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EXTREME

Report by SEB 747

Cela faisait plusieurs années que je voulais voir un jour EXTREME en concert. Et quelle ne fut pas ma surprise de voir que, non seulement ils allaient jouer à quelques vols d’oiseaux de chez moi, mais qu’en plus, il y avait le KENNY WAYNE SHEPHERD BAND. J’ai découvert, le groupe en 1995 sur M6 qui diffusait, à l’époque, des clips de hard et de blues. Oui, oui, vous avez bien lu ! À cette époque, pas si lointaine, ou internet n’en était qu’à ses balbutiements, la télé française diffusait des vidéos de nos groupes préférés. Certes, il était tard, mais il suffisait de programmer à l’avance sur son magnétoscope et de visionner le lendemain pour découvrir les groupes.

Dès les premières notes de « Déjà Voodoo », je suis tombé des nues face à ce jeune virtuose canadien d’à peine 18 ans… à l’époque. Et depuis, je suis devenu fan, achetant tous ses albums. Je m’attendais à ne jamais le voir près de chez moi. Alors imaginez comment j’ai « kiffé ma race » lorsque j’ai découvert que j’avais la possibilité de les voir. Donc direction, pour la deuxième fois en trois jours, St-Julien en Genevois au Stade des Burgondes !

Comme j’ai attendu sagement une éclaircie, le temps étant un chouïa apocalyptique, je rate la prestation de STEVE AMBER, dernier gagnant du tremplin organisé dans le courant de l’année. D’après certains dire, je n’ai pas raté grand-chose.

Du coup, j’arrive pile poil au début du ALL McKAY’S ALL STARS. Ce groupe est annoncé comme EARTH WIND AND FIRE, seulement, à part ALL McKAY, le guitariste, qui se contente de jouer derrière, il n’y a personne du groupe d’origine. Ce groupe est d’ailleurs très controversé sous sa forme étant donné qu’un autre EARTH WIND AND FIRE tourne toujours avec plus de membres originels.

Musicalement, c’est super bien exécuté. Les musiciens sont hyper professionnels, et pour moi, je dirais même un peu trop. Il manque un peu d’âme. Du coup, j’apprécie de loin le groupe, regardant plus souvent l’écran géant que la scène. Les trois chanteurs ont des voix phénoménales et les chansons rappellent des souvenirs.

EXTREME

Mais le côté jazz funk étant trop présent, je profite encore une fois d’une accalmie pour aller me restaurer. Ti-Rickou serait enchanté des burgers qu’on trouve là-bas. D’ailleurs, cela me permettra de me rendre compte que, contrairement à ce que je pensais, c’est EXTREME qui joue avant KENNY. Cool, on sera à l’abri. Parce que, comme par hasard, la pluie recommence à tomber. En voilà une précaution intelligente ! Elle va permettre aux deux groupes suivants de pouvoir jouer après les intempéries – celles-ci étant prévues jusque tard dans la soirée.

C’est donc toujours sous le Chapiteau que ça se passe. Le public, pourtant constitué de fans, est loin de s’imaginer la claque qu’il s’apprête à recevoir. Et moi non plus ! Le set démarre sur les chapeaux de roues par « It’s a Monster », morceau de l‘album le plus connu du groupe, « Pornograffiti ». Les titres mélodiques dont regorgent cet opus sont rapidement mis en avant par le groupe.  » Li’l Jack Horny », « Get the Funk Out », autant de hits qui réveillent des mélodies endormies dans vos mémoires depuis de nombreuses années.

GARY CHERONE, le chanteur, est en pleine forme. Lunettes noires vissée sur les yeux, écharpe au tour du cou, il court de partout. Il fait des poses pour les photographes, dont une pas piquée des hannetons où il nous montre son arrière-train en faisant un doigt d’honneur. Il amuse la galerie, et n’hésite pas à se frotter au public en tendant son pied de micro. Il fait mine de faire le grand écart sur la plateforme de la batterie qu’il arpentera souvent, histoire de faire ses étirements quotidiens, mdr. En tout cas, il a une énergie à revendre et ne fait pas du tout ses 55 printemps.

EXTREME

Le son est absolument titanesque. Les bostoniens sont aux taquets. NUNO BETTENCOURT n’a rien perdu de sa superbe. Il est absolument phénoménal ce soir. Ses riffs sont toujours aussi piquants et lui aussi ne cesse de bouger le long de la scène, secouant sa tête dans tous les sens.

Dans la foulée, voilà que débarque « Rest in Peace », tiré du mésestimé « III Sides to Every Story », suivi de très près par un titre de leur dernier opus studio « Saudade de Rock » sorti… il y a 9 ans déjà. « Kid Ego », de leur tout premier album fait un sacré effet en live. Ça pulse dans tous les sens. On s’éclate comme des bêtes ! GARY monte sur les retours de PAT BADGER, le bassiste, et fait un saut en écart. Il est devenu fou ! C’est un sacré frontman comme on n’en fait plus.

PAT est lui-aussi en pleine forme. Il n’hésite pas à prendre les chœurs et à se mettre en avant, courant des deux côtés de la scène bien en rythme, sous les frappes lourde de KEVIN FIGUEIREDO, le batteur, dans le groupe depuis 2007.

EXTREME

Avant d’attaquer « Play with Me », NUNO prend la parole : « Nous allons jouer un petit morceau, mais nous n’avons aucune idée de ce que c’est !». « Oui, c’est exactement  ça. Qu’est-ce que cela pourrait bien être ? » rétorque GARY.

PAT les regarde, incrédule. Lui, doit bien savoir ce que c’est ! Puis les premières notes de « Happy Birthday » sont entamées par NUNO et Gary se charge de faire chanter la foule. Eh oui, ce sont les 50 ans de Pat qu’on souhaite ce soir ! Celui-ci est tout surpris et un peu gêné. Mais l’accolade que se donne les deux joueurs de cordes, ainsi que celle de GARY, en dit long sur leur amitié.

Les titres s’enchaînent sur les facéties de GARY et la bougeotte de NUNO. Un titre de « Waiting for the Punchline » et le point culminant du set est sur le point d’arriver. 

Les guitares acoustiques sont de sorties pour l’inévitable et magnifique « More Than Words ». « Don’t be shy if you want to sing » nous dit GARY. Seul sur scène avec NUNO, il fait chanter le public à l’unisson. Je peux vous garantir que chanté par un chapiteau plein à craquer, ça donne des frissons !

Après cette superbe ballade, c’est « Cupid’s Dead », suivi de « Am I Ever Gonna Change », qui font résonner la scène couverte. Une grosse caisse, associée à une cymbale, sont mis sur le devant de la scène. KEVIN se place au milieu du plateau, entre ses camarades de jeu, pour qu’ils nous interprètent un « Take Us Alive » de toute beauté. S’ensuit « Hole Hearted » et un petit « Crazy Little Thing Called Love » de QUEEN.

EXTREME

Qu’est-ce que c’est bon ! Je prends mon pied comme jamais ! Assurément l’un des plus gros concerts auquel j’ai assisté cette année.

NUNO se retrouve seul sur scène pour nous interpréter son solo « Flight of the Wounded Bumblebee ».

Dès la fin de sa prestation, ses autres compagnons reviennent sur scène. C’est debout sur la plateforme de KEVIN que Gary entame l’excellent morceau « Decadence Dance ». PAT prend même le refrain en poussant gentiment son chanteur. Ils sont à fond et c’est géant. Ils s’amusent comme des petits fous. GARY va se mettre à genoux face à NUNO puis prend ses deux camarades de jeu dans les bras, afin qu’ils chantent en chœur. Impressionnant de ferveur et de qualité ! Le morceau se termine sous les applaudissements du chanteur. Puis, il redémarre. Ils ne veulent plus s’arrêter !  Les ultimes notes finissent de retentir sur un joli saut de cabri de GARY. C’est la fin du set.

Évidemment, EXTREME ne nous quitterait pas sans un petit rappel, et c’est avec « Warheads », titre de 1992 qu’aurait dû se finir le spectacle. Mais c’est sans compter sur NUNO et GARY qui entame un « We Are the Champions » des QUEEN. Ils se font un plaisir non feint de faire chanter le public de Guitare en Scène qui ne demandait que ça. C’est toujours aussi impressionnant quand tout le monde est à l’unisson. C’est tout un stade qui se met à chanter.

EXTREME

C’est déjà fini ? J’en aurais bien repris un peu moi. Bon, ils ont rallongé leur set d’une bonne demi-heure, mais tout de même ! Le groupe salue la foule mais d’un seul coup, voilà que EXTREME décide d’aller saluer ses fans de plus près. Ils se collent à la crash barrière, saluent et serrent toutes les mains. NUNO en premier, suivi de PAT et KEVIN. Et voilà que GARY marche sur la barrière, s’aidant des mains de ses fans pour garder son équilibre ! C’est tout bonnement incroyable. En ces temps de meet & greet, ça fait plaisir d’assister à ça. Le groupe n’en finit plus de serrer les mains. Quelle générosité de la part de ces musiciens ! Ils sont géniaux et remercient comme il se doit leurs fans. Un grand moment, assurément.

Bon, maintenant il faut se diriger vers la scène village. Ou pas. Zeus ayant décidé de faire pleuvoir des trombes d’eau sur le Stade, les rivières qui s’étaient creusées dans le village tout à l’heure reprennent de plus belle. Comment l’organisation va-t-elle faire ? Ils ne peuvent pas jouer à l’intérieur, la scène village étant déjà prête. Et puis, on ne va pas aller voir KENNY WAYNE SHERPHERD jouer sous des trombes d’eau ! Tout le monde s’est réfugié sous le chapiteau, bondé comme jamais du coup !

L’organisateur de la soirée prend la parole et nous annonce que la pluie devrait se calmer d’ici 3/4 d’heure. Alors, pour nous faire patienter, il nous annonce que des guitaristes vont venir s’installer sur scène.

C’est AYNSLEY LISTER qui s’y colle. Assis sur un tabouret, il nous joue des reprises de blues. Il est vite rejoint par JOHNNY GALLAGHER et les deux guitaristes s’éclatent à gratter ensemble. C’est super bien joué et on s’éclate à reprendre certains refrains de morceaux archi-connus. Du coup, le temps nous semble moins long.

KENNY WAYNE SHEPHERD BAND

A peine le temps de finir, que les enceintes de la scène village retentissent. C’est sans temps mort que KENNY WAYNE SHEPHERD nous distille son blues avec entrain et envie. Cependant, j’ai l’impression que la prestation a un peu de mal à prendre. Peut-être que le temps aura semblé long malgré les joyeusetés offertes. En plus le public, massif depuis le début de la soirée, déserte de plus en plus le site. Bah, le groupe joue sans s’en soucier. 

NOAH HUNT, le chanteur guitariste qui joue depuis 2007 avec KENNY, est un chanteur tout en groove. Sa voix se mêle à merveille avec celle de KENNY, et lorsque ce dernier prend sa guitare, les morceaux s’en trouvent renforcés.

CHRIS LAYTON le batteur qui, avant de rejoindre le KENNY WAYNE SHEPHERD BAND jouait avec STEVE RAY VAUGHAN – excusez du peu – est un sacré bonhomme. Son jeu est tout en feeling. JOE KROW le clavier a rejoint le groupe au mois de juin mais il donne l’impression d’avoir toujours été là. Quant au bassiste, KEVIN McCORMICK, relégué en fond de scène à côté de CHRIS, il nous sort des sonorités chaudes, au rythme chaloupé.

KENNY WAYNE SHEPHERD BAND

Certains diront que le blues que pratique KENNY est trop léché, qu’il joue trop la perfection, que le groupe n’improvise pas assez, qu’ils font plus le show, etc. Moi, je m’en fous, j’adore ! Plus il y a de show, plus j’apprécie la musique. C’est peut-être mon côté petit hardos qui veut ça. Comment ne pas apprécier des morceaux tels que « Déjà Voodoo » ou « Born With A Broken Heart » ?! On ne peut que s’incliner devant un tel talent. C’est à une interprétation carrée à laquelle nous avons droit ce soir.

Un petit « Voodoo Child » de qui vous savez – JIMMY HENDRIX – est interprété quasi note pour note, guitare derrière la tête. « True lies » nous fait hocher de la tête instantanément. Et quels solos durant « Heat Of The Sun », accompagné par NOAH en guitare acoustique ! Non, décidément, on ne peut remettre en cause le talent de ce magnifique guitariste blond, marié à la fille de MEL GIBSON.

Le show se termine sous les ovations d’un public encore bien présent malgré les petites averses. Il est déjà 1h30 du matin et je n’ai pas la patience d’attendre encore une demi-heure avant le début de KING KING, d’autant plus que la pluie menace toujours. Il est temps pour moi de retourner dans mon antre en écoutant le dernier live d’EXTREME sorti l’an dernier.

KENNY WAYNE SHEPHERD BAND

 

FURY AGE

Il y a des jours comme ça où choisir à quel concert on se rend est problématique car on a l’embarras du choix. Et le plus rageant c’est que le week-end d’après, il n’y en aura peut-être aucun ! Mais bon, il faut choisir car je n’ai toujours pas le pouvoir de me dédoubler. Donc, comme mes compères sont à Belley pour le concert des RAKEL TRAXX, je peux aller à Leyment pour le concert de soutien au Leym’Fest avec en point d’orgue la release party de l’album de FURY AGE.

Le truc cool, c’est que je sais où est la salle et qu’en plus on peut s’y garer facile. Du coup, j’arrive tranquillou en avance. Et bien-sûr, je tombe forcément sur des copains avec qui j’ai même le temps de papoter un peu… Et de m’arrêter sur le stand merch’ de FURY AGE pour regarder à quoi ressemble la pochette du CD. J’en profite pour leur caler une interview avec eux pour tout à l’heure. Et tout ça avant que CHRISTOPHE GINET – le programmateur du Leym’Fest – monte sur scène pour présenter les hostilités de ce soir.

THE MORRIGHANS

Allez, c’est parti avec les MORRIGHANS ! Pour les fidèles du webzine, ce nom doit vous parler parce que j’ai fait un report sur eux ainsi qu’un chronique de leur CD. Pour les autres, le groupe évolue dans un registre métal prog’, bien prog’. Il y a une fille au chant et une autre au clavier. Ils appliquent presque la parité homme/femme, lol !!

Bon, la dernière fois où je les ai vus, c’était de la pure découverte. Je ne connaissais pas du tout leurs morceaux. Maintenant je connais et je rentre donc encore plus facilement dans leur univers. En plus ce soir, la scène est grande et le son est très bon. Bref, des conditions idéales pour la musique de MORRIGHANS !

En plus, ils jouent sur les accessoires vestimentaires (capes, chapeaux pour les filles) ce qui ajoute une touche théâtrale à leur set. Moi, je ne suis pas déçu, bien au contraire. Ils nous offrent un très bon show et c’est une très bonne entrée en matière pour cette soirée.

Allez, chose promise, chose due (eh oui, je ne suis pas un homme politique !), je profite de la pause pour aller faire une interview pas piquée des hannetons aux FURY AGE.

CENSOR DODGE

Je suis de retour pile poil pour ma découverte live du soir, CENSOR DODGE. Alors là, vu que j’ai méga bossé mon sujet, c’est une plongée dans l’inconnu. Je ne sais pas du tout à quoi m’attendre. Heu, j’espère que ça va me plaire car si je ne connais pas leur musique, je viens de me rendre compte que je connais les musiciens qui la font ! Du coup, je pourrais bien être dans la daube moi si c’est du black grind à la « mords-moi le noeud » avec une grosse voix méchante !

Je vais être fixé tout de suite. Et c’est… roulement de tambour… du stoner. Mais du stoner pêchu ! Yes !! C’est méga bien fait. Le chanteur à la voix qu’il faut. Le reste du groupe est en parfaite adéquation. Les morceaux sont bons et ils ont une vraie présence scénique. Le chanteur est un vrai frontman en plus ! Ca bouge bien à Leyment ! Le public qui a répondu bien présent (une centaine de personnes) n’a pas fait le déplacement pour rien. Ca bouge, ça chante, ça charrie, bref une ambiance comme je les adore, rock’n’roll et familiale !!!

La musique et l’énergie de CENSOR DODGE est parfaite pour ça. Une bien bonne découverte que ce groupe. J’attends avec impatience qu’ils fassent un album et en attendant, je vais récupérer leur EP, moi !

FURY AGE

Bon, le dernier groupe de la soirée, FURY AGE, monte sur scène. Ce soir pour eux, ce n’est pas un simple concert car c’est la release de leur premier album ! Donc MARKUS FORTUNATO (bassiste de MZ, FORTUNATO et OBLIVION) et les siens déboulent sur scène, motrice à fond ! Ils sont visiblement très contents d’être là et de nous présenter leur nouveau né.

Et ils vont bien nous le présenter car ils vont nous jouer l’album en intégralité ce soir. Je ne vous donne pas tous les détails car je vais le chroniquer. On est dans du hard-rock comme on l’aime. Dans FURY AGE, tout le monde participe au show, de la batteuse aux guitaristes – et à MARKUS of course – tout le groupe fait corps et ça, c’est vachement agréable pour les oreilles et pour les yeux.

Ouah, quelle progression depuis la première fois où je les ai vus ! Bon en même temps, c’était leur deuxième concert…

Le concert passe à toute vitesse. Ah oui, un petit cover pour finir de… de RIOT ? Non, perdu ! D’ACCEPT. Cover qui fait chanter tout le monde à tue-tête. Et c’est fini.

FURY AGE

CHRISTOPHE GINET remonte sur scène, appelle les trois groupes à venir le rejoindre et nous donne rendez-vous en septembre pour la grande fête du Leym’Fest 2017 !

En tout cas, cet en-cas a un goût de reviens-y avec des groupes de qualité qui ne se prennent pas la tête et une ambiance méga conviviale.

Le temps de dire au revoir aux copains et il est temps de prendre la route. Mais je ne suis pas tout seul, j’ai le dernier FURY AGE et le CENSOR DODGE pour me tenir compagnie. Et en plus, j’avancerai sur les chroniques, elle est pas belle la vie ?!!

Un grand merci à AMM et son équipe de bénévoles ! Long live le Leym’Fest !!

FURY AGE

ULI JON ROTH

Quand j’ai vu que ULI JON ROTH, le guitariste mythique du SCORPIONS des années 70 passait en concert, j’étais fou de joie. Comme un gamin à qui on annonce qu’il va à Disney. ULI JON ROTH, dès que ça a été possible, je suis allé le voir, que ce soit dans sa période « HENDRIX est en moi » ou « VIVALDI Revival ». Et je n’ai jamais été déçu. Bien au contraire ! Il m’a mis une telle putain de tarte avec sa vision des « 4 saisons » que j’en frémis encore. Son beuf avec MORGLBL et CHRISTOPHE GODIN était terrible, lui-aussi.

Bref, direction les environs de Grenoble et une salle que je ne connais pas : l’Iliade. Tiens, les parkings sont bien vides… « C’est bien là ? ». Heu… oui, je vois au loin une file d’attente et de l’autre côté des parkings bien remplis. Je ne connais pas cette salle, mais rien que pour ça, je l’aime déjà : tu peux te garer méga facile. Et à Grenoble, à part la Bifurk, c’est la seule salle que je connaisse où c’est le cas.

Allez, les concerts s’enchaînent et les premières parties sont les même : il n’y en a pas ! Cool, ça veut dire plus de ULI et de sa guitare magique.

Bon, la salle est déjà bien remplie (vers les 350 personnes) de fans de la première époque de la bête qui pique et de plus jeunes qui ne l’ont pas connu. Tout ce monde est venu ce soir car c’est un spécial « Tokyo tapes ». Eh oui, « Tokyo tapes » comme le double live mythique des SCORPIONS sorti en 1978 ! Ce double live est personnellement dans mon top 10 des dix meilleurs live, tous styles confondus !. Et pour nous, chanceux, c’est à une version « revisited » à la mode ULI à laquelle on va avoir droit… enfin, je crois.

Je vais être fixé très vite, des musiciens montent sur scène. Tiens, ils sont jeunes… Heu, il y a une première partie ? Moment de flottement. Et il arrive : ULI JON ROTH :: Les musiciens sont ses musiciens et j’apprends que la plupart font partie du groupe CRYSTAL BREED.

Et c’est parti pour un voyage dans le temps et la destination est 1978 !

ULI JON ROTH

Mon interrogation de ce soir portait sur les musiciens qui accompagnent ULI. Vont-ils être à la hauteur des morceaux et de ULI ? D’entrée de jeu, je suis rassuré. Bassiste, batteur, clavier, guitariste rythmique, tous le font. En plus, ils sont jeunes mais on l’habitude de la scène. Reste le chanteur. Pas facile de chanter des morceaux auxquels KLAUS MEINE se collait ! Eh bien, ça le fait aussi, différemment mais c’est raccord. Et puis, comme il est lui-aussi allemand, il y a un petit accent comme KLAUS, lol !

Bon, moi je suis parti loin, emporté par les morceaux dont, pour une bonne partie sont les morceaux que je préfère de SCORPIONS : « All night long », « We’ll burn the sky’, « In trance »… Bref, je suis aux anges ! En plus, on n’est pas dans du copié-collé mais dans une relecture des titres (pour les solos ) et c’est magique.

On va avoir droit à un morceau acoustique où ULI sort la double manche, et là aussi, c’est un moment magique… Un « Fly to the rainbow » de toute beauté.

Le chanteur est juste excellent. C’est beau, magnifique même.

Fini. Quoi, fini ? Heu, pas drôle !! Ah, c’est l’entracte ? Putain, j’ai eu peur. Bon allez, pause méritée, ravitaillement et c’est reparti. « Pictured Life », « Hell cat », « Dark lady », je suis au paradis des petits hardos gentils !!!

ULI est comme d’habitude magique. Sa guitare m’ensorcelle. Il a un côté mystique qui te met sous hypnose.

En plus, même s’il est comme un chef d’orchestre qui dirige ses musiciens, il ne les cantonne pas à un rôle de faire valoir. Il les laisse faire des solos.

ULI JON ROTH

Heu, qu’est-ce qu’il se passe, ils viennent saluer… C’est fini ? Non, non ! Ouf, comme on est gentils, ils vont continuer ! Yes, c’est reparti pour des classiques de SCORPIONS. Mais évidement, un concert d’ULI JON ROTH sans un peu de HENDRIX, c’est juste pas possible. Mais même du HENDRIX, il le fait à sa manière. Trop fort !

Bon là, c’est fini. Ils sortent de scène. Nous on en reveut, on crie, on chante… mais rien n’y fait, sniff ! C’est vraiment fini.

Même en enlevant l’entracte, ils ont joué plus de deux heures. Rien à dire à part que c’était trop bon. ULI JON ROTH est vraiment un guitariste hors paire même s’il n’est souvent pas apprécié à sa juste valeur !

Allez, un petit tour au stand merch’… Et ouiiii ! Il vient ! Incroyable ! Après deux heures de concert, il fait des photos, il signe des autographes et le tout avec le sourire et toute sa gentillesse. Un grand musicien et un grand monsieur proche de ses fans. Lui, il le fait gratuitement son meet and greet !!

Voilà, petit papotage avec le chanteur et c’est le départ pour mon home sweet home… avec SCORPIONS comme camarades de route… et surtout « Tokyo tapes ». Tiens, il est gribouillé le mien, lol !!

Méga salle, méga concert, méga soirée. Une spéciale dédicace à Tine et encore un joyeux anniversaire… piquant à souhait.

Un méga remerciement à Metallian Prog’ pour la soirée ! A bientôt les copains. Ah oui, cette salle, gardez-la !!!

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LAURA COX

Allez, années après années , assister au M Fest est devenu un rituel. Même si c’est loin de ma base, que l’an dernier j’aurais presque eu besoin de chiens de traîneau pour rentrer sous une tempête de neige, ils sont trop forts. Encore une fois leur affiche m’attire comme le miel attire l’ours. Donc direction la Haute-Savoie et Marnaz, son église, son parking et surtout sa salle paroissiale qui se transforme le temps d’un week-end en temple du rock métal.

Heu, là je pense que vous n’allez pas me croire. J’arrive juste à temps… pour la fin du premier groupe de la soirée STIFF NECK. Et quand je dis que j’arrive à la fin c’est vraiment à la fin, quand ils disent au revoir ! Même, pas pu me faire une idée sur leur musique.

Bon du coup, j’ai le temps de dire bonjour aux copains, de manger un très bon chili (à 3 euros, il ne faut pas s’en priver de leur « c’est bon » !) et j’ai même le temps de le finir avant l’arrivée de mes copains stéphanois d’EVE’S BITE sur scène.

EVE’S BITE

Et comme d’habitude avec EVE’S BITE, ça part sur les chapeaux de roues. Ils attaquent toujours par un morceau qui te met directement dans l’ambiance et tes cheveux se mettent à bouger tout seuls. C’est ça le premier effet du hard sleaze de ce groupe.

La salle bien remplie part dans leur monde instantanément, les copines se font bien sûr remarquer. Bref, tout ce que j’aime. En plus, le son est très bon même si il manque un peu de watts. Mais en tout cas, il est très clair et avec leur musique, ça donne bien.

OLIVIER et ses copains ont acquis une vraie aisance sur scène. C’est flagrant quand on les connait bien. En plus, il y a une vraie cohésion scénique du groupe. On va avoir droit ce soir à une set list composée de leur premier EP et bien sûr des morceaux de leur second qui doit sortir incessamment sous peu… Et qui, entre nous soit dit, s’annonce très prometteur (chronique dès qu’on le reçoit – message non subliminal bien sûr !). Plus quelques petits covers.

Bref, on n’a pas forcément envie que ça s’arrête mais il reste encore trois groupes à venir donc c’est déjà la fin.

Petite pause papotage avec les copains, et ils sont nombreux ce soir ! Et comme souvent ce sont des musiciens, ça permet de glaner quelques petites infos.

SWEET NEEDLES

Et déjà il est temps de regagner la salle pour l’arrivée tambour battant des parisiens de SWEET NEEDLES. Bon, eux aussi, ça ne fait pas trop longtemps que je les ai vus en live, mais là on n’est pas dans les mêmes conditions. Vue la taille de la scène, ça leur permet de bouger pleinement comme ils le souhaitent. Visuellement, c’est encore plus sympa.

Bizarrement, malgré le fait que ce soir le son soit excellent, le manque de puissance et le fait que ça donne un son plus propre change un peu leurs morceaux.

Mais bon, en tout cas, je suis toujours fan de leur sleaze métal et apparemment vu la réaction du public, il n’y a pas que moi. Leur musique plait et leur présence sur scène fait que ceux qui les découvrent en prennent plein les mirettes et les esgourdes. Pour le plus grand plaisir des copines qui sont, on va dire, aux anges ! En tout cas une méga ambiance dans la salle, c’est chaud mais c’est bon !

Un petit cover pour terminer mais les parisiens ont gagné encore une fois la partie et des fans par la même occasion.

LAURA COX BAND

Moi, j’en profite pour aller faire un tour en loges grâce aux organisateurs pour faire ma traditionnelle petite interview au M Fest avec LAURA COX cette fois-ci (je ne peux pas m’en empêcher, je suis obligé d’aller faire un tour dans les loges du Marnaz Fest, ça aussi ça devient une habitude). Ca va être rapide car je ne veux pas la déconcentrer avant qu’elle monte sur scène et puis entre nous, j’ai vraiment envie de la découvrir en live.

Bon allez, c’est parti ! Je suis venu en grande partie pour ça. Le LAURA COX BAND monte sur scène. C’est le moment pour les copines glameuses de s’éloigner, aussitôt remplacées par les fans de blues-rock et de hard-rock car dès les premiers accords, le ton est donné : on est dans du blues qui déboîte sa mère, bref du boogy blues à forts accents sudistes. Le blues comme je l’aime.

Et d’entrée de jeu, tout le bien que j’ai entendu sur LAURA COX m’est confirmé. Non seulement elle a une méga voix mais en plus, putain, elle sait tenir un manche (de guitare of course !). Ouah, ça joue vraiment ! En plus, les morceaux sont très bons (quand on aime le style bien sûr ! Heu… quelqu’un aurait vu ma femme ?).

LAURA COX BAND

Les acolytes nous balancent des morceaux bien boogy hard et balancent même un cover de ZZ TOP qui bien-sûr fait mouche entre les deux yeux dans la salle.

Les morceaux de leur futur album sont effectivement excellents et je prends vraiment une bonne baffe, un peu comme celle que j’avais pris lors de mes tout premiers concerts d’ANA POPOVIC ou de BETH HART. J’espère juste que LAURA ne rencontrera pas JOE BONAMASSA car là c’est un diamant brut et ce serait vraiment dommage de le tailler. Enfin, pour mon goût personnel !

Le concert passe à vitesse grand V. Un cover de PAT BENATAR « Heartbreaker » vient nous confirmer tout le talent de LAURA COX car elle a, je le répète, une putain de voix.

Bon ça y est, c’est fini… ou pas car le groupe revient. On a cru un premier temps que c’était pour récupérer du matos, mais non ils vont nous refaire un titre ! Trop content Ti-Rickou ! Heu chérie, reviens !!!

Bon allez, dernière petite pause. Il commence à se faire méga tard. Je vérifie quand même la météo pour être sûr qu’il ne va pas m’arriver la même mésaventure que l’année dernière (OLIVIER des EVE’S BYTE et les BACKROADS s’en rappellent encore avec des frissons d’horreur !). A priori, c’est bon. Donc je reste !

HEADLESS CROWN

Allez, re-changement de style total. Dans la famille « le heavy metal traditionnel est mon copain » je voudrais les amis suisses de HEADLESS CROWN ! Ouah, là ça réveille !! Ils arrivent eux aussi en frappant fort (autant que les watts toujours trop faibles le leur permettent).

Le batteur a changé de coupe de cheveux et j’avoue que j’ai eu du mal à le reconnaître ! 

Encore une fois, je ne suis pas forcément objectif car HEADLESS CROWN, moi j’adore. En plus, pour les photos c’est trop top, ils n’arrêtent pas de bouger, de poser, ils exploitent tous les centimètres de la scène. Les morceaux de leur album sont vraiment des tueries en live. La voix du chanteur est, ce soir, bien mise en évidence (contrairement au son des autres musiciens et surtout de la guitare rythmique) et bien sûr je suis toujours fan. Ils nous font un cover de « Wratchild » de IRON MAIDEN. Il n’y a pas de temps mort.

La fin du set arrive trop vite et les HEADLESS CROWN nous font des rappels… sans avoir quitté la scène ! Mais vue l’heure extrêmement tardive, on les comprend !

HEADLESS CROWN

Bon allez, il est temps de rentrer car je ne dors pas ici. Je dis au revoir à tous les copains et je dis à l’année prochaine aux organisateurs car je ne serai pas là pour la deuxième soirée du fest demain. Déjà d’une parce que ce n’est pas à côté et de deux parce que demain, à part ELTHARIA, c’est plus orienté brutal.

En tout cas, encore une superbe soirée pour un fest bien sympathique et avec, cerise sur le gâteau, une programmation qui tient la route !

Allez un petit PS : si vous aimez le blues-rock, jetez-vous sur l’album à venir du LAURA COX BAND !!!

killing-joke-2
KILLING JOKE

Report by SEB 747

Ce soir, c’est en direction de l’Usine de Genève que je décide de me rendre. Cela fait un petit bout de temps que j’entends parler de cette date et que je me fais misère pour m’y rendre. Et ce, d’autant plus que le style musical de KILLING JOKE, qu’on ne présente plus qu’aux moins de vingt ans (voir de trente) n’est pas forcément du goût de notre rédac’ chef, ni de mon pote Steve 74*.

Qu’à cela ne tienne, ayant survécu au concert des FU MANCHU dans cette même salle, ça ne me fait pas peur ! Et puis, ce groupe britannique formé en 1979, étant reconnu comme l’une des formations les plus importantes de la période post-punk/new wave/goth de la fin 70’s et du début 80’s, je me dis que c’est un concert à faire.

Quand on sait qu’en plus que KILLING JOKE a fortement influencé des groupes comme NIRVANA, METALLICA, MINISTRY… et que ces même groupes ont tous mentionné, un jour, être redevables à ce groupe mythique, je ne peux qu’adhérer à une alliance aussi influente et importante pour le métal et le rock !

Dans leurs bagages, ils ont emmené deux groupes qui me sont totalement inconnus : SOBAKI TABAKA et DEATH VALLEY HIGH.

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SOBAKI TABAKA

SOBAKI TABAKA, un groupe russe, commence le premier et je me pose tout de suite une question : dans quel monde suis-je tombé ? Déjà une atmosphère très sombre au niveau des lights, basée essentiellement sur du rouge. Pour les photos, ça va être coton ! Ensuite, les musiciens ne sont quasiment pas éclairés. Et enfin, il y a la fumée qui est de retour. C’est pourtant pas Halloween ?

Le show commence. Le chanteur possède deux micros, « c’est au cas où l’un ne fonctionnerait pas ?» me demande hilare un copain. Euh, non, à priori c’est pour chanter dans les deux.

On est dans un registre très métal industriel et l’atmosphère est plus que lourde, renforcée par ces jeux de lumières parfois stroboscopiques. Les musiciens sont habités par leur musique sur fond psychédélique et je dois dire que cela me fascine… même si je n’adhère pas.

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SOBAKI TABAKA

Quel chanteur complètement ivre de la musique qu’il interprète ! Et quand il pousse des hurlements, on s’inquiète de son état mental, mais ça fait corps avec la musique du groupe. Il est à fond dedans et cela se ressent. Il utilise même un mégaphone pour interpréter certains titres et il me donne l’impression d’être tout droit sorti d’un hôpital psychiatrique tellement il est hanté par ses chansons. Je reste sans voix devant un tel show d’une telle lourdeur oppressante.

Le guitariste est agressif sur son engin, et le bassiste donne le ton aux morceaux. A mon avis, il est accordé très bas et cela rajoute de la pesanteur à l’atmosphère des titres.

Cependant, plus le set avance, plus leur musique devient angoissante et je commence à trouver cela un peu trop difficile à apprécier pour moi. Je préfère m’éclipser, laissant la place aux spectateurs tous autant fascinés par cette interprétation complètement barrée et maîtrisée. Même si ce n’est pas spécialement mon genre, la prestation toute en force a séduit une partie du public.

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DEATH VALLEY HIGH

Après une heure de show intense, non pas au niveau physique mais plutôt psychologique, c’est au groupe suivant DEATH VALLEY HIGH de faire son apparition.

Encore un groupe inconnu pour moi. Les DVH joue dans un registre plus ou moins gothique industriel, et ils appellent ça de la doom pop.
Pionniers de ce genre musical, ils sont là pour botter des arrière-trains et faire remuer un public encore tout abasourdi par la prestation des russes. Ils ont déjà 3 albums et viennent promouvoir leur dernier album « CVLT [AS FVK] » qui vient tout juste de sortir.

Tiens, il me semble que le public féminin est plus nombreux devant la scène. C’est bizarre ça. Ah OK, je comprends dès que le groupe monte sur scène ! Déjà, ils viennent de San Francisco et en plus d’être mignons, ils sont jeunes. Ça explique beaucoup de choses…

Le groupe sur scène ça déménage ! Ils sont bourrés d’énergie mais c’est beaucoup plus mélodique et moins psyché que les russes d’avant. On a un petit blondinet de guitariste qui nous sort des solos d’on ne sait où, un chanteur parfois guitariste qui, coiffé à l’iroquoise, hurle son désespoir dans son micro comme si ça vie en dépendait, un bassiste qui a un son brut de décoffrage et un batteur fou qui donne l’impression de posséder une multitude de bras, tellement il joue vite avec ses toms et ses cymbales ! Voilà en quoi pourrait se résumer DEATH VALLEY HIGH.

Mais c’est raccourcir un show qui a su en scotcher plus d’un. En effet, les titres qui s’enchaînent les uns derrière les autres sont empreints d’une litanie qui dépote. Très goth dans l’ensemble, il y a des airs de NINE INCH NAIL et de MARYLIN MANSON dedans. Le groupe nous propulse directement dans une atmosphère pressante, torride même, où une voix déchirée nous balance toute sa douleur et sa peine.

Ika OSBURN, le chanteur guitariste à un chant ultra-pop aux refrains légèrement hurlés. C’est impressionnant de volonté et de puissance ! On se surprend à fredonner les chansons quand le côté mélodique reprend le dessus.

La musique du groupe passe à la vitesse grand V – et pourtant nous sommes en Suisse ! Et c’est sur le titre « Death Valley High » scandé par un public aux taquets poussé par les encouragements de Ika que ce termine ce set. Quelle prestation ! Les murs de l’Usine en frémissent encore.

Les lumières se rallument après un show fort intéressant de maîtrise et d’énergie. Les DVH ont su mettre le feu sans oublier de nous caresser dans le sens du poil avec leurs rythmiques entraînantes et leur sens de la mélodie. Une très bonne surprise pour moi qui m’attendait plutôt à un truc beaucoup plus bourrin. Un groupe à suivre si le côté « core » ne vous fait pas peur.

Il est déjà 23h30 passé lorsque le groupe quitte la scène, et les KILLING JOKE ne sont pas encore là. On n’est pas près de retrouver nos pénates, nous !!

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KILLING JOKE

Minuit, l’heure de la farce qui tue (KILLING JOKE) ! Enfin, le groupe tant attendu arpente la scène. La foule s’est massivement planté devant et moi, ben je me suis mis derrière. Je me souviens de l’ambiance lors du concert des FU MANCHU au même endroit et je n’ai pas trop envie d’aller me frotter aux futurs pogoteurs et autres slameurs. Mdr.

C’est le clavier et le plus jeune du groupe, qui d’ailleurs ne ressemble pas vraiment à Reza UHDIN – qui officie dans le groupe depuis 2005 – qui arpente la scène le premier. J’ai eu beau chercher, je n’ai pas su trouver qui il était. En tout cas, il est suivi de près par Martin « Youth » GLOVER et son pancho improbable, le bassiste d’origine revenu dans les rangs depuis 2008 après la mort tragique de Paul RAVEN (l’ancien bassiste, vous l’aurez compris !). Kevin « Geordie » WALKER, le guitariste présent depuis le début, récupère sa guitare des mains de son roadie et entame les premières notes de « The Hum », une musique post-punk indus qui nous fait entrer dans un univers complètement barré, voire tribal.

Jaz COLEMAN, chanteur et leader historique du groupe, monte sur scène et l’on découvre le géant néo-zélandais (il s’est retiré en quasi-autarcie au fin fond du pays et y a obtenu sa nationalisation) en petite forme. « Je suis très, très, malade », nous annonce-t-il en français après avoir interprété le premier morceau. Vêtu d’un manteau noir très sombre qu’il ne quittera pas de tout le concert, il entame « Love Like Blood ». Et nous démontre qu’à 56 ans, même malade, il a encore la pêche ! Je me demande même ce que ce que ça aurait donné s’il n’avait pas été fatigué ! Il est, lui aussi habité par ses morceaux. Son interprétation fait peur. Il est inclassable, fascinant de sang-froid, il ensorcelle le public avec un savoir-faire hors-normes.

Les visions de cauchemar de KILLING JOKE passent à une vitesse impressionnante. Je ne reconnais pas tous les titres étant donné que je ne suis pas un die hard du groupe, mais ceux-ci sont interprétés avec un flegme typiquement britannique.

La guitare de Geordie tranche les morceaux comme un couteau dans du rosbif (anglais de préférence), la basse de Youth est énorme avec ses ronflements qu’on dirait tout droit sortis des déjections de la terre et la batterie tribale martelée avec conviction de Paul conjure une atmosphère très doom aux morceaux.

Pour des anciens (ils ont tous passé la cinquantaine), ils tiennent encore une forme impressionnante. Les tournées incessantes ces 35 dernières années ont marqué leurs visages mais pas leur musique. Ils ont toujours autant de puissance ! Non pas dans le son (ce ne sont pas des thrasheurs ou des death/black métalleux) mais plutôt dans l’interprétation, toujours aussi sombre et ténébreuse.

« Je considère KILLING JOKE comme un microcosme de l’humanité » a dit un jour Jaz. Je comprends donc mieux pourquoi il lève souvent les yeux au ciel. Peut-être cherche-t-il la solution au monde d’aujourd’hui ? Geordie, lui, a sans cesse les yeux rivés sur son chanteur, comme s’il s’inquiétait de son état de santé. En tout cas, Jaz a beau être malade, on ne le ressent aucunement… à part peut-être dans le timbre de voix, mais c’est à peine perceptible. Youth quant à lui, reste fidèle à lui-même, imperturbable, faisant résonner les infrabasses de son instrument sous les frappes de mule de son ami Paul.

« Peu importe d’où vous venez, peu importe qui vous êtes, vous êtes dans le meilleur endroit du monde » hurle dans son micro notre néo-zélandais.

C’est « European Super State », titre de « Absolute Dissent » qui nous est révélé. Ah, enfin un titre que je reconnais ! Cool (lol). Faut dire aussi qu’on attaque dans le côté un peu plus métallique du groupe.

Le public est aux taquets, mais, à ma grande surprise, ne pogote pas beaucoup. L’heure tardive (qui n’arrange rien) et la pesanteur des morceaux assomment probablement une bonne partie des nombreux fans présents dans la salle.

Déjà une dizaine de titres d’interprétés et on n’est pas au bout de nos surprises. « Ce titre est dédié à tous les Hackers du monde » annonce Jaz dans son micro. Et c’est « I am the Virus », tiré du dernier album « Pylon » qui sort des enceintes de l’Usine. Le public est surexcité par ce titre et voilà que ça headbangue de partout ! Mais toujours pas de pogos, la foule est trop compacte ! Mais c’est que ça me manquerait un peu… Nan, je rigole !

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KILLING JOKE

Connu pour sa forte opposition à la politique internationale des États-Unis, Jaz nous prononce ce discours : « Do you know USA ? », « Donald TRUMP ? », les sifflements et les huées sont de mise dans la salle. « Oh ok ! So FUCK AMERICA !!! », hurle-t-il plus du tout fatigué semble-t-il, en nous montrant le majeur de sa main bien tendu.

« Complications » suivi par « Unspeakable » sont joués l’un après l’autre. La foule est en transe, elle remue et secoue la tête dans tous les sens. Il y a le feu à l’Usine, c’est de la folie !

Deux autres titres sont interprétés, toujours avec autant d’intensité sous une mixture sonore écrasante, avant que les britanniques ne quittent la scène. Mais, sous la demande incessante de l’assistance, ils reviennent aussitôt pour un final apocalyptique ! Un véritable mur du son s’abat sur l’Usine. Les genevois sont remués dans tous les sens par ses interprétations uniques en leur genre qui amènent une étrange sensation de damnation primaire, bourrée de monotonie.

En 1982, Jaz était persuadé que la fin du monde allait arriver (il a même disparu pendant un temps). Pour moi, c’est ce soir qu’elle arrive, tellement les frappes de Paul résonnent dans la salle. Youth avec son typique flegme anglais fait résonner sa basse sous les grands coups de riffs assassins de Geordie et les litanies de Jaz. C’est mortel tellement c’est lourd ! On se croirait enfermés dans un endroit d’où l’on ne pourrait pas sortir. Je me surprends même à tenir les murs pour éviter qu’ils tombent tellement les résonances des instruments s’infiltrent dedans. C’est que l’Usine pourrait s’écrouler ! Lol.

Jaz est un frontman habité, sa façon de chanter avec une voix grave qui s’imprègne au fin fond de notre corps lui donne une grandeur supplémentaire.

« The Death and Resurrection Show », suivi de « Pandemonium » finissent d’achever un public conquis. Quelle prestation des Britanniques après plus d’une heure vingt de show !! Quel concert, mes aïeux ! On en redemande !

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KILLING JOKE

Je suis vraiment content d’avoir vu Jaz COLEMAN et ses sbires au moins une fois dans ma vie ! Maintenant, je peux mourir tranquille. Houla ! voilà que je me mets à déprimer, moi. La musique des anglais m’a bien remué. Vite direction le merch’ où même des peintures de Jaz sont en vente. Bon, évidement, vu le coût élevé et mon budget rétréci, je fais vite le compte. Bah, je vais continuer à m’enfoncer dans ma morosité, c’est pas grave…

Bilan de ce soir

SOBAKI TABAKA, c’est pas trop ma came, mais c’est bien fait, et quel chanteur !

DEATH VALLEY HIGH, très bonne surprise pour un côté « core » qui pour une fois ne m’a pas fait fuir à l’autre bout de la salle.

KILLING JOKE ont toujours été et continuent d’être plus qu’un simple groupe, c’est une institution pour le métal en général.