Vendredi 16 mai 2025 à Rillieux la Pape (69)

C’est parti pour une nouvelle soirée concert et, celle-là, je l’attends avec impatience. DIRTY SOUND MAGNET, je ne connaissais pas plus que ça mais depuis quelques jours j’écoute en boucle leur titre « Mr Roberts » et je kiffe trop ! On nous a promis un set de 2h30, sans première partie, autant dire que ça s’annonce intense dès le départ. Le groupe est réputé pour ses shows qui dépotent, et les vidéos qu’ils ont postées sur Insta donnent envie de bouger avec le public. Les avis sont tous super enthousiastes alors, forcément, je suis curieuse de voir ce que ça donne en vrai.
Report : Ghys P.A. – Photos : Jean-Yves CLUZE
Le trajet jusqu’à la salle est un peu chaotique : bouchons sur la route, circulation dense, Lyon un vendredi soir à traverser quoi… mais une fois sur place, soulagement immédiat. Le parking est facile d’accès, on trouve une place sans tourner pendant des heures – un vrai petit bonheur qui mérite d’être souligné. Le O’ Totem Live à Rillieux, je ne connais pas, mais j’ai entendu beaucoup de bien de cette petite salle sympa.
Je retrouve mon acolyte directement sur place. Ce style-là, ce n’est pas vraiment son truc à la base – on est clairement loin du Hard Rock qu’il écoute d’habitude – mais c’est quand même du Rock, un bon groupe de live, ça pourrait le convertir. Dehors, il fait super beau. Soleil de fin de journée, lumière dorée. Franchement, on a connu pire comme attente. Le public est plutôt jeune, bonne ambiance, ça papote, ça check les téléphones, ça fait des selfies. Bref, tout le monde est prêt !

19h, pile à l’heure, les portes s’ouvrent. Pas de retard, pas de galère : ça commence bien. On prend le temps de choper une petite bière – bio, s’il vous plaît – histoire de trinquer avant d’entrer. Puis direction la salle. Je file devant évidemment parce que, non, je n’ai pas grandi depuis le dernier concert. Donc, comme d’habitude, faut assurer la place si je veux voir quelque chose.
La scène est à une hauteur parfaite. Petite salle de 400 personnes max, ambiance intimiste comme on aime. Pour l’instant, c’est quasi vide. On a de la place et du coup, ça papote. Ça parle concerts passés, ceux qu’on a kiffés, ceux qu’on a ratés (avec regrets). Je tends l’oreille, à côté ils vont bientôt voir Fontaine D.C. d’ailleurs. Mon pote photographe en profite pour repérer les angles, faire quelques tests de lumière… La scène est encore calme, alors on a une bonne demi-heure devant nous, verre à la main.

19h30, comme prévu, ça démarre. Pas de première partie, pas de fioritures : le groupe entre directement en scène. Ils sont trois, mais ça suffit largement. Pour installer l’ambiance, ils balancent une petite intro inattendue : un morceau d’ENNIO MORRICONE. Surprenant, intriguant. La salle se tait, les regards se tournent vers la scène. Et hop, c’est parti avec “The Sophisticated Dark Ages”. On est tout de suite plongés dans un univers à part.
Décor minimaliste, vraiment, il n’y en a aucun. Pas de jeux de lumière délirants non plus. Juste un peu de fumée, quelques éclairages discrets ici et là. Autant dire qu’on voit à peine les musiciens – Force à J.Y. pour les photos ! Le chanteur bouge un peu de sa place, et pouf, disparu. Mais bon, on comprend vite que l’idée, ici, c’est de se concentrer sur le son, pas sur le visuel.

Et musicalement, c’est une claque. Les trois sont des virtuoses, point barre. Ça envoie des solos de guitare hallucinants, ça déroule à la batterie, la basse n’est pas en reste. D’ailleurs, fun fact : la batterie est d’une marque lyonnaise, ASBA, petit clin d’œil local bien sympa. Chaque musicien a son moment de briller, et ils le font avec une aisance bluffante. Ce groupe suisse, en pleine tournée mondiale, affiche déjà plus de 900 concerts au compteur. Et franchement, ça s’entend. Ils maîtrisent leur truc à la perfection.
Nous sommes plongés dans une ambiance résolument 70’s, mais sans tomber dans la nostalgie poussiéreuse. Ce ne sont pas des vieux rockeurs sortis du grenier, loin de là. Ce sont des jeunes, simples, cool, peace and love avec une petite touche rebelle, et super accessibles. Ils parlent français sans problème, plaisantent avec le public, racontent quelques anecdotes… C’est intime, c’est vivant.

Musicalement, les influences sont là : on pense à LED ZEPPELIN bien-sûr, à YES, à PETER FRAMPTON, et parfois même à PINK FLOYD dans les passages les plus psyché. Il y a des moments planants, presque cosmiques, où on s’attendrait presque à voir passer un joint entre deux spectateurs allongés dans l’herbe. Et puis d’un coup, ça repart : le tempo s’accélère, les riffs s’emballent, et l’ambiance remonte d’un cran. Un vrai voyage sonore, hyper varié. « On ne voit pas le temps passer », dixit le Pro Hard Rock Metalleux qui m’accompagne.
Côté public, par contre, c’est plus calme que prévu. Vu les vidéos promo, je m’attendais à un pogo en règle… mais non. Le public reste plutôt concentré, comme absorbé, bercé. Et sur scène aussi, malgré l’énergie, ça ne bouge pas tant que ça. C’est intense, mais posé. Pas de grands déplacements hormis les bonds du chanteur lors de ses envolées lyriques, pas d’explosion visuelle. Juste une musique qui te prend et t’embarque.








Allez, je suis un peu méchante là… ils font quand même participer le public. On apprend et on chante tous en chœur des refrains et ça marche… Le public est dans la place et ça s’ambiance, on aimerait que ça dure.
Et puis ils nous offrent MON tant attendu “Mr Roberts”. Pour moi, c’est leur tube, joué plus de 800 fois en live. Morceau incroyable qu’on penserait faire partie des titres phares de l’époque tellement il s’en imprègne dans l’esprit. On sent que personne n’a envie que ça s’arrête. Voilà c’est une de ces soirées où tu ressors sans avoir dansé comme une dingue, mais avec l’impression d’avoir voyagé. Un vrai trip musical, mené par des gars talentueux, sympas, et qui mériteraient franchement plus de reconnaissance en France.

Le concert touche à sa fin, les trois musiciens – STAVROS DZODZOS, MARCO MOTTOLINI et MAXIME COSANDEY (merci Google, je ne vais pas faire genre je connaissais, hein) remercient chaleureusement sous les projecteurs rallumés. Mais dans la salle, personne n’est prêt à dire au revoir. Clairement, on en veut encore.
Ils quittent la scène, les lumières se rallument un peu. Mais non, pas question ! On les rappelle, bruyamment, fermement. Et ça marche ! Ils reviennent. On jubile. Sauf que… là, on voit un mec de la technique faire de grands signes derrière. Pas bon signe. Le chanteur prend le micro, un peu penaud : « On nous dit que ce n’est pas possible… il ne reste que quatre minutes. » Quatre petites minutes ! Il tente quand même le coup, demande au staff : « Allez, quatre minutes, on ne peut pas jouer quatre minutes ? ». Mais non. La direction est catégorique. C’est terminé. Pas de rappel. Nada.








Franchement, coup dur. Pas juste pour nous, mais aussi pour eux. Tu sens que ça les embête vraiment, qu’ils avaient encore envie de nous embarquer un peu plus loin. Ce genre de rigidité, en fin de show, ça gâche un peu l’émotion. Et ça murmure dans la salle. Certains demandent des explications, d’autres râlent ouvertement. On nous avait annoncé 2h30 de concert… pas 2h tout pile. Heureusement, ça reste bon enfant. Pas de débordements. Mais oui, petite frustration finale sur une soirée qui, jusque-là, frôlait le sans faute.
Alors qu’on digère à peine cette fin abrupte, les membres du groupe réapparaissent… mais cette fois dans la salle, en toute détente. Exit les habits de scène, ils sont là, simplement, à discuter avec les gens, à sourire, à prendre la pose pour des photos. Franchement, on sent qu’ils sont sincèrement dispos, accessibles et heureux d’être là. Et ça, ça fait plaisir à voir.

On se dirige doucement vers le hall. Grosse file d’attente au bar – logique, tout le monde a eu la même idée. Mais encore plus impressionnante, la queue devant le stand de merch’ ! Les vinyles aux pochettes ultra 70’s partent comme des petits pains, et les t-shirts aussi. D’ailleurs, maintenant que j’y pense, j’en ai vu pas mal dans le public qui les portaient déjà… Fans de la première heure ou achats des concerts précédents, mystère.
On hésite à rester, mais franchement, avec cette foule, c’est le coup à faire la queue dix minutes pour entendre “désolé, on ferme”. Et puis… on n’a toujours pas mangé ! Résultat, on trace pour se trouver un truc à grignoter dans le coin. Dehors, la nuit n’est même pas encore complètement tombée. Il est à peine 21h45. Eh oui… c’est là que ça coince un peu. Une soirée aussi bonne, terminée aussi tôt, c’est un peu frustrant. On aurait bien prolongé encore un peu cette immersion Rock, quelque part entre la Suisse et les années 70.
Un énorme merci à Sounds like Hell Productions !
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