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THE DEAD DAISIES au CCO https://wtrmag.com/
THE DEAD DAISIES au CCO

Report et Photos by Ti-Rickou

Je viens de m’apercevoir que ça fait un bon bout de temps que je n’ai pas été voir un concert au CCO. C’est facile, la dernière fois c’était le 21 avril pour le fabuleux Metal Thunder Jackets avec TIGERS OF PAN TANG. J’adore cette salle, tous les concerts que j’y ai vus restent d’excellents souvenirs. Le son y est très bon. C’est une salle où on se sent bien. Seul bémol et de taille, pour se garer dire que c’est la croix et la bannière, c’est un euphémisme !… Ce qui ne m’arrange pas car la première partie ce soir n’est autre que mes copains de BACK ROADS. Et bien sûr je ne veux pas les louper. Donc il va falloir vraiment jouer avec un timing serré.

Heu… là ça vient de se corser sévère. J’ai appris que ces fous furieux de DEAD DAISIES feraient un show acoustique avant BACK ROADS pour les 50 premiers arrivés devant la porte. Là, la pression est très très forte. Hors de question que je loupe ça… Quitte à arriver extrêmement en avance et d’attendre sous la flotte. Même pas grave. Si chérie, même pas grave !

Donc je prévois très large mais, même en prévoyant plus que nécessaire et de loin, j’arrive devant les portes quand les organisateurs sont en train de remettre le précieux sésame (un beau bracelet orange fluo au nom des DEAD DAISIES) au bras des heureux élus. Yes, j’en suis !!!! Même pas le temps de regarder si mes acolytes du webzine sont dans les 50 ou si j’ai d’autres potes, on nous fait déjà entrer dans la salle. Trop top !!

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Et là au sol, au pied de la scène, il y a une batterie, des guitares et la basse qui sont déjà préparées comme si elles n’attendaient que nous. DEAD DAISIES arrive et au lieu d’aller vers leurs instruments, ils viennent nous voir, nous disent bonjour, serrent des mains, font des bises. Ils sont contents qu’on soient là et prennent du temps avec nous avant de s’installer sur leurs tabourets.

Allez, moment irréel. C’est un putain de concert acoustique privé qu’ils nous font ! Des titres à eux plus des covers. L’ambiance est presque surnaturelle tellement la situation est irréelle. Il y a une ambiance fabuleuse aussi bien parmi les musiciens qui s’éclatent comme des gamins qui font une bonne blague que dans le public présent qui profite à mort du privilège qui lui est accordé. Ayant déjà eu la chance de voir JOHN CORABI dans cet exercice deux fois, je prends encore plus de plaisir à le revoir avec ses copains DOUG ALDRICH, MARCO MENDOZA, DAVID LOWY et DEEN CASTRONOVO.

La demi-heure de concert passe à la vitesse de ma mère grand sur une quenelle dans les traboules. La surprise n’est pas finie car ils nous annoncent que aussitôt après ce show acoustique, ils vont faire des photos avec nous, signer des autographes et tout et tout. En plus quand on se dirige vers les personnes qui ont apporté des affiches et des autocollants, ils nous annoncent que c’est gratuit ! Là j’hallucine totalement. Les mecs nous font un concert en plus, nous donnent des goodies, font des photos avec nous et en plus, ils ne veulent pas de thunes !!! Quand tu penses que des groupes avec un CV du quart de ces mecs prennent de 500 à 800 euros pour faire un meet and greet qu’ils viennent faire au forceps, ça me laisse forcément admiratif de ce que sont en train de nous faire les DEAD DAISIES ! Je savais que ces mecs avaient un coeur énorme et une envie de jouer égale, mais là ils continuent à m’épater. C’est ce qui fait, en plus de leurs qualités musicales, la force de ce groupe.

Donc le concert officiel n’a pas encore commencé que je suis déjà monté très haut !

La pause avant le début de BACK ROADS va me permettre (peut être) de redescendre un petit peu. Bon, pas assez pour cacher mon énorme « wouah » aux copains qui débarquent enfin pour le concert et qui me demandent comment c’était. Désolé les gars, là je comprends qu’il y a de quoi se la prendre et se la mordre ! J’ai encore plus la sensation d’avoir été vraiment privilégié.

Allez, la salle s’est bien bien remplie, BACK ROADS arrive sur scène. Ils attaquent d’entrée de jeu fort. SYLVAINE  DESCHAMPS-GARCIA au chant, FABRICE DUTOUR et CHRISTOPHE OLIVERES à la guitare, FRANCK MORTREUX à la basse et BILAL HARDY à la batterie prennent leurs repères sur la scène qui, bien qu’elle soit très grande, a été partagée en deux car derrière eux il y a la batterie surélevée des DEAD DAISIES.

Ca ne va pas les perturber trop longtemps car ils ont bien décidé de faire parler la poudre ! Leur hard-rock boogy est un projectile très efficace. Je trouve que BILAL, leur nouveau batteur s’est très vite adapté et s’est vite intégré au groupe.

A la fin du premier morceau une partie de la salle entonne un « joyeux anniversaire » en l’honneur de FABRICE DUTOUR qui fête aujourd’hui ses 18 ans (?!!!!). L’ambiance dans le public est très bonne. Une bonne partie de la salle connait bien sûr les morceaux de BACK ROADS et les apprécie. La salle ne se vide pas pour remplir la zone fumeur et ça, c’est un très bon signe.

Scéniquement BACK ROADS a trouver son point d’équilibre. SYLVAINE fait encore plus le show et l’entente entre les musiciens est palpable. Le son est excellent, les lights sont très belles et moi je suis mega content de les voir en première partie des DEAD DAISIES car ils le méritent vraiment.

Bon, encore une fois, je trouve le temps court mais je suis quand même bien content d’aller prendre l’air car dans la salle blindée à bloc, il fait vraiment très très chaud !

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Allez, à peine le temps de se rafraîchir que c’est reparti. La musique est de plus en plus forte, ça veut dire que ça va commencer. C’est ROSE TATTOO qui annonce l’arrivée tonitruante des DEAD DAISIES avec « Midnight Moses ». Alors là ça commence très fort ! Le public est aux taquets, ça chante, il y a une ambiance de dingue. C’est hallucinant !!

Hallucinant aussi les DEAD DAISIES qui jouent comme s’ils faisaient un boeuf dans un bar ou chez l’un d’entre eux en s’éclatant un max, en prenant un pied pas possible sans rien calculer que distiller leur musique. Et effectivement, c’est ça qui fonctionne.

Bon scéniquement, ça donne une pure tuerie. JOHN CORABI ne tient pas en place. Un moment je le cherche, il est avec le batteur derrière la batterie a taper sur les fûts aussi, le moment d’après il joue avec une sorte de maracas, il court à droite, il court à gauche. Bon pas pratique pour les photos mais pour le show, c’est terrible !

DOUG ALDRICH, comme à son habitude, ressent tellement ses rythmiques et ses solos qu’il offre toujours des attitudes hallucinantes. Sa dextérité fait passer toutes les difficultés de l’interprétation pour chose facile. MARCO MENDOZA, lui aussi fidèle à son habitude, s’éclate comme un petit fou. Lui aussi prend des poses, fait des postures mais n’oublie jamais de jeter ses médiators au public, de faire des signes qu’il est raccord avec vous. Un pur bonheur. DAVID LOWY, même s’il est un peu moins démonstratif que ses potes, tient très bien la scène. Lui aussi, son niveau de jeu est tout simplement impressionnant. J’allais oublier DEEN CASTRONOVO que le fait d’être bloqué derrière sa batterie n’handicape nullement. Il fait lui aussi le show et ne loupe pas une occasion de se lever et de participer à la grande fête que les DEAD DAISIES nous donnent.

Musicalement, je ne vais pas vous donner la set list du concert mais on va bien sûr avoir droit à des morceaux de leurs différents albums et à des délires musicaux qui consistent à reprendre des débuts de morceaux très connus et d’attaquer tout de suite sur un autre morceau très connu. Là où les DEAD DAISIES sont encore plus forts, c’est qu’ils arrivent à me faire apprécier des morceaux que je n’aime pas forcément faits par leurs auteurs en me les rendant agréables.

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Après, quand ils attaquent « School’s out », c’est sûr que c’est de la folie furieuse. Leur version est méga percutante. la foule reprend évidemment le refrain en choeur. Plus tard dans la soirée, le « Helter skelter » est bien sûr refait à la sauce MOTLEY CRUE (on se demande pourquoi). Cette reprise aussi fracasse tout et emmène tout le monde très loin d’ici.

Bon allez, là ça fait 2h de show, c’est fini. Wouah, putain c’était bon !

Euh… c’est pas fini !!!! Les fous furieux, ils font un rappel ! Après un show acoustique d’une demi-heure, un show de 2h ces mecs nous font un rappel ?!!! Quand je vous dis qu’ils sont barges et qu’ils ont un coeur énorme ! Bon, ceux qui avaient déjà loupé le show acoustique et qui sont partis avant le rappel vont avoir encore plus les boules mais bon, il y a des jours comme ça ! Moi je suis très heureux de me reprendre une louche de DEAD DAISIES, je les écouterais bien jusqu’au bout de la nuit.

Là, c’est fini. Leur stand merch’ est pris d’assaut. Malheureusement, je ne peux pas rester pour re-papoter avec eux. Je me console un petit peu en me disant que je revois JOHN CORABI en acoustique au début de l’année au Rock’n’Eat Live.

La vraie famille du Hard Rock rhônalpin était présente ce soir. J’ai revu des potes que je n’avais pas vu depuis mega longtemps. En plus, les gens sont venus de méga loin (d’Alsace, de Paris, du sud, de la Suisse) et tous sont sortis de la salle mega contents !

Quel putain de soirée ! Je peux le dire tranquillement, je pense que c’est mon concert de l’année !! Une putain d’ambiance. Vraiment DEAD DAISIES est le groupe à ne manquer sous aucun prétexte en live ! Mention spéciale à JOHN CORABI qui nous a interprété un morceau où il se souvenait que les gens le croyaient au fond du trou après son départ des MÖTLEY et qu’il était à nouveau vraiment présent. Les mecs si vous n’étiez pas là, j’espère que ce que vous faisiez valait vraiment le coup car ce genre de concert se compte sur le bout des doigts, même au bout de 35 ans de concerts.

Long live rock ‘n’ roll my friends ! Et un big up à Médiatone pour nous avoir permis ce moment.

PS : dans la salle il y avait aussi deux personnes que j’apprécie qui fêtaient leur anniversaire : un happy birthay à MARY REYNAUD et à TERRY.

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58 SHOTS au Bouffon de la Taverne

Ça fait un moment que je ne me suis pas fait un concert au Bouffon de la Taverne, moi ! Aussi, lorsque j’apprends que les 58 SHOTS y font une apparition, je n’ai qu’une envie, y retourner. C’est tout naturellement que mon ami Steve*74 m’accompagne, étant donné que même si une génération nous sépare, nous avons pratiquement les mêmes goûts musicaux.

Du coup, la route, que nous connaissons par cœur, se fait sans soucis. Nous arrivons même de bonne heure devant le Bouffon. Aucun des groupes n’ayant encore commencé, nous faisons le pied de grue à l’extérieur… mais bon, la température est très agréable pour une mi-octobre. Tiens, mais qui croisons-nous dehors ? ARTHUR, le leader des 58 SHOTS. Il est vraiment très sympa. Cool !

Allez, arrêtons de battre la campagne et parlons de notre violon d’Ingres, je veux parler de la musique évidemment !

STANE @ le Bouffon de la Taverne – Genève

En ouverture, c’est le groupe STANE qui démarre. STANE c’est du classic rock composé par quatre vétérans de la scène musicale genevoise. Leurs influences sont à chercher du côté de LED ZEP, des BEATLES, des RED HOT CHILI PEPPERS, de LENNY KRAVITZ, NIRVANA ou RAGE AGAINST THE MACHINE.

Ses membres sont STANE BLUE au chant et à la guitare, KING GEORGES à la lead, JOE AABRAM derrière la basse et JON STYKES aux fûts. Leurs compos sont sympathiques et passent bien sur scène. Cependant, comme le dirait si bien POISON : « Every Roses has its Thorns » (il n’y a pas de roses sans épines). Et c’est bien là où le bât blesse. Ce n’est pas que l’on s’ennuie ; non, pas vraiment, c’est même plutôt bon musicalement parlant. Le hic vient du fait que notre copain STANE a un timbre de voix qui n’est pas facile d’approche. Du moins, de notre point de vue. Sa voix paraît trop uniforme, voire honnête par rapport à la musique jouée, musique qui, je le répète est vraiment bonne.

En tout cas, les fans, certes peu nombreux mais connaisseurs, apprécient la prestation du groupe et c’est tout ce qui compte. Et puis, la critique est aisée mais l’art est difficile, c’est une évidence ce soir ou alors nous devenons séniles et nos oreilles ne sont plus aussi affûtées.

Sur les quinze titres interprétés, dont deux avec une choriste du nom d’ALEX, qui ravit un Bouffon un peu en berne, c’est « Give It Away », une reprise des RED HOT sur-vitaminée, qui obtient le plus de succès. Une cover qui voit enfin le chanteur nous montrer sa rage. Peut-être que la configuration de la scène ne lui convenait pas, en tout cas, il se déchaîne sans compter. Et cela fait plaisir à voir !

Une fois leur set terminé et les remerciements de rigueur énoncés, STANE demande au public de rester pour voir les 58 SHOTS. Ça c’est une intention sympa ! Coupons la poire en deux, ce set n’était ni bon ni mauvais, simplement nous restons sur notre faim.

Il est temps pour nous de faire une petite pause aération de l’esprit. C’est qu’il commence à faire chaud dans l‘antre du Bouffon ! La pause terminée, nous redescendons dans la salle pour voir les 58 SHOTS s’installer et faire leurs balances. C’est toujours intéressant de voir comment un musicien se prépare pour le show. Moi, j’aime bien.

58 SHOTS au Bouffon de la Taverne

N’ayant pas eu l’occasion de les voir à Guitare en Scène cet été, je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Et, bien qu’ayant eu une petite conversation avec ARTHUR, avant le show, ce qui nous a permis de nous rendre compte de sa gentillesse, nous avons peu parlé musique, mais plus des problèmes que le groupe vient de rencontrer. Mon coloc de concert, Steve*74, me dit que c’est bien et qu’il espère que ce sera aussi bon sur scène que ce qu’il a vu sur la toile. Pour moi, ayant fait comme notre rédac’ chef – à savoir, ne pas préparer mes fiches à l’avance – la découverte sera totale.

« Venez les gens, approchez-vous. Vous verrez, nous ne sommes pas méchants. » C’est par cette phrase qu’ARTHUR, le chanteur guitariste des belfortains, nous accueille. « Vous verrez, nous sommes interactifs, nous communiquons avec le public. C’est toute une expérience. » Voilà qui promet.

Et, dès les premiers riffs, je suis conquis ! La voix d’ARTHUR est malheureusement un peu juste ce soir mais il faut dire qu’il a attrapé froid. Ce n’est pas ce qui l’empêche de donner tout ce qu’il a. 

58 SHOTS au Bouffon de la Taverne

 ARTHUR nous explique qu’ils ont cru ne jamais venir nous voir. Dans le genre galère, on ne fait pas mieux. Le groupe est tombé en panne de camion, ce qui les a obligés à annuler leur date à Lyon. Coup de chance, la date au Brin de Zinc la veille a été sauvé car ils ont pu en louer un. Mais cela à un prix. Alors, lorsqu’ils se rendent compte que le Bouffon se remplit, ils sont contents. Comme c’est la seconde fois qu’ils viennent en Suisse, ils ont beaucoup d’adeptes. En plus, les fans de STANE sont restés comme le leur avait demandé le chanteur !

THEO, le bassiste, « 18 ans et célibataire » comme le chambre ARTHUR, n’est dans le groupe que depuis mai, mais il semble avoir toujours été présent tellement il fait corps avec ses compagnons de route. Il a même droit à son solo de basse, qu’il utilise comme une guitare, faisant du tapping à une vitesse folle. Sa virtuosité n’a d’égal que sa fraîcheur, dans un Bouffon bouillonnant.

WILLIAM, lui, est un guitariste hors pair qui semble ne faire qu’un avec son instrument. Il impressionne par son aisance et ne se ménage pas, faisant résonner les riffs dans un Bouffon plein à ras-bord. Les spectateurs présents n’en perdent pas une miette et apprécient son implication.

Durant son solo de batterie, TONY le frappeur m’a fait penser un peu à ANIMAL, le batteur survolté du MUPPET SHOW, complètement déchaîné sur sa batterie et faisant tourner les baguettes entre ses doigts. Un vrai cogneur !

Personnellement, j’adore le côté hard-rock boogy du groupe et de ses membres survoltés. Et puis ARTHUR, qui chante le sourire aux lèvres, malgré sa voix défaillante, donne tout ce qu’il peut, voire même plus. Les morceaux défilent tel un TGV sur les rails (quand il n’est pas en grève). Les musiciens se font plaisir sur scène et c’est génial !

Comme le disait si bien GEORGES YOUNG (notamment au groupe THE ANGELS) : « Si tu ne tapes pas automatiquement du pied, c’est que ton morceau n’est pas bon ». Ici, c’est bien le contraire qui nous arrive. Nos pieds bougent tout seuls sur chaque morceau et notre tête fait instantanément des mouvements de haut en bas. Les titres interprétés sont monstrueux de mélodies qui se retiennent comme le vélo ! C’est le pied !

« Il est temps pour nous d’inviter un spécial guest » nous annonce le chanteur. « Et celui-ci a décidé d’apprendre un de nos morceaux ». Il s’agit de DEMPSEY MOREL, guitariste émérite et jury au tremplin du festival Guitare en Scène. Et, comme vous devriez le savoir si vous suivez le webzine, 58 SHOTS a gagné le tremplin cette année. D’où l’invitation sur scène… Du coup, ce n’est pas à un duel auquel nous avons droit mais, également dans le film « le Bon, la Brute et le Truand », à un truel ! De guitares évidemment. Et quel jeu de ces trois guitaristes qui se renvoient la balle ! C’est impressionnant ! Ils s’amusent comme des petits fous. De vrais chérubins dans un jardin d’enfants.

58 SHOTS au Bouffon de la Taverne

En plus, comme 58 SHOTS ne veut pas que DEMPSEY quitte la scène (trop contents qu’il soit là) les voilà qui se mettent à jouer un LED ZEP. « Avec ce morceau, je vais pouvoir poser ma guitare » nous raconte ARTHUR. C’est bien gentil tout ça, mais il a du mal à se débarrasser de ladite guitare qu’il tient d’une main, avec le micro dans l’autre. Du-coup, devinez à qui il confie son instrument ? Et me voilà avec une gratte dans les mains. Cool ! Cette reprise survoltée est complètement folle. L’interprétation des musiciens est telle, qu’on croirait revivre le morceau.

Nous aurons d’ailleurs droit à une autre reprise, avec le célèbre « Sweet Home Alabama » de LYNYRD SKYNYRD. Aujourd’hui, pour le timbre de voix d’Arthur, ce morceau représente un véritable Everest à cause de sa voix fatiguée et malade. Mais notre homme ne s’avoue pas facilement vaincu et donne tout ce qu’il peut. Il crache littéralement ses tripes. D’ailleurs, celui-ci reconnaîtra volontiers les difficultés qu’il a rencontré à la fin du set.

Nous passons un excellent moment en compagnie de nos copains belfortains. Leur musique fait vibrer un Bouffon qui s’éclate. L’ambiance est bonne et le son aux petits oignons. Il faut expliquer qu’ils ont un ingénieur du son qui tourne avec eux depuis plusieurs années.

58 SHOTS au Bouffon de la Taverne

Tiens voilà que notre ami ARTHUR décide de descendre dans la fosse avec sa guitare en main, allant se frotter aux spectateurs ébahis. J’adore ! En plus c’est hyper fun.

Tout début ayant une fin, le concert se termine sur des musiciens complètement éreintés et un Bouffon complètement démonté. Avec 58 SHOTS, j’ai rencontré des mecs supers sympas, qui nous ont permis de passer une super soirée. Un concert d’anthologie. Les musiciens se sont dépensés sans compter et, une fois le set terminé, ils sont restés dans l’antre du Bouffon pour discuter avec les fans présents… et ranger leur matériel aussi ! Tout le monde ne tourne pas avec des roadies.

Après ce concert, les belfortains attaquent une tournée dans les pays de l’Est. Mais une question les tourmente : comment vont-ils s’y prendre, étant donné que leur véhicule est en rade et, à priori, irréparable ? ARTHUR nous explique que, même s’ils doivent prendre plusieurs voitures, ils vont faire ces concerts, quoi qu’il leur en coûte. Si ce n’est pas de l’implication remplie de passion, ça ! Et, cela rien que pour l’amour de la musique et des fans. Moi, je dis « Chapeau bas, Messieurs ! ».

58 SHOTS au Bouffon de la Taverne

SARI SCHORR @ Festiverbant 2018

Malheureusement, c’est bientôt la fin de mes vacances d’été. Demain, il va falloir retourner bosser. Mais, ce qu’il y a de positif dans tout ça, c’est que je sais qu’il va y avoir un festival de hard et de blues à une petite heure de chez moi. Et du coup, je suis aux taquets pour la rentrée !! Je fais même l’effort d’emmener une petite partie de ma famille avec moi. Il faut dire qu’ils commencent à y prendre goût… à force !

Le Festiverbant qui se situe à la Croix-de-Rozon de Landecy, fête ici ses vingt ans. Cette année, il devait y avoir nos copains de SHAKRA le vendredi, mais ceux-ci n’ont pas pu venir. Du coup, j’ai fait l’impasse, étant donné qu’il y avait un tribute féminin à IRON MAIDEN à la place. Le lendemain, c’est à un groupe de cover (encore !) de QUEEN auquel nous avons droit. Même si d’après certains échos, celui-ci était très bon, re-impasse pour moi… d’autant plus qu’il y a SIDEBURN qui passe pas loin !

SARI SCHORR @ Festiverbant 2018

Mais, en ce dimanche, plus ou moins ensoleillé par contre, il y a SARI SCHORR. Et moi qui l’ai vu à Guitare en Scène deux ans plus tôt et qui avait beaucoup apprécié, je veux retourner la voir !

Le festival étant en plein air, nous avons de la chance qu’il fasse beau et, heureusement pas trop chaud. Vues les températures ces derniers jours, on peut plus facilement apprécier ce concert. Et puis, même si assister à un concert dans la boue, c’est fun, pour du blues, ça le fait moins.

Bon, nous sommes en Suisse, si vous ne le saviez pas, et il est plutôt conseillé de se restaurer avant de venir parce que nos moyens financiers ne sont pas exactement les mêmes ! La nourriture est un peu hors de portée pour certaines bourses… et notamment la mienne. Manque de bol, j’ai oublié de manger avant de venir. Bah, pas grave, je vais partir de bonne heure et je vais m’arrêter en route… Sauf que, allez savoir pourquoi, j’ai décidé de prendre les chemins de traverse et que du coup, je suis à la bourre ! Heureusement, je trouve sur le site un vendeur de churros qui n’affiche pas des prix trop excessifs ! Ca remplit bien mon estomac affamé. Ouf !

SARI SCHORR @ Festiverbant 2018

À peine le temps de me restaurer qu’il y a de l’agitation devant la scène. Du coup, je me rapproche ostensiblement devant les planches.

Mais ne brûlons pas les étapes, et commençons par le commencement. SARI SCHORR est une chanteuse compositrice américaine de blues-rock qui a été choriste de POPA CHUBBY et de LOUIS JOE WALKER pendant plusieurs années. Cela lui donne une bonne assurance scénique. Elle a en plus une voix à couper le souffle et un spectacle qui éclate comme un volcan… Et qui catapulte notre nouvelle copine new-yorkaise aux yeux verts en haut de l’affiche de ce soir.

SARI est accompagnée par un tout nouveau line-up de quatre musiciens parmi lesquels BOB FRIEZEMA et son orgue Hammond, et l’excellent guitariste ASH WILSON – en remplacement du non moins talentueux INNES SIBUN (vu avec ROBERT PLANT notamment).
Elle les surnomme « La salle des machines » (The Engine Room en anglais) et les considère comme sa famille.

SARI SCHORR @ Festiverbant 2018
SARI SCHORR @ Festiverbant 2018

Les musiciens montent sur scène et entament « Revolution ». SARI arrive tout sourire sur scène pour prendre le micro et, dès qu’elle commence à chanter, nous savons à quoi nous allons avoir à faire. Un blues torride à la B.B. KING, sans compromis.

SARI ne semble pas compter l’énergie qu’elle dépense, vivant les chansons qu’elle interprète à fond. Elle fait carrément corps avec les paroles qu’elle interprète. Son attitude rock pour le moins énergique et déchaînée enflamme de suite le Festiverbant !

Le groove et le blues sont omniprésent ce soir. Ils font frémir une bonne partie du public suisse, qui ne se fait pas prier pour danser. On voit rapidement les hanches des nombreux spectateurs se balancer. C’est marrant mais, même moi, je ne peux m’empêcher de bouger dans tous les sens, tellement la musique de SARI m’envoûte. Il faut dire aussi que la presse aux USA la situe entre JANIS JOPLIN et TINA TURNER ! Quand on pense que c’est MIKE VERNON (BOWIE, CLAPTON) qui a produit son premier album alors qu’il s’était retranché du music business… C’est vous dire le pedigree de la dame. Elle a pris d’assaut le monde du blues… qui a du mal à s’en remettre !

SARI SCHORR @ Festiverbant 2018

SARI SCHORR déborde d’amour et elle ne tarde pas à nous le faire savoir. Quasiment entre chaque morceau d’ailleurs. Il est vrai que cela peut paraître étrange, mais comment reprocher à cette habitante de Brooklyn d’aimer son public et de le lui faire savoir ? D’autant plus quand c’est dit avec le sourire et autant de sincérité. Elle nous annonce qu’elle aura une pensée pour nous lorsqu’elle rentrera chez elle, dans la Grosse Pomme, le lendemain et qu’elle n’oubliera pas ce concert. Ça fait plaisir !

Que ce soit avec « Demolition man », un mid tempo qui met en évidence ses qualités vocales ou bien la ballade « Ordinary life »,  on se rend compte que c’est sur scène que la musique de SARI prend toute sa dimension. Incontestablement !

Et si, en plus, les lights et le son irréprochables s’y mettent, nous ne pouvons que rester en admiration devant la richesse de cette prestation !

SARI SCHORR @ Festiverbant 2018

La voix rauque de SARI est incroyablement puissante et dégage tout sur son passage. C’est une chanteuse exceptionnelle, d’une énergie rare et qui a un charisme diabolique. Il y a de quoi être possédé par notre copine à voix de velours dans un corps de tigresse sachant chanter en douceur lorsqu’il le faut et user de son charme, comme elle a pu le faire au cours de ce concert.

Heureusement que ses musiciens sont là pour faire tomber un peu la pression parce que, à mon avis, il n’y a pas que la chaleur ambiante qui fait suer les hommes du public. Lol !

SARI SCHORR @ Festiverbant 2018

ASH est un super gratteux. Il n’a certes pas le même charisme qu’INNES, l’ancien guitariste, mais il sait tenir un public. Il est bien aidé par une SARI tout sourire… D’autant plus lorsque c’est lui qui se met à chanter, pendant que cette dernière s’éclipse de la scène, laissant toute la lumière à ses musiciens.

Les titres présents sur la set list à ses pieds, passent aussi vite qu’une lettre à la poste (quoique…) et SARI nous quitte déjà. Sans un mot, elle quitte la scène à la fin d’un titre suivie de ses musiciens. Comme c’est surprenant…

Fini, vous demandez-vous ? Mais non. En fait, elle revient pour le rappel. Et quel rappel ! « Rock‘n’Roll » de LED ZEPPELIN ! Cette version en mode « Tiens-toi à la selle, j’accélère » m’impressionne. SARI est littéralement en feu ! Elle a une façon tellement à elle d’interpréter cette chanson que j’ai du mal à reconnaître ce titre. C’est surprenant. J’ai vraiment l’impression qu’il a été écrit pour elle, tellement elle se l’approprie ! 

SARI SCHORR @ Festiverbant 2018

Et que dire de sa version très personnelle de « Black Betty » ? Nous sommes à des années lumière du tube planétaire de RAM JAM mais plutôt proche de la version originale de LEAD BELLY. SARI rend hommage à ce chant de travailleurs afro-américains du début du vingtième siècle et lui rend son âme d’origine, avec ce côté âpre et incantatoire. On s’y croirait ! Elle semble reprendre le flambeau blues-rock que BETH HART a malheureusement abandonné il y a quelques années.

Toutes bonnes choses ayant une fin, c’est après une bonne heure et demie que SARI SCHORR et son « Engine Room » rend les armes, non sans nous préciser, qu’elle nous attend au stand de merch’ pour signer des autographes et prendre des photos. Et tout cela alors qu’elle retourne dans quelques heures à New-York ! 

C’est une Grande Dame du Blues qui nous a séduit ce soir. Je repars avec la banane… en essayant de ne pas me tromper sur le chemin du retour. Lol.

 

SARI SCHORR @ Festiverbant 2018

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ROB TOGNONI @ Rock En l’Aire 2018

Report et Photos par Steve*74

En 1875, devant les crues de la Garonne, Mac Mahon le président français de l’époque prononça « Que d’eau, que d’eau ! ». Ces quelques mots sont devenus historiques. En ce moment en France, les inondations n’épargnent personne et les rayons de soleil sont plus que rares. Alors quand un concert pas loin de chez vous pointe son nez, l’occasion est belle. Rien de tel pour se changer les idées et avoir au moins un rayon soleil dans le cœur.

En ce dimanche matin, direction Perly en Suisse. Cette commune limitrophe de la frontière française, n’est pas trop éloignée de chez moi et en plus aujourd’hui ROB TOGNONI est à l’affiche de ce concert. J’ai bien dit dimanche matin car le début des festivités démarre à midi pile, précision suisse oblige. Ce n’est certainement pas un horaire très catholique pour moi qui suis plus habitué à finir tard dans la nuit les différents concerts auxquels j’assiste habituellement.

Mais ici, c’est différent, c’est un contexte plus familial et festif. Sous une grande halle se dresse une scène avec devant une multitude de tables où sont… attablés tous les auditeurs du jour. Les publicités placées au-dessus de la batterie ne font pas très rock, mais l’endroit est plutôt bucolique et il règne une ambiance détendue. Autre particularité, le show est scindé en trois parties avec des pauses permettant notamment aux musiciens de manger et de se reposer.

ROB TOGNONI @ Rock En l’Aire 2018

ROB TOGNONI est né en Australie et plus précisément en Tasmanie, d’ailleurs il revendique le nom de « Diable de Tasmanie ». Même si vous ne connaissez pas cet animal, vous connaissez j’en suis sûr sa représentation ! C’est celle des 2 cornes placées sur le haut de la tête, comme vous pouvez le voir notamment avec AC/DC. Mais ROB m’a confirmé de vive voix qu’il revendique la paternité de ce symbole. 

Notre bonhomme pratique à travers le monde un rock blues depuis plus de trente-cinq ans, c’est vous dire l’expérience qu’il peut avoir. Il a joué ou ouvert avec les plus grands du genre comme ROY BUCHANAN, ZZ TOP ou encore STEVIE RAY VAUGHAN pour ne pas tous les citer. Il cumule les honneurs avec en point d’orgue la représentation officielle de l’Australie au mariage royal du Prince danois ou encore dans un tout autre domaine joué en Allemagne pour un match de coupe du monde de football. 

ROB TOGNONI @ Rock En l’Aire 2018

Donc, c’est tout sauf un novice que nous avons aujourd’hui la chance de voir sur scène à Perly. Il est accompagné de deux musiciens et c’est donc sous la forme d’un power trio qu’il va interpréter un large éventail de son énorme discographie.

Pour faire simple, on va dire tout de suite que son style oscille entre un mélange de ZZ TOP et de rythmiques proches parfois d’un AC/DC, mais dans un registre plus blues que hard-rock. On sent aussi au fil des titres, une influence puisée dans le jeu du grand JIMI HENDRIX. Nous aurons d’ailleurs droit à une reprise de « Hey Joe » avec comme son illustre auteur une partie du solo faite avec les dents !! Quand on aime, on ne ménage pas sa dentition !!

Puisque j’en suis au rayon des reprises, je ne peux passer sous silence sa formidable reprise d’un morceau de RORY GALLAGHER, idéalement exécutée et qui nous rappelle combien RORY nous manque toujours autant !

ROB TOGNONI @ Rock En l’Aire 2018

Les amateurs d’un blues acoustique peuvent aller se rhabiller, ici c’est énergique à souhait, pas de temps mort. ROB se démène pour faire bouger un public assis mais réceptif. Quelques personnes viennent danser devant la scène sur les morceaux plus rock et contribuent à mettre de l’ambiance pour le plus grand plaisir des trois musiciens.

ROB, toujours souriant ne relâche pas la pression et distille encore et toujours des morceaux toujours aussi pêchus avec ce zeste de blues qui fait la différence.

En plus de la guitare, il assure le chant. Il possède une voix suffisamment puissante pour envoûter les auditeurs du jour. D’un autre côté, c’est bien car chanter du blues avec une voix fluette ça ne le ferait pas.

ROB TOGNONI @ Rock En l’Aire 2018
ROB TOGNONI @ Rock En l’Aire 2018

Ses deux compères du jour assurent une rythmique sans faille qui lui laisse le champ libre pour nous délivrer des solos survoltés. C’est vraiment un set énergique que nous délivre ROB TOGNONI. Il ne ménage pas sa peine avec toujours des riffs ravageurs exécutés avec conviction qui vous prennent aux tripes. Il utilise à bon escient sa pédale wha-wha pour rajouter si besoin était du feeling et du groove. Pendant ses nombreux solos, sa Fender vibre, gémit, frémit, en un mot comme en cent, elle nous chatouille les sens.

Une autre de ses influences vient en droite ligne du boogie, il ne peut pas le renier… Un boogie volubile et groovie à souhait où l’ombre d’un ZZ TOP semble parfois planer au-dessus du morceau. Des titres ce cet acabit donnent irrésistiblement envie de bouger et de battre la mesure en rythme.

Les deux pauses sont pour nos musiciens l’occasion de recharger les batteries avant de repartir batailler pour le sprint final. ROB en musicien et homme averti laisse ses deux acolytes jouer à tour de rôle un long solo de batterie suivi d’un de basse. Le public apprécie à juste titre cette prestation. Avec des musiciens de la trempe de ROB, le blues-rock n’est pas prêt de s’arrêter et ce, pour notre plus grand plaisir.

Après un rappel endiablé, il pose sa guitare avant d’aller au stand merchandising où il dédicace les CDs mis en vente aujourd’hui. Ensuite, il ira se promener vers les grosses motos américaines garées un peu plus loin. C’est là que je pourrais échanger quelques mots avec lui.

Pour résumer, j’ai passé un excellent début d’après-midi avec un homme charmant mais qui est surtout un remarquable guitariste. Si vous ne connaissez pas allez jeter une oreille sur ses disques, vous ne serez pas déçus !!

ROB TOGNONI @ Rock En l’Aire 2018

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NEAL BLACK AND THE HEALERS

En juin dernier, j’avais raté pour ma plus grande déception le concert de NEAL BLACK au Hard-Rock Café de Lyon, alors quelle ne fut pas ma joie quand j’appris que le sieur passait au Brin de Zinc ! Impossible pour moi de rater cette date à part deux mètres de neige, mais les Dieux sont cléments avec moi sur ce coup-là.

Direction le Brin de Zinc où je n’ai plus mis les pieds depuis quelques temps déjà, mais je vais me rattraper quand je lis la programmation à venir.

A peine le temps de rentrer dans la salle que déjà les lumières s’éteignent. Contrairement à certains concerts métal, là on commence à l’heure !!

FLO BAUER BLUES PROJECT

Débarque sur scène un trio atypique. Je ne me suis pas soucié de savoir s’il y avait une première partie tellement j’étais impatient d’écouter NEAL BLACK. Renseignements pris, le groupe qui ouvre ce soir se nomme FLO BAUER BLUES PROJECT. FLO BAUER, le leader guitariste, est un précoce petit jeune habillé très sobrement. Pour l’accompagner, il s’est entouré de deux briscards d’une autre génération : BENOIT SEYLLER à la basse et PIERROT BAUER à la batterie.

Visuellement le contraste est étonnant mais musicalement l’entente est plus que parfaite. L’harmonie, la symbiose et la cohésion sont réelles entre les trois musiciens, c’est palpable.

Le répertoire tourne autour de leur premier CD sorti il y a tout juste un an en février 2017.

Du blues, encore du blues, toujours du blues, mais revu à la sauce BAUER. Des titres inédits mais aussi des classiques du genre revisités comme « Unchain my heart » de RAY CHARLES mais démocratisé par JOE COCKER, ou encore une reprise d’ALICIA KEYS dans un registre un peu différent.

FLO BAUER chante en plus de jouer de la guitare. Pour être tatillon, peut-être que la voix manque d’un peu de puissance pour obtenir une couleur de blues plus en adéquation avec les origines de ce style.

NEAL BLACK, en père tranquille, laisse à FLO BAUER et ses compères une heure complète aux musiciens pour s’exprimer librement, ce qui est rare pour une première partie.

Le set se termine avec une reprise d’ »Angie », le fameux tube des ROLLING STONES, mais ici encore dans une version très personnelle. Longue et surtout très lente par rapport à l’originale qui pourtant est un slow. Devant une assistance nombreuse pour un jeudi soir, les alsaciens quittent la scène sous les applaudissements du public, content de découvrir de nouveaux et talentueux groupes français dans un style musical non médiatisé.

NEAL BLACK AND THE HEALERS

Après un changement de scène court puisque c’est la même batterie qui sert de support aux deux groupes, place maintenant à celui que je suis venu voir et écouter, NEAL BLACK accompagné ce soir par les HEALERS. Dans un monde de brutes, un peu de blues rock apaise les âmes et les esprits… même si ce soir nous avons un blues-rock parfois énervé !

Vis-à-vis de la dernière tournée relatée par notre rédacteur en chef en juin dernier, un changement de personnel est intervenu. Le français ABDER BENACHOUR a pris la place de bassiste. Les deux autres membres sont toujours fidèles au poste. MIKE LATTRELL qui a notamment joué avec POPA CHUBBY, RICHIE HAVENS ou encore BUDDY MILES est aux claviers. Son compère DAVE BOWLER – lui aussi new-yorkais – occupe la place de batteur. Il a lui aussi joué avec des grands noms de la musique américaine. Preuve que le texan NEAL BLACK sait bien s’entourer.

Il faut préciser ici que le bonhomme a durant les vingt dernières années sorti onze albums et joué avec des musiciens de renoms dont CHUCK BERRY pour n’en citer qu’un.

Ce soir, pour notre plus grand plaisir, le quartet va jouer 1h50. Le public qui ne boude pas son plaisir est prêt à recevoir sa dose de blues-rock. Bien que NEAL soit américain, il s’exprime en français entre les morceaux… ce qui, il faut bien l’avouer, facilite la communion avec un public toujours réfractaire à l’anglais. Bon, d’un autre côté, il habite en France depuis quelques années déjà et a signé sur un label français lui aussi !

Ce qui rapidement me surprend, c’est la place que NEAL laisse au piano. Cet instrument est un plus à la musique distillée ce soir. MIKE est un virtuose et cela s’entend. Placé sur le devant de la scène à cinquante centimètres des spectateurs, il abat un boulot monstrueux. Il occupe une place importante dans les morceaux avec de nombreux solos.

Mais la vedette de la soirée est bel et bien NEAL avec son blues tout droit venu du Texas. Une musique toujours à la limite du rock, du blues et de la country. Pas de morceaux interminables, mais des solos acérés et toujours subtils qui vous font vibrer la corde sensible.

NEAL BLACK AND THE HEALERS

La voix un peu rocailleuse ou enrouée, sans toutefois être aussi grave que celle d’un TOM WAITS, nous transporte directement dans les contrées texanes ou de Bâton Rouge en Louisiane. Vous n’avez qu’à fermer les yeux pour y être ! 

Pendant un solo de basse, assez long, NEAL et MIKE quittent la scène pour aller dehors fumer une cigarette. ABDER nous montre une technique de basse efficace mais un peu longue à mon avis. Un peu plus tard, nous aurons aussi un petit solo de batterie, court pour mon plus grand plaisir.

Les premières notes de la Marseillaise retentissent à l’improviste au détour d’un morceau. Preuve que notre homme s’est bien intégré à son nouveau pays. Et puis le public est toujours content d’entendre résonner son hymne national !

Quand c’est fini, il y en a encore. Le public en redemande et moi aussi d’ailleurs. Deux morceaux supplémentaires achèvent les spectateurs. Tout le monde a la banane quand les lumières se rallument. A peine terminé NEAL se dirige rapidement au stand merchandising pour signer CDs et autographes. Le service après-vente est parfait !!

Le bilan de la soirée est forcément positif, je ne regrette absolument pas mon déplacement et je dis, vivement le 27 avril pour le prochain concert de blues au Brin de Zinc avec Fred Chapelier !!

NEAL BLACK AND THE HEALERS