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Report de Steve 7*4

Je n’ai pas fait d’études de météorologie mais je peux vous affirmer qu’il y a en ce moment un anticyclone musical au-dessus de la ville de Chambéry. J’ai l’impression de passer une bonne partie de mes soirées dans la capitale du duché de Savoie et ce depuis plusieurs semaines déjà !

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Vous l’avez compris, j’ai repris mon bâton de pèlerin et direction La Ravoire (à côté de Chambéry) pour, une fois n’est pas coutume, un concert de blues avec POPA CHUBBY.

Trouver l’Espace culturel Jean Blanc est d’une facilité déconcertante. Si vous prenez la bonne bretelle de sortie, tout est indiqué. Ce n’est pas si courant ! Dommage que la rue où se situe la salle soit barrée dans un sens et que le parking soit largement trop petit… A l’intérieur la salle est moderne, belle, avec une grande scène, mais – car il y a toujours un mais – elle est uniquement équipée de places assises. Pas de parterre devant.

Pas non plus de première partie. POPA CHUBBY, accompagné d’un bassiste et d’un batteur, entre sur scène. Je ne sais pas si dans sa jeunesse il a abusé des CHUPA CHUPPS, son père tenant un magasin de confiserie, mais il a aujourd’hui du mal à marcher. Il va d’ailleurs passer tout le concert assis, ne se levant qu’à de rares occasions pour effectuer un solo.

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Né dans le célèbre quartier new-yorkais du Bronx en 1960, le petit TED HOROWITZ se tourne très jeune vers la musique. C’est à travers des ROLLING STONES qu’il découvre le rock et le blues. Ensuite, il puise son influence dans les 60’s avec comme maîtres à penser CLAPTON et HEBDRIX. Le blues lui ouvre son cœur… et les portes du succès quand, en 92, il gagne un grand concours organisé à travers tous les USA et sponsorisé par une radio. Ce qui lui ouvre des portes ! La même année, il participe dans la foulée au Festival Blues de Long Beach. Sa carrière est véritablement lancée en 1991 lors de la parution de son premier album « It’s time Chubby time ». Entre temps, il change de nom pour POPA CHUBBY qui est tiré d’une expression argotique américaine « pop a chubby » que l’on peut traduire par « avoir une érection » !!! Tout un programme…

Dans une ambiance assez intimiste au niveau des éclairages, le premier morceau nous donne le ton de la soirée. Du blues-rock certes, mais pas celui que les noirs du Mississippi jouaient au début du siècle dernier. Ni celui des bluesmen plus proches de nous, comme JOHNNY WINTER pour n’en citer qu’un. Non, le bonhomme aborde le blues à une sauce très personnelle. Il puise ses influences dans le blues bien-sûr, mais aussi dans le rock, le jazz, la pop, le hard-rock… Ensuite le tout est passé à la moulinette et ressort sur disque, comme sur scène, avec des directions musicales différentes d’un album à l’autre, mais toujours avec des riffs aux sonorités assez agressives pour le style.

Ce soir, il va survoler son immense répertoire. En bientôt vingt-cinq ans de carrière, il a sorti presque trente albums studio. Qui dit mieux ?? Une vraie boulimie de travail !

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La traditionnelle reprise d’HENDRIX en début de concert, un morceau du nouvel album « Rock on bluesman » épique et puissant, des morceaux que je ne connais pas (désolé mais je n’ai pas toute sa discographie chez moi !), POPA CHUBBY passe d’un style à l’autre avec une facilité déconcertante. Ses solos fiévreux sont longs mais pas démonstratifs. Et surtout ils restent efficaces et gorgés de feeling ! La preuve en image avec sa Stratocaster de 1966 qui n’a plus une seule trace de peinture. Sa voix, qui n’est pas hyper puissante, est agréablement rocailleuse.

Je connaissais la reprise du « Ace of spades » de Motorhead  mais pas celle de « Dirty deeds done dirt cheap » d’AC/DC  jouée de façon très personnelle en mid-tempo. Ensuite retentit « Hallelujah ». La messe est dite, c’est le dernier morceau.

Le public, qui jusqu’ici est resté plutôt calme, redemande un autre morceau. Ca fait pourtant plus de deux heures que le concert a commencé ! Moi qui pensait me coucher tôt et bien c’est raté ! Je comprends mieux maintenant pourquoi il n’y avait pas de première partie.

Ce dernier morceau est à l’image des autres, très long mais pour une fois c’est un instrumental. Sur une rythmique très jazzy, POPA CHUBBY est en solo permanent ou presque dans un registre plutôt rock.

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Après un break qui aurait du annoncer la fin du morceau, les voilà repartis de plus belle avec un solo du bassiste. Puis le batteur qui ne veut pas rester en reste y va lui aussi du sien, accompagné ensuite par POPA qui s’est mis derrière une deuxième batterie. Un échange improvisé entre les deux voit le jour. Même si il a l’air de s’éclater derrière sa batterie, pour moi il est clair que POPA est franchement meilleur à la guitare !

Les premiers rangs du public ont enfin quitté leurs sièges et sont debout. Il était temps car le concert se termine après un dernier accord !

Ensuite c’est le rush vers le stand merchandising, où POPA dédicace son dernier CD qui se vend comme des petits pains. A tel point que les retardataires doivent se rabattre sur les affiches car le stock de CD est épuisé !! Et moi qui ai oublié de prendre les miens pour les faire signer ! Va vraiment falloir que je me fasse des pense-bêtes !

Au final, une bonne soirée avec de bons musiciens, même si ça manquait un peu d’ambiance. En même temps, entre un jeu de lumière très soft et pauvre en couleurs, des musiciens qui ne bougent pas et un public assis, pas évident de créer une ambiance chaude !

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POPA CHUBBY en grand professionnel donne tout ce qu’il a au public. Il a réussi à capter l’attention des spectateurs avec un blues tout terrain. Bravo à lui et à bientôt pour de nouvelles aventures avec encore des tonnes de disques pour notre infatigable stakhanoviste du blues made in USA !

Let’s go ! Direction Lyon. Pas pour le Trockson pour aller voir ZOE ni pour le Transbordeur où se produit SHAKA PONK mais pour l’Amphi 3000 où JOE BONAMASSA tient l’affiche.

Ayant déjà été dans cette salle pour JEFF BECK, je sais à quoi m’attendre : un concert assis ! Bon, j’arrive et devinez quoi ? J’ai encore loupé le début de la première partie… Euh non en fait, j’ai fait encore plus fort que d’habitude, il n’y a pas de première partie et c’est bien JOE BONAMASSA qui a commencé a jouer… Ils commencent à faire plus fort que les suisses, les lyonnais ! J’arrive à 20h05 et à 20h pile, ça a déjà commencé !

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Et là, surprise : JOE et ses musiciens sont assis sur des chaises posées sur un tapis pour une première partie acoustique.

Donc là, effectivement, c’est bien fait, c’est un putain de guitariste et il nous le montre mais pour la première fois depuis longtemps, je vais apprécier un entracte. Je me suis à moitié endormi, moi ! Il faut dire que la dernière fois que je l’ai vu, il doit y avoir sept ou huit ans, c’était un putain de set blues-rock des familles.

Donc là, le choc thermique a été terrible ! Vivement la partie électrique !

Le temps de papoter avec les copains, de se rappeler le temps où on était 150 devant la scène (l’Amphi 3000 est plein) et  la sonnerie nous indique qu’il est temps de rejoindre nos places.

Les musicos ont pris leurs places en hauteur. Le batteur a fait son apparition. Trop content Ti-Rickou ! Le clavier est toujours là. Je pense qu’il va plus s’éclater en deuxième partie parce qu’avoir DERECK SHERINIAN, le claviériste de DREAM THEATER et de BLACK COUNTRY COMMUNION et lui faire jouer de l’acoustique, c’est un peu bêta.

Bon allez, ça part ! Heu… comment dire ? Doucement. La part belle est donnée aux morceaux des derniers albums et à la virtuosité de JOE qui évolue pratiquement seul sur la grande scène, le bassiste étant sur la droite. On est en électrique mais j’ai du mal à me tenir éveillé. Je ne vais me réveiller que vers la fin avec des morceaux que j’aime des premiers albums… A l’inverse de mes voisins qui se demandent pourquoi le son devient fort !

Bien sûr, rappel. Petits speachs de JOE, présentation des musiciens. Mais bon, moi je n’ai toujours pas décollé. C’est ballot parce que maintenant, c’est l’heure d’atterrir. Il faut dire aussi – à ma décharge – que je n’ai pas trop l’habitude de faire des concerts assis.

Alors d’accord, le son dans l’Amphi 3000 est superbe, avec une acoustique terrible ce qui permet de mettre en valeur la dextérité guitaristique de JOE BONAMASSA mais il est clair que la prochaine fois, j’irai plutôt le revoir avec BLACK COUNTRY COMMUNION ou un de ses autres projets où il se laisse plus aller à de la musique qui bouge. Maintenant sous son propre nom, mis a part de l’entendre jouer de la guitare, c’est n’est plus du tout ce que j’aime. Pas assez vieux pour ça.

Voilà. Concert bizarre. Ambiance Arte. Pas de possibilité de prendre des photos (aucun photographe n’a d’ailleurs été accrédité), mais il faut dire que la configuration de la salle ne s’y prête pas tellement.

En conclusion, comme je le dis souvent, il vaut vraiment mieux aller voir les groupes quand ils débutent, qu’ils ont toute leur fougue et qu’ils jouent dans des lieux sympas et pas chers plutôt qu’attendre qu’ils passent sur Nostalgie et que ce soit 75 euros la place. Mais bon, moi au moins, j’ai fait les deux !!

Mais honnêtement, je suis resté sur la tarte de la première fois.

Ce qui est sûr, c’est que JOE BONAMASSA est quand même un des derniers guitar hero qui nous soit arrivé depuis des années. Et même si ses choix musicaux ne sont plus forcément les miens, c’est un putain de guitariste qui terminera certainement en guitariste de légende.

Un grand merci à Eldorado pour m’avoir permis d’assister au concert et d’en faire le report… même si un report sans photos, c’est quand même un peu triste….

 

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