiment de pesanteur et de puissance qui s’installe. Effectivement, c’est bien fait, les musiciens savent jouer, mais ce n’est définitivement pas pour moi. Je passe mon tour et je retourne m’asseoir sur mon tabouret qui m’attend toujours.

20h50, WYATT E. le quintet belge attaque son set. Ils font dans le Drone/Doom Metal instrumental. Le tout est baigné dans le Post-Rock et le psychédélisme orientalisant. Ils décrivent le paysage sonore accompagnant l’exil à Babylone du peuple de Jérusalem après le siège de la ville par le roi Nabuchodonosor II.

Je tends une oreille, parce que je suis poli, n’étant toujours pas fan des groupes totalement instrumentaux. Bon, ce n’est toujours pas pour moi mais c’est très bon musicalement et un peu plus intéressant que le groupe précédent. On sent que les musiciens sont dans leur trip. A noter qu’ils jouent totalement incognito, vêtus de robes noires sans visage.

Comme j’attends la suite avec un peu d’impatience, je vais faire un tour dehors, histoire de respirer un peu d’air frais. Cela nous permet de discuter avec l’une des fondatrices de l’Usine Post Tenebras Rock, passionnée tout comme mon copain Steve et moi-même de notre musique préférée. On parle des concerts qu’on a fait lorsque nous étions plus petits. C’est assez original comme rencontre. Et puis, le temps passe plus vite.

Allez, c’est bientôt la fin du set des Belges. Nous rentrons dans l’antre de la bête afin d’assister à la prestation du prochain groupe. La fatigue se faisant de plus en plus présente (on n’a plus vingt ans), je retrouve une nouvelle fois mon tabouret situé à côté du stand de merch’. J’aperçois le bassiste d’ALUNAH et j’en profite pour lui faire signer la setlist récupérée un peu plus tôt et il m’en remercie. Euh… non, c’est moi. La prestation était top.

22h07, MOS GENERATOR vient de finir ses balances, ça ne devrait pas tarder à commencer. D’un coup, j’entends un cri “Hey, how you doin ?” qui retentit dans l’Usine. Fini le repos, il faut y retourner.

Mais d’entrée de jeu, je sais que ça va me plaire puisque j’adore ce groupe. MOS GENERATOR est composé de TONY REED au chant et à la guitare, de SCOOTER HASLIP à la basse et de HENRY WASQUEZ à la batterie. Bon, il faut tout de même préciser que ce trio est aussi celui qui accompagne BOBBY LIEBLING dans PENTAGRAM, donc ils se connaissent depuis quelques temps et ils ont l’habitude de jouer ensemble.

S’il existe une fusion de la Soul et du Doom, MOS GENERATOR y est parvenu. Une fusion aussi nette entre les deux styles, en dehors de « Sabotage » de BLACK SABBATH, est rare. MOS GENERATOR exploite une ambiance bien plus profonde et puissante, aux nuances sinistres et brutes. Arrimé sur le côté gauche de la scène, je ne rate pas une miette de ce set et je ne suis pas le seul étant donné le nombre de spectateurs et de spectatrices – il ne faudrait pas les oublier, elles sont nombreuses – qui secouent la tête en cadence. Il y en a qui vont avoir mal aux cervicales demain !

Venu de Port Orchard Washington, le groupe n’a pas tourné en Europe depuis une éternité et TONY nous le fait remarquer. Il semble heureux d’être présent pour la deuxième date en Suisse. Hier, ils étaient à Winterthur pour l’édition du HEAVY PSYCH SOUNDS qui se déroule là-bas. Les lumières se sont un peu améliorées et le son est un petit peu moins fort que tout à l’heure. Bon, faut quand même mettre les bouchons, mais on n’a pas besoin de trop les enfoncer.

Tiens, j’aperçois le chanteur de DUEL sur la droite de la scène qui vient admirer le show de ses compatriotes. Musicalement, je suis à fond, j’adore et en plus TONY communique beaucoup. SCOOTER, en short, T-Shirt et grandes chaussettes, tête baissée sur son instrument, fait ronfler sa basse, sous les frappes de malade, et encore je pèse mes mots, de HENRY qui est à fond et jette même ses baguettes dans le public. Le chanteur guitariste avec sa belle guitare noire au logo du culte de l’huître bleue (BOC) fait des ravages.

Les morceaux sont excellents et j’en profite un max. Du coup, je ne vois pas le temps passé. Comment ? C’est déjà la fin ? Ah ben mince alors ! C’est passé à une de ces vitesses ! Quelle baffe je viens de prendre ! C’était génial !

Il est temps de se reposer un peu avant le clou, pour moi, du festival, j’ai nommé : DUEL. On en profite pour continuer de papoter avec notre nouvelle copine genevoise en attendant le début du set.

C’est tout de même avec ¾ d’heures de retard sur l’horaire annoncé, que les Texans (ils viennent d’Austin), démarrent. Dire que j’attendais leur venue avec impatience est un euphémisme. Je suis aux taquets, carrément devant la scène. Je suis trop content de les voir ce soir. J’ai hâte. Je les avais vus en 2017 et j’avais pris une petite claque bien appuyée. Malheureusement, je n’ai pas pu faire leur date 7 ans plus tard, étant en vacances au moment où ils jouaient. Dégoûté ! Alors ce soir, malgré l’heure tardive et la fatigue de la veille, je suis prêt à encenser leur Doom/Stoner Rock.

Et c’est parti « comme en quarante » comme aurait dit mon grand-papa, paix à son âme. « Wave of Your Hand », le premier morceau joué ce soir montre que les Texans ne sont pas là pour se tourner les pouces. « Devil » s’enchaîne avec « Children of the Fire ». Pas de temps mort, on continue avec « Chaos Reign » un titre du dernier LP en date « Breakfast With Death », suivi par l’excellent « Pyro ».

TOM, le guitariste chanteur est déjà à fond, il se frotte au plus près du public en jouant au bord de la scène. Il bouge dans tous les sens, se met à genoux pour sortir des riffs pesants et lourds dont lui seul détient le secret. Ils sont à la bourre, alors il faut faire vite. SCOOCH, le batteur frappe comme un sourd en se collant parfaitement au groove de la basse de DREW et la rythmique de JEFF penché sur son instrument.

C’est à partir de ce titre que je ne réponds plus de rien. Je suis devant TOM et je headbangue comme un damné, totalement envoûté par la musique de DUEL. C’est à peine si je remarque qu’il change de guitare sur « Blood on the Claw » ou qu’il nous remercie avant d’entamer « Fallacy ». De toute façon, je ne sais pas si c’est la fatigue, l’âge ou les deux, mon cerveau ne répond plus. Je suis embarqué dans l’excellente prestation des Texans.

Et c’est sur « Freak » que le set se termine. Ah bon ? C’est déjà la fin ? Eh ben, entre la prestation de MOS GENERATOR et celle de DUEL, je n’ai pas vu le temps passé.

Bon, c’est officiel, je suis rincé. Je retourne une dernière fois vers le stand de merch’ où j’aperçois DREW de DUEL et j’en profite pour lui faire signer ma setlist. Malheureusement les autres membres mettent un peu trop de temps à venir. Il se fait tard, et il reste encore un groupe.

45 minutes après l’heure du crime, DEAD MEADOW, le dernier groupe de la soirée commence. Venu de la Cité des Anges, Los Angeles, le groupe aux 11 albums en 25 ans d’existence, fait dans la variété française… Mais non, bananes ! Les DEAD MEADOW font  dans le Psychedelic Rock !

Sur le premier morceau, j’écoute de loin. J’apprécie mais sans plus. Je persiste un peu, même si c’est trop instrumental pour moi, mais la fatigue finit par avoir raison de mes dernières forces. Ayant un peu de route à faire, je finis par retourner à la voiture et en route pour la maison.

Un grand merci à HEAVY PSYCH SOUNDS RECORDS et à l’Usine PTR pour ce grand festival ! En espérant qu’il soit de retour l’an prochain au même endroit.

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