Samedi 22 novembre 2025 à Barberaz (73)

Report : Cédric LeMagic – Photos : Bérénice FLECHARD
Et dire que j’ai failli ne pas pouvoir venir pour le concert des STOCKS au Brin de Zinc ! Je vous raconte l’histoire : dans l’aprèm une copine me demande d’aller la chercher pour aller au concert. Jusque-là tout va bien. Quand j’arrive sur le parking, je ferme les portières. Normal. Sauf que, en mettant les mains dans mes poches, je me rends compte que mes clés n’y sont pas. Et là, je les vois, elles sont belles, toutes brillantes sur le contact de ma voiture… fermée à double tour. C’est la cata ! J’avoue que je mouline un petit moment avant de me rappeler que j’ai un pote qui habite dans le coin. Heureusement qu’il est chez lui et qu’il accepte de me ramener chez moi pour que je récupère le double des clés. Heureusement aussi que les clés de chez moi étaient dans ma poche et pas dans la voiture !
Voilà. Le décor est posé, je suis survolté.

Malgré toutes ces péripéties, on arrive pile poil pour le commencement du set des STOCKS. Chouette.
STOCKS est un groupe LILLOIS, né à la toute fin des années 70, début des 80 autour de Christophe MARQUILLY, guitariste, chanteur et compositeur. Leur premier album, sorti en 1982, est un live enregistré à Lille devant 4000 personnes. C’est un fait rarissime pour un premier disque. Ce live devient culte et les STOCKS se retrouvent propulsés aux côtés des grands noms du Rock et du Hard Rock français de l’époque. Ils signent chez un major, puis un second, sortent 3 LP entre 82 et 86 et enchaînent plus de 500 concerts entre 1980 et 2007 avant de lâcher l’affaire. Christophe MARQUILLY mène ensuite une carrière solo et fonde un groupe blues. Les STOCKS, eux, continuent à jouer ponctuellement dans de petites salles.
Et ils sont là ! Alors le line up autour de Christophe MARQUILLY n’est plus le même mais ça n’a rien d’étonnant. Ils attaquent par « Cole Younger », un des titres les plus emblématiques du groupe, inspiré par le hors‑la‑loi du même nom. C’est du Rock Sudiste avec un refrain fédérateur et en live, y’a pas à dire, ça pose le décor.

Ce soir, le Brin de Zinc est quasi plein. Alors évidement, ce sont essentiellement des têtes blanches, un public de connaisseur venu retrouver, comme moi, un pan de son adolescence. Sur scène, les musiciens semblent surpris de voir autant de monde. Christophe nous le dira même plusieurs fois.
Le set enchaîne vite : “Le Nord”, “Caracas”, puis “J’vais craquer”. L’ambiance monte d’un cran avec un blues bien senti, “Au secours à quoi tu joues”, avec cette patine roots dont les STOCKS ont le secret. Et leur Rock Bluesy, on aime ! En plus, c’est chanté en français. Côté salle, ça bouge, ça tape du pied. Côté scène, ca riffe, les solos sont cool et la voix rauque et un poil éraillée de Christophe marque le ton. Comme diraient les jeunes, y’a une sacrée vibe ! C’est très efficace en live.
Arrive ensuite “C’est bel et bien fini”, qui ressemble méchamment au « It’s All Over Now » de Bobby WOMACK (immortalisé par MOLLY HATCHETT).


Avec seulement trois albums au compteur (« Ça m’fait tout drôle » sorti en 1982, « Éclats de Rock » sorti en 1984 et « Tellement seul » de 1986), STOCKS puise quand même un max dans son premier opus, pour le plus grand plaisir des fans de la première heure.
Le groupe va ensuite chercher dans son troisième album (fraîchement réédité par Bad Reputation), avec “Fallait que j’te dise » avant d’enchaîner “Oligarque”, un titre plus récent, plus engagé aussi avec une ambiance presque Hard Blues. C’est ensuite le tour de “C’était mieux avant”, un morceau au tempo tranquille et à la guitare bluesy. Le public adore : ça parle à tout le monde. L’ambiance est chaleureuse et, il faut le dire, ça fait du bien d’être dans un concert où les gens écoutent, savourent et vivent la musique sans bousculer tout le monde.




Crédits Photos : Bérénice FLECHARD


Le guitariste s’offre un long solo, tandis que le bassiste chauffe la salle en nous faisant taper dans les mains.
Les STOCKS quittent la scène pour la forme, mais reviennent aussitôt pour un rappel et c’est “Cocaïne”, revisitée en façon jam étirée qu’ils nous jouent. Je trouve cette version un peu trop longue peut‑être. Pour moi, ça dénature un peu le morceau mais le public reste bien accroché.
Puis vient le moment que tout le monde attendait : “Suzy” ! Et là, c’est l’explosion.
La salle chante à pleins poumons, les mains claquent, les téléphones se lèvent, chacun veut capturer un bout de ce moment.
Deux heures de concert viennent de s’écouler, sans qu’on les voie passer.

Un peu plus tard, au merch’ (où les disques du troisième album – les seuls disponibles – partent comme des petits pains), on discute avec Christophe MARQUILLY. Je lui glisse : « Je t’ai vu en 85 à Masserac Avezac. Tu avais joué avec un bras dans le plâtre. Un putain de festival ! ». Il éclate de rire et me répond : « Tout le monde ce soir me dit qu’il m’a vu à la fin des 80’s… j’ai l’impression d’être un vieux con ! ». Moi, ce que je peux dire, c’est que peut‑être que Christophe approche les 71 ans, mais vu ce qu’il a envoyé ce soir, il tient encore la rampe comme un jeune loup.
Merci Messieurs d’être venus faire un tour dans le coin, j’ai kiffé grave !
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