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THE PRIZE au Brin de Zinc

Vendredi 05 mai 2023 à Barberaz

THE PRIZE @ LE BRIN DE ZINC (73)

C’est toujours un plaisir de retrouver THE PRIZE au Brin de Zinc qui est presque une seconde maison (musicale) pour eux ! Surtout qu’une semaine auparavant, CHRISTOPHE GODIN  (guitare), YVAN ROUGNY (basse) et AUREL OUZOULIAS (batterie), avaient sévi en ce lieu, pour la reformation exclusive des défunts MÖRGBL’.

Le groupe déboule sur scène et déjà CHRISTOPHE GODIN nous assène des riffs puissants, soutenus par une rythmique d’enfer, mêlés à la voix de MAGGY LUYTEN sur « Funhouse mirror ».

Avant d’enchaîner sur « Garden of bones », MAGGY nous dit oh combien, en cette période difficile, venir aux concerts, est un geste militant de la part du public !

 « Where the river flow 2 » décolle avec un riff de guitare explorant un univers très seventies. Quant à « Every scar tells a story » et son côté lourd, il lorgne dans l’ombre du dirigeable. Avec « Backstreet chronicles », MAGGY donne toute son énergie et ce côté heavy puis nous annonce une belle surprise en interprétant « Walk the path » ; titre inédit, à paraître sur leur futur second album. Rock vitaminé avec « Out of the grave », suivi d’un bel intermède musical avec un « Where river flow 1 », gorgé d’émotion.

On monte un cran au-dessus avec « I swear » ; pour moi, un des grands hymnes de THE PRIZE. Et quel refrain accrocheur !

MAGGY demande au public s’il a regardé le clip annonçant le titre «Blood red ink ».

Puis voilà le deuxième moment intimiste de la soirée, où MAGGY, accompagnée  de CHRIS, à la guitare acoustique, nous dévoile un « Show must go on » de toute beauté.

Le clownesque « Cirkus » clôturera leur show, MAGGY incitant le public à taper dans ses mains.

Exit de la scène… Le groupe, sous les applaudissements, revient vite sur scène. Et déjà une batterie d’enfer, sous les baguettes d ‘Aurel, annonce un  classique  du heavy metal. Le trio infernal MOTORHEAD est mis à l’honneur. MAGGY LUYTEN vient chercher Gilles sur le devant de la scène. Gilles est mon binôme de concerts et de festivals à 400 kms à la ronde et ce soir, il arbore fièrement un T-shirt du trio de LEMMY. Et voilà THE PRIZE qui entame le refrain sur scène : « The Ace of Spades » !  MAGGY avec son grain de voix, colle parfaitement au titre.

Quelle folie ! je dois même surveiller mon matos photo, en proie aux effluves (et pas que) de bière !

On repart de plus belle avec  « Scarier than you » et sa grosse rythmique. CHRISTOPHE GODIN nous assène de ses riffs puissants où la voix de MAGGY est à l’unisson.

Quelle soirée ! Rendez-vous est déjà pris le 6 juillet au Brin de Zinc avec le duo AKOUSTIC THRILL (CHRISTOPHE & MAGGY) et le 7 juillet avec THE PRIZE au Rock’o’Marais de Poisy (74).

MORGLBL au Brin de Zinc

Report et photos by Hi’Twist

Le Brin de Zinc, scène indépendante de l’agglomération chambérienne, fêtait ses 18 ans d’existence. C’est rare une telle longévité, mais c’est sans connaître Thomas, grand passionné et tôlier depuis 8 ans, qui a repris les rênes de ce lieu incontournable de la vie savoyarde. De par de nombreux concerts et résidences, de par aussi la diversité musicale et de l’écoute, une relation privilégiée s’est instaurée avec les musiciens. C’est tout naturellement que pour cet anniversaire, nous avions la chance de voir une reformation exceptionnelle et exclusive de MORGLBL en ces lieux.

Et c’est dans une salle comble que le groupe entamait les hostilités. Quand je parle d’hostilités, on était plutôt, je dirais dans un esprit fun où l’on sentait le plaisir des musiciens à se retrouver et à jouer ensemble.

Entre les pitreries d’IVAN, le terrible bassiste, les blagues décalées de CHRISTOPHE GODIN (guitare/chant) et la fine complicité du batteur AUREL OUZOULIAS, on a eu droit à de belles joutes, face à des musiciens hors-pair.

MORGLBL revisitait leur riche discographie dans un registre prog/jazz/metal si original. Le groupe a tiré une grande partie de la set list de ce soir de son album posthume « The story of Scott Rötti » (2018). On a eu un retour avec « 2 flics amish amish », « Anarchychtür » (dans l’esprit d’un VAI), « Prog töllöc » (pensée au trio canadien RUSH), « Dark  vädim », instrumental avec de belles parties mélodiques de guitare, « Döner d’orgazm », plein de dextérité musicale et petit clin d’œil à GENESIS.

A la demande du groupe, nous aurons droit à la venue sur scène du tôlier Thomas pour un intermède cadeau afin de le remercier pour son investissement dans ce lieu musical indispensable dans le paysage savoyard.

Ce fût une magnifique soirée où le plaisir de communier des MORGLBL avec un public acquis à leur cause a été incroyable. Nous avons quand même eu 2h20 de concert, et ce avec deux rappels !!

Heureux d’avoir partagé une telle soirée, si unique !

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MOJOTHUNDER au Brin de Zinc

Dimanche 15 mars 2023 à Barberaz

Le dimanche, la semaine prend fin et le lendemain il faut retourner travailler. La retraite ce n’est pas pour tout de suite. Même si certains copains y sont déjà. Lol. En attendant, ce soir je retourne à Barberaz avec mon binôme pour aller voir un groupe de classic rock nommé MOJOTHUNDER.

Je l’avoue volontiers, je ne connais pas le groupe et, pour une fois, je décide de faire comme mon copain Steve*74, je n’écoute pas un seul titre, histoire d’être dans la complète découverte. Je ne m’inquiète pas trop, étant donné que, depuis le temps que je fréquente le BDZ je n’ai jamais été déçu ! Je passe récupérer mon co-voitureur et zou, direction le Brin de Zinc sous des giboulées de mars intenses. Mais c’est bien connu, « quand mars bien mouillé sera, beaucoup de fruits cueillera ». Plutôt des concerts pour nous évidemment ! Et, vu ce qui nous attend, je ne suis pas si mécontent de la pluie de ce soir.

Une fois sur place, nous sommes un peu en avance. Alors nous papotons un peu dehors et d’un coup, voilà qu’arrive deux musiciens de MOJOTHUNDER qui viennent nous saluer. Ils semblent très heureux de nous rencontrer et nous disent tout le bien qu’ils pensent du Brin de Zinc. Du coup, nous en profitons pour leur dire que nous allons faire des photos et un futur report que nous nous empresserons de leur transmettre une fois fini. Qui a dit que nous leur mettions la pression ? Dans tous les cas, c’est une chouette rencontre.

Il commence à faire froid dehors et la pluie ne semble plus vouloir s’arrêter, nous décidons donc de rentrer à l’intérieur. Je me rends bien compte que peu de spectateurs sont présents ce soir mais ne m’inquiète pas trop étant donné qu’il est un peu tôt, le public arrivera un peu plus tard. La moyenne d’âge n’est pas de la première pluie, mais on retrouve tout de même quelques copains de Chambéry.

Nous n’avons pas trop longtemps à attendre, car le groupe s’installe déjà sur scène. Pas de première partie, nous sommes un dimanche, nous entrons donc directement dans le vif du sujet, ce qui est loin de me déplaire. Venus de Lexington au Kentucky, et fort de leur tout premier album « Hymns from the Electric Church » sorti en mai 2021 – après un premier EP sorti deux ans auparavant sans maison de disque, et d’un récent petit Live – les MOJOTHUNDER sont venus en Savoie pour partager leur passion du rock.

Cela se ressent dès l’interprétation de leur premier titre « Bulleit ». La ferveur que développe le groupe dès l’amorce du morceau est palpable.

Le chanteur SEAN SULLIVAN (également préposé à la guitare) possède un timbre de  voix chaleureux qui fédère les fans autour de sa présence. D’entrée de jeu, je suis conquis, et je ne suis pas le seul à voir la mine réjouie des copains à côté de moi. BRYSON WILLOUGHBY, le fondateur et deuxième guitariste du groupe, joue régulièrement sans médiator et fait impression par son jeu. ANDREW BROCKMAN, le bassiste, n’arrête pas de danser en tortillant de l’arrière-train. Il a un jeu de jambes incroyable ! Il reste toutefois très discret mais s’éclate comme un fou. Derrière les fûts, le batteur, ZAC SHOOPMAN, n’est pas celui qui officie d’habitude – ou alors il a changé de nom et fait un lifting, lol ! Dans tous les cas, même s’il ne semble pas se prendre au sérieux avec sa casquette à hélice, il martyrise bien ses fûts et connaît par cœur tous les morceaux du groupe.

MOJOTHUNDER navigue tantôt dans les abysses du hard-rock, tantôt dans celles du south rock et même dans celles du blues-rock avec de grosses influences BLACK CROWES. Ce qui est sûr, c’est que nos copains du Kentucky sont bien influencés par le son des 70’s. Il coule dans leurs veines, faisant instantanément taper du pied et hocher de la tête.

SEAN ne perd pas de temps en paroles, ne s’adressant que peu de fois au public. Ne pensez pas que c’est du dédain, il semble plutôt laisser parler sa musique en restant humble … ou plutôt légèrement timide. Cependant, il remercie le public après chaque titre avec un « Thank You » qui vient du fond du cœur et facilite l’accroche du public.

Beaucoup de morceaux – un peu trop à mon goût – sont interprétés mid tempo, mais joués avec une telle passion que je ne peux qu’acquiescer. Que ce soit « Soul », « Let it Fall » ou encore « Good as gone », les titres passent comme une lettre à la poste, joués par des musiciens passionnés par leur musique. Cela fait plaisir à entendre et leur ferveur, il faut bien le dire, fait du bien un dimanche, après une semaine intense.

Il n’y a pas de gros amplis derrière nos Lexingtoniens, pas deux tonnes de pédales de distorsion, juste ce qu’il faut pour faire parler la musique. Deux guitares chacun pour les guitaristes et une basse qui semble avoir vécu, pas plus, pas moins. Ce qui est intéressant, c’est que BRYSON et SEAN jouent sur les mêmes marques de guitares et quasiment les mêmes modèles, une Gibson Les Paul et une SG rouge – popularisée par un certain ANGUS YOUNG – qu’ils utilisent à foison.

La musique aussi rampante qu’addictive des Américains est vraiment géniale. C’est une arme redoutable pour achever les plus sceptiques. Le plaisir de jouer et la bonne ambiance sur scène est vraiment cool. Les musiciens s’entendent comme larrons en foire et lorsque SEAN casse une corde, instantanément les autres musiciens se lancent dans un petit bœuf très sympa, pendant qu’il accorde son autre guitare.

Nous passons un super moment, et même si ce soir, le Brin de Zinc n’est pas complet, il n’y a que des passionnés.

Nous voilà déjà au dernier morceau. Un « Jack Axe » au tempo élevé, qui conclut le set.

MOJOTHUNDER descend de scène sous les bravos du public. Ils décident de remonter sur les planches pour finir par un superbe « Queen of the Night » qui se fonde sur « Papa was a Rolling Stone », la chanson popularisée en 1971 par THE TEMPTATIONS, à la sauce Kentucky of course !  

Quelle claque musicale remplie d’humilité avons-nous pris ce soir ! Les musiciens, hyper contents de rencontrer leurs fans n’hésitent pas à signer à tout va et à prendre des photos avec le sourire aux lèvres.

Pour nous, il est temps de rentrer dans notre pays en repensant à la devise du groupe : « MOJOTHUNDER, c’est plus que de la musique, c’est un mouvement ».

THE POOR au Brin de Zinc

Mardi 07 mars 2023 à Barberaz

THE POOR @ le Brin de Zinc

Aujourd’hui, la France est en grève. Est-ce que cela va m’empêcher d’aller à un concert ? Vous rigolez j’espère !! Évidemment que non, puisque ce mardi soir, THE POOR, un groupe culte Australien, qui continue sa tournée européenne (débutée en Espagne fin février) vient chauffer les esgourdes des Savoyards pour leur seconde date en France.

Anciennement nommé THE POOR BOYS, ils ont sorti leur tout premier EP en 1992 après avoir vidé toutes les bières des pubs de Darwin au nord de l’Australie, et ont raccourci leur nom après la publication d’un second EP et l’arrivée de leur tout premier LP deux ans plus tard. Après 13 ans d’absence, THE POOR a fait son grand retour discographique en début d’année. Du coup, ce matin je me suis retapé toute la discographie du groupe depuis ses débuts afin d’être prêt pour ce soir.

Comme d’habitude, je passe chercher mon binôme de concerts, et nous revoilà repartis au Brin de Zinc de Barberaz. Une fois arrivés, nous sommes en terrain connu. Tous les copains que nous n’avions pas vus dans les montagnes la semaine dernière, sont là. Cela fait plaisir de revoir des têtes connues ! Comme vous vous en doutez, nous passons le temps à papoter des concerts récents et de ceux à venir.

Plus le temps passe, plus je me rends compte que le Brin de Zinc se remplit. La jauge va bientôt déborder, c’est cool. Par contre, à force d’attendre l’arrivée du groupe sur scène, nous commençons à prendre racine. C’est moi, où j’ai l’impression de voir des feuilles pousser sur les planches ? Pourtant, il n’y a point de substances illicites dans le BDZ… à moins qu’il n’y en ait dans la fumée qui sort de la machine à fog. Mdr !

THE POOR @ le Brin de Zinc

Il est 21h15 lorsque nos copains australiens s’installent sur la scène. ANTHONY « SKENIE » SKENE, au chant et à la guitare rythmique, GAVIN HANSEN – à la barbe blanche presque aussi longue que celle de mon copain Steve – le batteur et MATT WHITBY le bassiste, sont les pierres angulaires de THE POOR. Ils sont accompagnés par le tout nouveau guitariste, dans le groupe depuis 4 ans (lol), DANIEL COX.

Les premières notes retentissent et le public se masse devant eux. SKENIE prend son micro pour commencer le show puis se rend compte qu’il n’est pas allumé. Heureusement pour lui, il le rallume de suite (pas comme un DON DOKKEN qui, lors d’un concert auquel j’ai assisté il y a une dizaine d’années, a mis trois titres avant de s’en apercevoir) et lance un rugissement qui fait trembler les murs du BDZ. Les guitares commencent à gronder, la batterie à battre et le chanteur… à sauter dans tous les sens, complètement survolté. On sent qu’il a envie d’en découdre.

THE POOR @ le Brin de Zinc

SKENIE à un chant qui réveille les foules avec sa voix diaboliquement rock’n’roll. Dès le premier morceau « Tell Someone who Cares » tiré du tout premier EP, il ne tient pas en place, même lorsqu’il récupère sa guitare pour faire la rythmique, la faisant tourner autour de son cou et reprenant le micro pour aboyer ses textes.

DANIEL est un fou furieux. Il sait comment tenir une scène et, même si c’est SKENIE qui prend les devants, il n’est pas en reste et montre toute sa dextérité. MATT est très puissant, il martèle sa basse à cinq cordes et remue énormément. Lui aussi ne tient pas en place, du moins quand SKENIE n’est pas en train de prendre toute la scène. GAVIN, quant à lui cogne comme un sourd, planqué en fond de scène. Son style de jeu est très énergique, ses frappes sont solides et ses rythmes puissants, il fournit le fondement rythmique du groupe.

« Trouble » tiré de « Round 2 » dessoude le Brin de Zinc, devant les spectateurs qui restent impressionné par le jeu du chanteur. « Personne n’est plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. », dit un proverbe des Australiens. Et j’ai bien l’impression que ce soir nos nouveaux copains s’entendent très bien sur scène. Ils sont donc loin d’être sourds. Par contre, étant donné la puissance du combo, nous, nous n’allons pas tarder à l’être. Lol !  

THE POOR @ le Brin de Zinc

« Are you with me ? » nous demande le chanteur en joignant le geste à la parole « All right, so let’s get on a fuckin’ ride, babe ! ». « Ride », le fameux titre annoncé est lui-aussi tiré de leur premier EP. Le groupe est toujours aussi motivé. SKENIE, les yeux révulsés vers le haut, empoignant sa guitare, DANIEL bougeant dans tous les sens, faisant crier sa guitare, et MATT venant taquiner ses copains sous les coups répétés de GAVIN.

Dès la fin du morceau le chanteur prend la setlist qui est devant lui et la chiffonne. « Qui a besoin d’une setlist ? », dit-il en la jetant vers son batteur, « Pas moi », rigole-t’il.

« Est-ce que quelqu’un a notre dernier album ? », continue t’il. Certains spectateurs se manifestent. « Ca  tombe bien, nous allons en jouer un morceau ! ».

THE POOR @ le Brin de Zinc

C’est donc « Take the World » qui débarque dans les enceintes du BDZ. D’un seul coup, voici que tout mon corps se met à bouger, ma tête fait des aller/retour de droite à gauche, de haut en bas. Comment voulez-vous rester de marbre quand ce quatuor nous délivre une telle énergie communicative ? C’est difficile, voire incompréhensible !

Pendant ce titre, SKENIE demande à un fan de monter sur scène. Il lui donne sa guitare pour jouer la rythmique de ce morceau. Celui-ci s’en tire admirablement bien. « Thank you, Alex », remerciera le chanteur, une fois celui-ci terminé. Pour en avoir discuté un peu avec Alex à la fin du concert, il me dira qu’il leur avait demandé s’il pouvait jouer avec eux avant le show, mais qu’il ne s’attendait pas du tout à ce qu’ils acceptent. Comme quoi, il faut savoir saisir sa chance.

Avant d’entamer le titre suivant « Dirty money », les musiciens réclament une bière et commencent à chantonner sur un ton enfantin « More beer, more beer », ce qui fait rire toute la salle. SKENIE enlève son T-shirt pour laisser apparaître un énorme tatouage outlaw mutha fucka sur son torse.

Les morceaux qui défilent, « Let me Go », « Hair of the Dog », nous prouvent que le groupe s’est définitivement installé dans le paysage hard-rock, teinté du pub rock propre à son pays.

« Est-ce qu’il y a des femmes seules ce soir ? », demande SKENIE… « Non mariées ? »,  précise-t-il. Comme il ne semble pas avoir de réponse, il redemande : « Des hommes seuls alors ? Lever le bras. Des hommes mariés ? Avec une bague au doigt ? Ok ce morceau n’est pas pour vous. », dit-il en se marrant. Et voilà nos copains Aussies qui dégomment « Ain’t On the Chain », un titre qui semble parler beaucoup au chanteur.

Le rock’n’roll brut et rugueux bardé de riffs implacables de THE POOR avec ses solos terriblement heavy, ses lignes de basse d’un groove exceptionnel, cette batterie virevoltante, fait un tabac dans le Brin de Zinc. Une légère influence AC/DC, ou ROSE TATOO voire DAD pour certains, plane dans la musique de nos Kangourous préférés, mais peut-on leur reprocher ? Surtout lorsque l’on sait l’influence qu’ont eu les frères YOUNG et ANGRY ANDERSON, le chanteur des TATTS, sur leur continent.

« Payback’s a Bitch » voit SKENIE descendre dans la salle et réapparaître debout sur le comptoir. Il doit avoir soif. Lol !

DANIEL est un guitariste monstrueux de technique. Il est toujours autant déchaîné. Il fait comme son camarade qui s’occupe du chant, il va se frotter au plus près de la scène, montrant sa dextérité au public conquis. Inspiré et frénétique, le guitariste prend toute la lumière, pendant que son copain remonte sur scène.

THE POOR @ le Brin de Zinc

Après un petit « Love Shots » issu de l’excellent nouvel album « High Price Dead » où SKENIE va rendre visite à GAVIN derrière sa batterie pendant le solo de DANIEL, nos amis Kangourous se font plus doux avec « Cry Out », une ballade qui fait du bien même si elle est jouée d’une façon intensive. On est australien où on ne l’est pas !

Un « Man of War » et un « Poison » plus tard, le groupe remercie ses fans et descend des planches pour revenir quasiment aussitôt. Taquinant la guitare, avec un super solo de DANIEL,  c’est le « More Wine Waiter Please » fameux titre qui les as fait connaître dans le Bush qui déboule dans les enceintes du BDZ. Les Australiens sont toujours aussi motivés. SKENIE descend une fois de plus de la scène, mais cette fois-ci, DANIEL le suit au grand plaisir du public. Pendant qu’il remonte sur les planches, le chanteur est de nouveau sur le comptoir. C’est soit qu’il crève de soif, soit qu’il a décidé de draguer les serveuses. Lol.

On ne sait plus où donner de la tête, les Australiens sont partout. MATT et DANIEL croisent le fer, où plutôt les guitares, et SKENIE se suspend au plafond, quand il ne monte pas sur les retours. Les musiciens continuent de se dépenser sans compter et ils terminent en beauté leur intense set avec « Only The Night » tiré du tout premier album.

THE POOR @ le Brin de Zinc

« We are THE POOR,  thank you for watchin’ », nous dit SKENIE avant de s’éclipser. Et c’est la fin du show. Du moins, c’est ce que l’on pourrait penser, parce que, comme souvent au BDZ, le public en redemande. Du coup, les Australiens nous font l’honneur de revenir une fois de plus sur scène, au grand plaisir des spectateurs.

« You want one more ? », déclare SKENIE en souriant. Et les voilà de retour avec « Hair of The Dog ». Survolté comme au début, le chanteur est toujours autant bouillant. Il ne tient plus en place, il court de partout sur la scène, prend la casquette d’un spectateur pour la mettre sur sa tête et fait le fou avec ses musiciens. Les Aussies terminent leur set sur les chapeaux de roues avec la seule cover de la soirée « So Sick of You » de BUCKCHERRY. SKENIE s’agrippe encore au plafond pour chanter pendant que DANIEL exécute un solo à la HENDRIX en jouant avec ses dents, sous les assauts répétés de la batterie de GAVIN et le ronflement de la basse de MATT.

Le morceau terminé, les musiciens quittent définitivement la scène, laissant les fans dans un état de transe musicale, complètement abasourdis par leur prestation.

Quelle claque ils nous ont mis ! Incroyable !! Tout le monde autour de nous est d’accord pour dire que c’était l’un des meilleurs concerts que nous ayons vu depuis un moment.

C’est étrange, mais je suis attiré comme une mouche sur le miel par les T-shirts qui trônent sur le stand merch’… Pourtant il ne me semble pas ce matin avoir écouté THE POOR à l’envers. Il doit y avoir des messages subliminaux cachés dans la musique des Australiens parce que je ne peux pas résister à m’en acheter un. Et vu le nombre de spectateurs qui se ruent sur le merchandising, je me pose encore plus la question. Mdr.

THE POOR @ le Brin de Zinc

Tout sourire et hyper content d’être venu à la rencontre de leurs fans, le groupe n’attend pas l’éternité pour aller les remercier et n’hésite pas à signer CD et setlist sans discontinuer. Ils sont aussi très ouverts à l’idée de prendre des photos. C’est tellement vrai qu’il faut faire la queue pour être pris avec eux.

Ce sont les Espagnols qui disent : « Demain est souvent le jour le plus chargé de la semaine » alors il est temps de prendre congé de nos nouveaux copains Australiens et du Brin de Zinc pour rentrer dans notre Yaute natale parce que demain, il va bien falloir retourner travailler. Tout le monde n’est pas à la retraite comme certains. Lol.

Une fois de plus, un grand merci à Thomas, le patron du Brin de Zinc, pour cette rencontre.

RHINO BUCKET au Brin de Zinc

Mardi 23 février 2023 à Barberaz (73)

Deux semaines après mon premier concert de l’année, me voilà de retour à Barberaz au Brin de Zinc pour voir, une fois de plus – même si ce n’est pas fait exprès – un groupe américain. Maintes fois reporté (depuis minimum deux ans), le concert des RHINO BUCKET, groupe légendaire de Los Angeles, a enfin lieu ce mercredi soir !! En tournée depuis le début de l’année, ils reprennent du service sur le vieux continent pour venir faire secouer les crinières des Européens. Après avoir commencé en Belgique et en Allemagne, les voici enfin en France !

Ce soir, mon copain de concerts, Steve*74, m’accompagne pour faire le photographe. Je ne suis pas mécontent qu’il soit là, je serais plus tranquille pour faire mon report. Quand on est concentré sur les photos, ce n’est pas si simple de faire un compte-rendu. Enfin bref, le trajet se fait comme d’habitude (non, pas les yeux fermés ! De toute façon, ce n’est pas moi qui suis au volant.) et nous arrivons tranquillement à Barberaz.

Arrivés sur place, nous nous rendons compte que le parking est blindé. Ayant entendu des rumeurs, je me doute qu’il va y avoir du monde. Mais ce coup-ci, le Brin de Zinc affiche complet. Pour un mercredi soir, c’est pas mal je trouve. Et, comme me le dira Thomas, le GO du BDZ en fin de concert, le groupe le mérite bien depuis le temps qu’ils tournent sur le circuit.

En entrant dans notre repaire favori, nous nous rendons compte que le devant de la scène est pris d’assaut. Bah, ce n’est pas aux vieux singes qu’on apprend à faire la grimace ! Nous nous retrouvons donc rapidement près des planches. Et ça tombe bien parce que nous retrouvons beaucoup de nos copains arrivés bien avant nous. Nous avons le temps de discuter pendant ce qu’il me semble des heures. A croire que RHINO BUCKET fasse durer le plaisir avant d’entamer son set, lol.

Puis les lumières s’éteignent. Deux, trois coups de guitare et c’est parti avec « One Night Stand » enchaîné par « The Hardest Town » et suivi peu de temps après par « Hey There ».

D’entrée de show, les points sont mis sur les I. Le concert va être rock’n’roll à fond les ballons, influence AC/DC !

GEORG DOLIVO, guitariste chanteur de son état et leader incontesté depuis le début du groupe, est en pleine forme. Il a toujours sa voix rocailleuse si spéciale qui a de faux airs à un ancien défunt chanteur du groupe légendaire originaire d’Australie. Accompagné par d’excellents musiciens, dont REEVE DOWNES, bassiste depuis le début, DAVE DuCEY (WARRIOR SOUL) derrière les fûts et enfin BRIAN « Damage » FORSYTHE, le second guitariste depuis 2001, qui a été également dans les années 80 membre d’un groupe que j’adore : KIX. Des musiciens très terre-à-terre, sans fioriture qui, une fois les guitares branchées, font le job.

Après nous avoir assommé avec « Who’s got mine », GEORG prend de nouveau la parole : « J’ai quelques questions pour vous : « Combien de personnes ont déjà vu le groupe ? Levez le bras ! ». Les fans s’exécutent. « Ok, d’accord. Combien pour la première fois ? »

Cette fois-ci, c’est aux nouveaux fans de lever le bras. « Ouah, bienvenue ! Ce morceau s’appelle… euh… comment déjà ? », demande le guitariste, qui semble avoir perdu la mémoire, à son comparse bassiste. REEVE se marre et regarde la setlist posée à ses pieds : « Hello citizen !! », lui rétorque-t-il, toujours mort de rire… tout comme BRIAN d’ailleurs.

Et l’un des morceaux phares du RHINO est joué à cent à l’heure. C’est l’euphorie complète dans le Brin de Zinc ! Nous suons à grosses gouttes, serrés comme des sardines (oui, au fond de cette boîte) mais heureux de vivre un bon moment avec nos copains Californiens.

Les f*ck et les f*cking sont de sortie lorsque GEORG prend la parole entre les morceaux. Malgré le fait qu’il soit né en Scandinavie, il parle avec un accent américain à couper au couteau. Ce qui n’est pas surprenant vu qu’il a vécu quasiment toute sa vie à Van Nuys, un quartier du nord de Los Angeles.

REEVE est très expressif, faisant ronfler sa basse dans les baffles sous les martèlements de DAVE, gants sur les mains, qui semble posséder plus de bras que nécessaire.

Mais, pour moi, celui qui brille par sa prestance, en dehors du leader, c’est bien BRIAN. T-Shirt de BLACKCHERRY SMOKE sur sur le dos, il gratte et câline sa Fender Telecaster ’71 de couleur crème comme un chat à l’affût qui joue avec une souris.

Les titres défilent à la vitesse d’un TGV sur les rails. C’est carré, précis, la machine est bien rodée et on passe un super moment. La chaleur est de plus en plus étouffante, mais elle ne nous empêche pas de taper des pieds, secouer nos crinières (même ceux qui n’en ont pas), hurler comme des fous. Ces rythmiques qui vous transcendent, vous empêchent de rester de marbre ! Le peu de décors, à part le backdrop de rigueur, l’absence d’effets pyrotechniques (heureusement), permet au groupe de nous prouver qu’ils n’ont pas besoin d’artefacts pour séduire un public.

Certains morceaux joués ce soir ont figuré sur des B.O de films, tels que « Ride with yourself » sur Wayne’s World, ou encore «  Welcome to Hell « (The Wrestler avec Mickey Rourke). « A long time ago », comme nous le rappelle GEORG. Des vieilleries en veux-tu, en voilà. De « Blood On The Cross » tiré du tout premier album sorti en 1990 à « Beat To Death Like A Dog » du second, de « Pain » à « Bar Time » en passant par « Welcome To Hell » des années 2000, plus de trente années de hits nous bousculent. Pas de complexité dans la musique du RHINO, juste du bon rock à trois accords, celui prôné par AC/DC, et qui a le don de fédérer tout un public à sa cause.

GEORG qui, depuis le début du concert, tourne à la Badoit (c’est ce qui s’appelle entretenir sa santé), fait taper des mains les fans durant « Raise your glass » avant de présenter l’un de ses morceaux favoris « Monkey boy highway ».

Le temps passe mais nous on ne trépasse pas, nous en voulons encore ! Il commence à se faire tard mais, bizarrement, ce n’est pas un problème quand on passe un super moment.

GEORG reprend la parole après nous avoir asséné deux morceaux dantesques. « Vous passez une bonne soirée ? Nous aussi ! Il nous reste deux titres et après, on se retrouve au fond pour les photos, boire une bière, serrez les mains ou simplement vous dire merci. ». Et c’est après un « Hammer & Nail » et l’incontournable « Ride the Rhino », tiré lui-aussi du premier album, joués à fond les ballons que se termine le show de nos nouveaux copains Californiens.

Qui a dit que c’était l’heure ? Le Brin de Zinc se manifeste bruyamment et RHINO BUCKET revient sur scène sous les acclamations. « Ok ! Ok ! nous allons vous en faire un autre. Merci de tout mon cœur ! », nous dit GEORG, le sourire aux lèvres.

« Smile », un titre issu de l’album « And Then It Got Ugly » marque la fin du set. Il n’y a pas à tergiverser, voir le RHINO dans de telles conditions, c’est un pur bonheur ! Un concert en toute intimité ou presque, redoutable d’efficacité.

Cela fait à peine cinq minutes que le groupe a quitté la scène que, comme promis, il nous attend au stand de merch’ pour prendre des photos, dédicacer tout ce que l’on veut, ou simplement discuter. GEORG ayant bien sué s’est changé et a troqué sa Badoit pour un verre de bière. BRIAN, que j’ai félicité pour son T-shirt et son jeu de guitare, nous a raconté qu’il était pote avec les BLACKCHERRY SMOKE. Perso, j’aimerais bien, ainsi que pas mal de copains ce soir, les voir un jour au BDZ. DAVE, lui, a un T-shirt de JUNKYARD, un autre groupe qu’on aimerait bien voir dans notre région. Enfin, on peut toujours rêver, lol !  

Il est temps pour nous de saluer tous les copains ainsi que les musiciens avant de rentrer chez nous. Ce soir, grâce à RHINO BUCKET, je suis retourné dans mon adolescence. Comme aurait dit Lao Tseu, il vaut mieux allumer une bougie que maudire l’obscurité.