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SARI SCHORR @ Festiverbant 2018

Malheureusement, c’est bientôt la fin de mes vacances d’été. Demain, il va falloir retourner bosser. Mais, ce qu’il y a de positif dans tout ça, c’est que je sais qu’il va y avoir un festival de hard et de blues à une petite heure de chez moi. Et du coup, je suis aux taquets pour la rentrée !! Je fais même l’effort d’emmener une petite partie de ma famille avec moi. Il faut dire qu’ils commencent à y prendre goût… à force !

Le Festiverbant qui se situe à la Croix-de-Rozon de Landecy, fête ici ses vingt ans. Cette année, il devait y avoir nos copains de SHAKRA le vendredi, mais ceux-ci n’ont pas pu venir. Du coup, j’ai fait l’impasse, étant donné qu’il y avait un tribute féminin à IRON MAIDEN à la place. Le lendemain, c’est à un groupe de cover (encore !) de QUEEN auquel nous avons droit. Même si d’après certains échos, celui-ci était très bon, re-impasse pour moi… d’autant plus qu’il y a SIDEBURN qui passe pas loin !

SARI SCHORR @ Festiverbant 2018

Mais, en ce dimanche, plus ou moins ensoleillé par contre, il y a SARI SCHORR. Et moi qui l’ai vu à Guitare en Scène deux ans plus tôt et qui avait beaucoup apprécié, je veux retourner la voir !

Le festival étant en plein air, nous avons de la chance qu’il fasse beau et, heureusement pas trop chaud. Vues les températures ces derniers jours, on peut plus facilement apprécier ce concert. Et puis, même si assister à un concert dans la boue, c’est fun, pour du blues, ça le fait moins.

Bon, nous sommes en Suisse, si vous ne le saviez pas, et il est plutôt conseillé de se restaurer avant de venir parce que nos moyens financiers ne sont pas exactement les mêmes ! La nourriture est un peu hors de portée pour certaines bourses… et notamment la mienne. Manque de bol, j’ai oublié de manger avant de venir. Bah, pas grave, je vais partir de bonne heure et je vais m’arrêter en route… Sauf que, allez savoir pourquoi, j’ai décidé de prendre les chemins de traverse et que du coup, je suis à la bourre ! Heureusement, je trouve sur le site un vendeur de churros qui n’affiche pas des prix trop excessifs ! Ca remplit bien mon estomac affamé. Ouf !

SARI SCHORR @ Festiverbant 2018

À peine le temps de me restaurer qu’il y a de l’agitation devant la scène. Du coup, je me rapproche ostensiblement devant les planches.

Mais ne brûlons pas les étapes, et commençons par le commencement. SARI SCHORR est une chanteuse compositrice américaine de blues-rock qui a été choriste de POPA CHUBBY et de LOUIS JOE WALKER pendant plusieurs années. Cela lui donne une bonne assurance scénique. Elle a en plus une voix à couper le souffle et un spectacle qui éclate comme un volcan… Et qui catapulte notre nouvelle copine new-yorkaise aux yeux verts en haut de l’affiche de ce soir.

SARI est accompagnée par un tout nouveau line-up de quatre musiciens parmi lesquels BOB FRIEZEMA et son orgue Hammond, et l’excellent guitariste ASH WILSON – en remplacement du non moins talentueux INNES SIBUN (vu avec ROBERT PLANT notamment).
Elle les surnomme « La salle des machines » (The Engine Room en anglais) et les considère comme sa famille.

SARI SCHORR @ Festiverbant 2018
SARI SCHORR @ Festiverbant 2018

Les musiciens montent sur scène et entament « Revolution ». SARI arrive tout sourire sur scène pour prendre le micro et, dès qu’elle commence à chanter, nous savons à quoi nous allons avoir à faire. Un blues torride à la B.B. KING, sans compromis.

SARI ne semble pas compter l’énergie qu’elle dépense, vivant les chansons qu’elle interprète à fond. Elle fait carrément corps avec les paroles qu’elle interprète. Son attitude rock pour le moins énergique et déchaînée enflamme de suite le Festiverbant !

Le groove et le blues sont omniprésent ce soir. Ils font frémir une bonne partie du public suisse, qui ne se fait pas prier pour danser. On voit rapidement les hanches des nombreux spectateurs se balancer. C’est marrant mais, même moi, je ne peux m’empêcher de bouger dans tous les sens, tellement la musique de SARI m’envoûte. Il faut dire aussi que la presse aux USA la situe entre JANIS JOPLIN et TINA TURNER ! Quand on pense que c’est MIKE VERNON (BOWIE, CLAPTON) qui a produit son premier album alors qu’il s’était retranché du music business… C’est vous dire le pedigree de la dame. Elle a pris d’assaut le monde du blues… qui a du mal à s’en remettre !

SARI SCHORR @ Festiverbant 2018

SARI SCHORR déborde d’amour et elle ne tarde pas à nous le faire savoir. Quasiment entre chaque morceau d’ailleurs. Il est vrai que cela peut paraître étrange, mais comment reprocher à cette habitante de Brooklyn d’aimer son public et de le lui faire savoir ? D’autant plus quand c’est dit avec le sourire et autant de sincérité. Elle nous annonce qu’elle aura une pensée pour nous lorsqu’elle rentrera chez elle, dans la Grosse Pomme, le lendemain et qu’elle n’oubliera pas ce concert. Ça fait plaisir !

Que ce soit avec « Demolition man », un mid tempo qui met en évidence ses qualités vocales ou bien la ballade « Ordinary life »,  on se rend compte que c’est sur scène que la musique de SARI prend toute sa dimension. Incontestablement !

Et si, en plus, les lights et le son irréprochables s’y mettent, nous ne pouvons que rester en admiration devant la richesse de cette prestation !

SARI SCHORR @ Festiverbant 2018

La voix rauque de SARI est incroyablement puissante et dégage tout sur son passage. C’est une chanteuse exceptionnelle, d’une énergie rare et qui a un charisme diabolique. Il y a de quoi être possédé par notre copine à voix de velours dans un corps de tigresse sachant chanter en douceur lorsqu’il le faut et user de son charme, comme elle a pu le faire au cours de ce concert.

Heureusement que ses musiciens sont là pour faire tomber un peu la pression parce que, à mon avis, il n’y a pas que la chaleur ambiante qui fait suer les hommes du public. Lol !

SARI SCHORR @ Festiverbant 2018

ASH est un super gratteux. Il n’a certes pas le même charisme qu’INNES, l’ancien guitariste, mais il sait tenir un public. Il est bien aidé par une SARI tout sourire… D’autant plus lorsque c’est lui qui se met à chanter, pendant que cette dernière s’éclipse de la scène, laissant toute la lumière à ses musiciens.

Les titres présents sur la set list à ses pieds, passent aussi vite qu’une lettre à la poste (quoique…) et SARI nous quitte déjà. Sans un mot, elle quitte la scène à la fin d’un titre suivie de ses musiciens. Comme c’est surprenant…

Fini, vous demandez-vous ? Mais non. En fait, elle revient pour le rappel. Et quel rappel ! « Rock‘n’Roll » de LED ZEPPELIN ! Cette version en mode « Tiens-toi à la selle, j’accélère » m’impressionne. SARI est littéralement en feu ! Elle a une façon tellement à elle d’interpréter cette chanson que j’ai du mal à reconnaître ce titre. C’est surprenant. J’ai vraiment l’impression qu’il a été écrit pour elle, tellement elle se l’approprie ! 

SARI SCHORR @ Festiverbant 2018

Et que dire de sa version très personnelle de « Black Betty » ? Nous sommes à des années lumière du tube planétaire de RAM JAM mais plutôt proche de la version originale de LEAD BELLY. SARI rend hommage à ce chant de travailleurs afro-américains du début du vingtième siècle et lui rend son âme d’origine, avec ce côté âpre et incantatoire. On s’y croirait ! Elle semble reprendre le flambeau blues-rock que BETH HART a malheureusement abandonné il y a quelques années.

Toutes bonnes choses ayant une fin, c’est après une bonne heure et demie que SARI SCHORR et son « Engine Room » rend les armes, non sans nous préciser, qu’elle nous attend au stand de merch’ pour signer des autographes et prendre des photos. Et tout cela alors qu’elle retourne dans quelques heures à New-York ! 

C’est une Grande Dame du Blues qui nous a séduit ce soir. Je repars avec la banane… en essayant de ne pas me tromper sur le chemin du retour. Lol.

 

SARI SCHORR @ Festiverbant 2018

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ROB TOGNONI @ Rock En l’Aire 2018

Report et Photos par Steve*74

En 1875, devant les crues de la Garonne, Mac Mahon le président français de l’époque prononça « Que d’eau, que d’eau ! ». Ces quelques mots sont devenus historiques. En ce moment en France, les inondations n’épargnent personne et les rayons de soleil sont plus que rares. Alors quand un concert pas loin de chez vous pointe son nez, l’occasion est belle. Rien de tel pour se changer les idées et avoir au moins un rayon soleil dans le cœur.

En ce dimanche matin, direction Perly en Suisse. Cette commune limitrophe de la frontière française, n’est pas trop éloignée de chez moi et en plus aujourd’hui ROB TOGNONI est à l’affiche de ce concert. J’ai bien dit dimanche matin car le début des festivités démarre à midi pile, précision suisse oblige. Ce n’est certainement pas un horaire très catholique pour moi qui suis plus habitué à finir tard dans la nuit les différents concerts auxquels j’assiste habituellement.

Mais ici, c’est différent, c’est un contexte plus familial et festif. Sous une grande halle se dresse une scène avec devant une multitude de tables où sont… attablés tous les auditeurs du jour. Les publicités placées au-dessus de la batterie ne font pas très rock, mais l’endroit est plutôt bucolique et il règne une ambiance détendue. Autre particularité, le show est scindé en trois parties avec des pauses permettant notamment aux musiciens de manger et de se reposer.

ROB TOGNONI @ Rock En l’Aire 2018

ROB TOGNONI est né en Australie et plus précisément en Tasmanie, d’ailleurs il revendique le nom de « Diable de Tasmanie ». Même si vous ne connaissez pas cet animal, vous connaissez j’en suis sûr sa représentation ! C’est celle des 2 cornes placées sur le haut de la tête, comme vous pouvez le voir notamment avec AC/DC. Mais ROB m’a confirmé de vive voix qu’il revendique la paternité de ce symbole. 

Notre bonhomme pratique à travers le monde un rock blues depuis plus de trente-cinq ans, c’est vous dire l’expérience qu’il peut avoir. Il a joué ou ouvert avec les plus grands du genre comme ROY BUCHANAN, ZZ TOP ou encore STEVIE RAY VAUGHAN pour ne pas tous les citer. Il cumule les honneurs avec en point d’orgue la représentation officielle de l’Australie au mariage royal du Prince danois ou encore dans un tout autre domaine joué en Allemagne pour un match de coupe du monde de football. 

ROB TOGNONI @ Rock En l’Aire 2018

Donc, c’est tout sauf un novice que nous avons aujourd’hui la chance de voir sur scène à Perly. Il est accompagné de deux musiciens et c’est donc sous la forme d’un power trio qu’il va interpréter un large éventail de son énorme discographie.

Pour faire simple, on va dire tout de suite que son style oscille entre un mélange de ZZ TOP et de rythmiques proches parfois d’un AC/DC, mais dans un registre plus blues que hard-rock. On sent aussi au fil des titres, une influence puisée dans le jeu du grand JIMI HENDRIX. Nous aurons d’ailleurs droit à une reprise de « Hey Joe » avec comme son illustre auteur une partie du solo faite avec les dents !! Quand on aime, on ne ménage pas sa dentition !!

Puisque j’en suis au rayon des reprises, je ne peux passer sous silence sa formidable reprise d’un morceau de RORY GALLAGHER, idéalement exécutée et qui nous rappelle combien RORY nous manque toujours autant !

ROB TOGNONI @ Rock En l’Aire 2018

Les amateurs d’un blues acoustique peuvent aller se rhabiller, ici c’est énergique à souhait, pas de temps mort. ROB se démène pour faire bouger un public assis mais réceptif. Quelques personnes viennent danser devant la scène sur les morceaux plus rock et contribuent à mettre de l’ambiance pour le plus grand plaisir des trois musiciens.

ROB, toujours souriant ne relâche pas la pression et distille encore et toujours des morceaux toujours aussi pêchus avec ce zeste de blues qui fait la différence.

En plus de la guitare, il assure le chant. Il possède une voix suffisamment puissante pour envoûter les auditeurs du jour. D’un autre côté, c’est bien car chanter du blues avec une voix fluette ça ne le ferait pas.

ROB TOGNONI @ Rock En l’Aire 2018
ROB TOGNONI @ Rock En l’Aire 2018

Ses deux compères du jour assurent une rythmique sans faille qui lui laisse le champ libre pour nous délivrer des solos survoltés. C’est vraiment un set énergique que nous délivre ROB TOGNONI. Il ne ménage pas sa peine avec toujours des riffs ravageurs exécutés avec conviction qui vous prennent aux tripes. Il utilise à bon escient sa pédale wha-wha pour rajouter si besoin était du feeling et du groove. Pendant ses nombreux solos, sa Fender vibre, gémit, frémit, en un mot comme en cent, elle nous chatouille les sens.

Une autre de ses influences vient en droite ligne du boogie, il ne peut pas le renier… Un boogie volubile et groovie à souhait où l’ombre d’un ZZ TOP semble parfois planer au-dessus du morceau. Des titres ce cet acabit donnent irrésistiblement envie de bouger et de battre la mesure en rythme.

Les deux pauses sont pour nos musiciens l’occasion de recharger les batteries avant de repartir batailler pour le sprint final. ROB en musicien et homme averti laisse ses deux acolytes jouer à tour de rôle un long solo de batterie suivi d’un de basse. Le public apprécie à juste titre cette prestation. Avec des musiciens de la trempe de ROB, le blues-rock n’est pas prêt de s’arrêter et ce, pour notre plus grand plaisir.

Après un rappel endiablé, il pose sa guitare avant d’aller au stand merchandising où il dédicace les CDs mis en vente aujourd’hui. Ensuite, il ira se promener vers les grosses motos américaines garées un peu plus loin. C’est là que je pourrais échanger quelques mots avec lui.

Pour résumer, j’ai passé un excellent début d’après-midi avec un homme charmant mais qui est surtout un remarquable guitariste. Si vous ne connaissez pas allez jeter une oreille sur ses disques, vous ne serez pas déçus !!

ROB TOGNONI @ Rock En l’Aire 2018

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FRED CHAPELLIER @ LE BRIN DE ZINC

La vie est parfois bizarre pour ne pas dire surprenante. Je m’explique : dans notre beau pays, il n’y a jamais ou très peu de concerts blues et ce soir avec une coïncidence exceptionnelle il y a deux concerts le même jour dans deux endroits différents. Si j’avais été mexicain j’aurais pu dire « Aie, Aie, Caramba !! » mais comme je suis français, je ferai plutôt référence à un illustre écrivain français en disant seulement « c’est un choix cornélien ». Après mûre réflexion, j’opte pour le Brin de Zinc où se produit FRED CHAPELLIER.

Je pars tôt car ce soir, une fois n’est pas coutume, la salle affiche complet et si je veux être bien placé pour les photos, je ne dois pas arriver en retard comme certains…

Après un trajet sans histoire me voici dans la place et relativement bien placé sur le côté de la scène. En attendant le début du show, j’ai du temps et je peux observer les autres spectateurs. La moyenne d’âge est nettement plus élevée que d’habitude. Contrairement aux concerts plus métal, les jeunes ne sont pas venus découvrir les racines et les origines de la musique rock, c’est dommage.

THE SPRING FOLK ORCHESTRA @ LE BRIN DE ZINC

Pour nous mettre dans l’ambiance voici venu les locaux de THE SPRING FOLK ORCHESTRA ou les TSFO pour faire plus simple. Le quatuor est composé de trois vaillants garçons et d’une jeune demoiselle derrière la batterie.

Ils revendiquent un folk bluegrass mâtiné de rock ‘n’roll comme influences. Après un EP, ils viennent de sortir un premier opus intitulé « Indian summer ». Ce soir ils vont défendre et promouvoir en live de la plus belle des façons leurs compositions.

Leur musique est un mélange d’acoustique (guitare et basse) et d’électrique avec l’apport primordial d’un deuxième guitariste électrique, lui. Il manie aussi bien une Telecaster Fender qu’une Lap Steel guitare, comme un JEFF HEALEY pouvait le faire. Je dirais heureusement qu’il est là ce brave homme car c’est vraiment lui qui illumine les morceaux.

C’est agréable à écouter, c’est calme, leur musique apaise les esprits nerveux avec ce folk rock semi-acoustique. Leur musique fait principalement référence à la côte ouest américaine. Cool est le maître mot qui vient tout de suite à l’esprit. Du coup, il règne une atmosphère détendue et les spectateurs apprécient le groupe.

THE SPRING FOLK ORCHESTRA @ LE BRIN DE ZINC

C’est l’entracte et là encore je suis indécis. Dois-je quitter le devant de la scène pour aller m’hydrater, sortir pour humer un air plus frais ou dois-je rester devant pour éviter de perdre ma place ? Ce qui va inévitablement se passer lors du début de FRED CHAPELLIER si je bouge.

Fidèle petit soldat, je décide de ne pas bouger. Pour bonne conduite et conscience professionnelle, il faudra que je demande une augmentation pour service rendu au webzine !! 

FRED CHAPELLIER @ LE BRIN DE ZINC

Blague mise à part, il fait très chaud ce soir et ce n’est pas la prestation de FRED CHAPELLIER qui va faire baisser la température ambiante.

Avant de commencer à jouer, FRED prend le micro et nous annonce le déroulement du concert. Ce soir, c’est un peu particulier car il ne va jouer que des morceaux de FLEETWOOD MAC. Oui, le groupe que tout le monde connait ou a connu avec l’album « Rumors » en 1975. Ici FRED veut rendre hommage à PETER GREEN, l’un des pères fondateurs du british blues en Angleterre avec JOHN MAYALL.

Bien avant le succès et l’explosion du groupe avec ses tubes, PETER GREEN régnait en maître sur la formation. Epaulé par deux autres guitaristes, JEREMY SPENCER et DANNY KIRWAN, il distillait un blues, blues-rock de haute qualité reconnu par tout le milieu musical. Aujourd’hui encore, il demeure un exemple respecté et une source d’inspiration. FRED, ce soir, va nous interpréter des morceaux de cette période, c’est-à-dire en gros entre 1966 à 1970.

Ensuite, il nous présente rapidement les musiciens qui vont l’accompagner ce soir sur scène avant de débuter le concert par « If you be my babe ». Et tout de suite ça le fait, dès le premier titre une atmosphère feutrée et parfois intimiste s’installe sur un Brin de Zinc conquis, pour ne plus la quitter jusqu’à la fin.

Il faut préciser ici que les musiciens qui l’accompagnent sont eux aussi des références dans le milieu du blues français. A la deuxième guitare, PATRICK BALDRAN qui a longtemps sévi dans le REVEREND BLUES GANG, à la batterie GUILLAUME DESTARAC, batteur actuel de NICO WAYNE TOUSSAINT et enfin à la basse CHRISTOPHE GARREAU qui a été le bassiste de PAUL PERSONNE pendant plus de dix ans.

C’est un réel plaisir de réentendre tous ces standards du blues revisités par FRED. Sa guitare émet des notes qui font frémir d’aise les spectateurs. Le feeling est là, présent à chaque instant, à chaque note. Personnellement, je préfère l’entendre dans ce registre plutôt qu’en accompagnateur de luxe des VIEILLES CANAILLES en juin dernier.

AHMED MOUICI – FRED CHAPELLIER @ LE BRIN DE ZINC

Pour donner encore plus de convivialité à la setlist, il invite sur scène AHMED MOUICI pour chanter avec lui trois titres endiablés dont une sublime version de « Like it this way ». Pour être franc avec vous, ce nom ne me dit rien du tout. Rentré chez moi, je me renseigne sur le bonhomme et apprends que ce n’est pas un inconnu. Il a fait partie du groupe POW WOW, a joué aussi dans la comédie musicale « Les 10 commandements » et il est parallèlement coach vocal. Pas très rock tout ça mais cet homme chante hyper bien et sa prestation est appréciée par tout le monde.

Après cet intermède, FRED nous dévoile les dessous d’un morceau devenu mythique, « Black magic woman ». Oui, le fameux titre popularisé par SANTANA depuis plus de quarante  ans, est en fait une composition de PETER GREEN. C’est homme, je vous le dis, est un vrai génie dans son genre, un précurseur !

Autour de moi tout le monde est en sueur, il fait toujours aussi chaud et l’ambiance est survoltée, surtout quand FRED descend de scène pour aller se promener guitare en main parmi les spectateurs.

Un autre morceau incontournable « Albatross » termine en finesse et en beauté un show puissant en émotion. FRED est définitivement l’un des meilleurs guitaristes blues de France. Vivement une prochaine tournée avec des morceaux à lui cette fois-ci !

Merci au Brin de Zinc pour ces soirées blues trop rares au pays de la variété et du rap !!

FRED CHAPELLIER @ LE BRIN DE ZINC

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NEAL BLACK AND THE HEALERS

En juin dernier, j’avais raté pour ma plus grande déception le concert de NEAL BLACK au Hard-Rock Café de Lyon, alors quelle ne fut pas ma joie quand j’appris que le sieur passait au Brin de Zinc ! Impossible pour moi de rater cette date à part deux mètres de neige, mais les Dieux sont cléments avec moi sur ce coup-là.

Direction le Brin de Zinc où je n’ai plus mis les pieds depuis quelques temps déjà, mais je vais me rattraper quand je lis la programmation à venir.

A peine le temps de rentrer dans la salle que déjà les lumières s’éteignent. Contrairement à certains concerts métal, là on commence à l’heure !!

FLO BAUER BLUES PROJECT

Débarque sur scène un trio atypique. Je ne me suis pas soucié de savoir s’il y avait une première partie tellement j’étais impatient d’écouter NEAL BLACK. Renseignements pris, le groupe qui ouvre ce soir se nomme FLO BAUER BLUES PROJECT. FLO BAUER, le leader guitariste, est un précoce petit jeune habillé très sobrement. Pour l’accompagner, il s’est entouré de deux briscards d’une autre génération : BENOIT SEYLLER à la basse et PIERROT BAUER à la batterie.

Visuellement le contraste est étonnant mais musicalement l’entente est plus que parfaite. L’harmonie, la symbiose et la cohésion sont réelles entre les trois musiciens, c’est palpable.

Le répertoire tourne autour de leur premier CD sorti il y a tout juste un an en février 2017.

Du blues, encore du blues, toujours du blues, mais revu à la sauce BAUER. Des titres inédits mais aussi des classiques du genre revisités comme « Unchain my heart » de RAY CHARLES mais démocratisé par JOE COCKER, ou encore une reprise d’ALICIA KEYS dans un registre un peu différent.

FLO BAUER chante en plus de jouer de la guitare. Pour être tatillon, peut-être que la voix manque d’un peu de puissance pour obtenir une couleur de blues plus en adéquation avec les origines de ce style.

NEAL BLACK, en père tranquille, laisse à FLO BAUER et ses compères une heure complète aux musiciens pour s’exprimer librement, ce qui est rare pour une première partie.

Le set se termine avec une reprise d’ »Angie », le fameux tube des ROLLING STONES, mais ici encore dans une version très personnelle. Longue et surtout très lente par rapport à l’originale qui pourtant est un slow. Devant une assistance nombreuse pour un jeudi soir, les alsaciens quittent la scène sous les applaudissements du public, content de découvrir de nouveaux et talentueux groupes français dans un style musical non médiatisé.

NEAL BLACK AND THE HEALERS

Après un changement de scène court puisque c’est la même batterie qui sert de support aux deux groupes, place maintenant à celui que je suis venu voir et écouter, NEAL BLACK accompagné ce soir par les HEALERS. Dans un monde de brutes, un peu de blues rock apaise les âmes et les esprits… même si ce soir nous avons un blues-rock parfois énervé !

Vis-à-vis de la dernière tournée relatée par notre rédacteur en chef en juin dernier, un changement de personnel est intervenu. Le français ABDER BENACHOUR a pris la place de bassiste. Les deux autres membres sont toujours fidèles au poste. MIKE LATTRELL qui a notamment joué avec POPA CHUBBY, RICHIE HAVENS ou encore BUDDY MILES est aux claviers. Son compère DAVE BOWLER – lui aussi new-yorkais – occupe la place de batteur. Il a lui aussi joué avec des grands noms de la musique américaine. Preuve que le texan NEAL BLACK sait bien s’entourer.

Il faut préciser ici que le bonhomme a durant les vingt dernières années sorti onze albums et joué avec des musiciens de renoms dont CHUCK BERRY pour n’en citer qu’un.

Ce soir, pour notre plus grand plaisir, le quartet va jouer 1h50. Le public qui ne boude pas son plaisir est prêt à recevoir sa dose de blues-rock. Bien que NEAL soit américain, il s’exprime en français entre les morceaux… ce qui, il faut bien l’avouer, facilite la communion avec un public toujours réfractaire à l’anglais. Bon, d’un autre côté, il habite en France depuis quelques années déjà et a signé sur un label français lui aussi !

Ce qui rapidement me surprend, c’est la place que NEAL laisse au piano. Cet instrument est un plus à la musique distillée ce soir. MIKE est un virtuose et cela s’entend. Placé sur le devant de la scène à cinquante centimètres des spectateurs, il abat un boulot monstrueux. Il occupe une place importante dans les morceaux avec de nombreux solos.

Mais la vedette de la soirée est bel et bien NEAL avec son blues tout droit venu du Texas. Une musique toujours à la limite du rock, du blues et de la country. Pas de morceaux interminables, mais des solos acérés et toujours subtils qui vous font vibrer la corde sensible.

NEAL BLACK AND THE HEALERS

La voix un peu rocailleuse ou enrouée, sans toutefois être aussi grave que celle d’un TOM WAITS, nous transporte directement dans les contrées texanes ou de Bâton Rouge en Louisiane. Vous n’avez qu’à fermer les yeux pour y être ! 

Pendant un solo de basse, assez long, NEAL et MIKE quittent la scène pour aller dehors fumer une cigarette. ABDER nous montre une technique de basse efficace mais un peu longue à mon avis. Un peu plus tard, nous aurons aussi un petit solo de batterie, court pour mon plus grand plaisir.

Les premières notes de la Marseillaise retentissent à l’improviste au détour d’un morceau. Preuve que notre homme s’est bien intégré à son nouveau pays. Et puis le public est toujours content d’entendre résonner son hymne national !

Quand c’est fini, il y en a encore. Le public en redemande et moi aussi d’ailleurs. Deux morceaux supplémentaires achèvent les spectateurs. Tout le monde a la banane quand les lumières se rallument. A peine terminé NEAL se dirige rapidement au stand merchandising pour signer CDs et autographes. Le service après-vente est parfait !!

Le bilan de la soirée est forcément positif, je ne regrette absolument pas mon déplacement et je dis, vivement le 27 avril pour le prochain concert de blues au Brin de Zinc avec Fred Chapelier !!

NEAL BLACK AND THE HEALERS

POPA CHUBBY

Heu, on est en 2018 depuis 28 jours et je n’ai toujours pas fait mon premier concert de l’année ! Je suis maudit en ce début d’année : soit il n’y a rien qui me corresponde en concert, soit il y a de la neige, soit le concert est annulé ! En fin bref, les Dieux du Rock me jouent des tours. Je vais commencer à déprimer moi, ce doit être le manque.

Allez, là ça sent bon. C’est aujourd’hui et c’est avec une grande excitation que je prends la direction de Lyon et plus particulièrement du Transbordeur. Le concert est à 20h, je ne prends pas de risque, j’arrive une heure à l(avance. Je suis aux taquets je vous dit ! Il n’y a pas de première partie et je ne veux pas louper une miette de POPA CHUBBY ! Ah oui, je ne vous l’avais pas dit mais mon premier concert de l’année est placé sous le signe du blues-rock et de la guitare.

Le Transbo se remplit petit à petit et ça commence à l’heure.

DAN KEYES

Heu… il n’y a que le clavier ! C’est normal, Docteur Rock ?? Bah oui, DAVE KEYES nous fait une première partie ! Il nous dit qu’il jouera 30 minutes…. Heu…. 30 minutes de piano ? Content Ti-Rickou…. Bon, c’est parti pour une séance de boogy woogy, de blues. C’est clair, il touche grave ! Il est heureux de jouer là, comme çà avec la lumière sur lui. Il faut aimer le style, of course, sinon l’autoroute n’est pas loin, ou de manière radicale, la zone fumeur et son stand hamburgers maison de tueurs ! Tiens, je vais choisir ça, moi. Pas que DAVE KEYES ne joue pas bien mais ce n’est pas mon truc trop longtemps. La guitare me manque et j’ai faim !!

Le temps de manger un putain de mega hamburger avec des frites aux épices (Miam !!!) qu’il a fini. La pause va être de courte durée.

Et c’est parti ! POPA CHUBBY se met sur le côté gauche de la scène, sur une chaise. Il est entouré d’amplis. Eh oui, il joue assis, accompagné, bien-sûr d’un clavier, d’un bassiste et d’un batteur. Le Transbo est bien rempli. Pas plein mais très bien rempli… et ça s’entend pour l’arrivée du groupe. D’entrée de jeu, je vois que POPA est en forme. Il a la pêche et affiche un mega sourire. Et ça part fort dans le blues-rock qu’on aime !

Bon, évidemment, POAPA CHUBBY ne se roule pas par terre, ne fait pas de grand écart en tenant sa guitare dans le dos mais l’expression de son visage quand il joue montre qu’il donne tout son coeur, son feeling, son âme. Il ne se contente pas de jouer de la musique, il la vit. Il est le blues, le blues-rock méchant, teigneux ou le blues qui vient tout simplement faire du bien à l âme. Même s’il joue du blues, qu’il est souriant entre les morceaux, sa sangle de guitare avec une main qui fuck, les autocollants de soutien à un Mc sur sa guitare nous rappellent que c’est un rebelle, un blues-man punk-rocker.

C’est marrant comme une guitare peu paraître petite entre ses mains, mais putain, il sait s’en servir ! Il joue grave. Sa guitare et ses doigts ne font qu’un. Et quel feeling !

Sa partie rythmique  (batteur et bassiste) est mega efficace et très solide, à l’écoute de POPA pour ses envolées solo. C’est vraiment important car lorsqu’il joue, il part comme il le sent et il faut être raccord !

Grosse set list ce soir. Bien sûr, mélange de blues, de blues-rock, de compos et de covers. Je ne vois pas le temps passer. Tiens, un cover de HENDRIX a plus de deux heures de set… ça sent la fin…. ou pas ! Cette rythmique, c’est bien sûr LED ZEPP ! Et quel cover de LED ZEPP ! Passé à la sauce POPA CHUBBY, c’est tout bonnement excellent !! La cerise sur le cake, la mousse sur la bière…

Bref, le concert se termine en apothéose. Les musiciens saluent le public et POPA fait signe qu’il arrive pour les dédicaces. Et en moins de temps qu’il n’en faut à la salle pour entamer le mouvement de départ qu’il est déjà à la table merch’ pour dédicacer ses albums, faire des photos – et ce toujours avec le sourire… Pour la plus grande joie des fans qui se bousculent pour acheter du merch’ ou prendre des photos avec lui, ramener un souvenir de cette soirée… En plus de leurs sourires banane ! 

Moi, je redescends doucement. Je ne regrette pas d’avoir attendu pour faire mon premier concert de l’année car ce soir c’était vraiment un gros concert que POPA nous a fait. Et à ceux qui se demandent pourquoi je chronique un concert de blues, je répondrai que déjà mon instrument préféré, c’est la guitare et que POPA CHUBBY est l’un des meilleurs dans cet art. Et comme le disait notre feu grand penseur national, « tout vient du blues » !!!!

Merci à Eldorado pour cette soirée !!!

POPA CHUBBY