Ce soir, je retourne au Brin de Zinc, mon antre favori, pour aller voir SUN en concert. Le groupe est déjà passé ici il y a deux ans (en avril 2023) et à l’époque, le concert avait été complet. Aujourd’hui en plus de son show, KAROLINE ROSE la chanteuse, vient en tant que marraine des 20 ans du BDZ. Fera-t-elle aussi bien cette fois-ci ?
Je tue le suspens tout de suite : oui, la salle est pleine et le concert affiche même complet depuis plusieurs jours. Pour le coup, je suis vraiment content d’avoir eu une accred’ ! Merci Thomas !
SUN au Brin de Zinc – Crédits Photos : Bérénice FLECHARD
A l’heure tapante, SUN fait son entrée dans le BDZ, séparant la foule comme Moïse la mer en deux. Son bassiste l’a précédé de quelques minutes et l’attend sur scène. Bon pour monter sur ladite scène, ce n’est pas évident du tout avec sa tenue, une robe de mariée blanche, un short blanc et des bottines blanches à lacets – un look goth mais en blanc, quoi ! Du coup, elle se plante devant la scène et apostrophe son bassiste pour qu’il l’aide à monter. On est tous morts de rire !
Pour ceux qui n’ont jamais entendu parler de SUN, c’est un trio en formule basse, batterie et guitare-chant, ce dernier poste étant tenu par une jeune artiste franco-allemande du nom de KAROLINE ROSE. En un mot comme en cent, SUN, c’est elle. Etant assez allergique aux étiquettes, elle a créé le Brutal Pop qui est – comme on peut s’en douter – un mélange de Pop et de Metal. Et on peut dire que sous ses airs angéliques, elle s’y connait en brutalité, ayant été chanteuse de Black Metal pendant quelques années.
SUN au Brin de Zinc – Crédits Photos : Bérénice FLECHARD
Pour la petite histoire, elle est arrivée en France à l’adolescence et c’est donc en français qu’elle s’adressera à nous toute la soirée. Elle démarre son show en nous expliquant qu’elle dédie le spectacle à Adrien, un gars qui avait acheté sa place de concert pour ce soir mais qui est mort entre temps et que la famille d’Adrien est présente ce soir. Emotion quand même dans le public.
Le show démarre et on peut dire qu’elle envoie le steak ! Sa voix est plutôt lisse, puis elle se dégrade, s’éraille. Et elle est juste, très juste ! Que ce soit en chant clair ou en chant saturé, elle cartonne ! Impossible de ne pas se faire prendre dans ses filets. En un seul titre, elle vous emmène dans son univers. C’est diabolique !
SUN au Brin de Zinc – Crédits Photos : Bérénice FLECHARD
Elle déroule son show avec des titres qui évoquent toute la puissance de l’amour, de la joie, du chagrin, voire même de la rage de vivre. A un moment, je reconnais « I Kill my Man », que j’ai en disque. Ca roule bien et j’accroche aux mélodies bien catchy. Tout le monde est d’ailleurs, comme moi, aux taquets. Le public est présent et vraiment présent pour elle.
Elle nous raconte des anecdotes de quand elle était petite. C’est sympa. Elle nous dit aussi qu’à l’époque, elle aimait bien BEYONCE et les DESTINY CHILD mais que dans le même temps, elle adorait MORBID ANGEL et ETERNALS. Sacré mélange ! Elle enchaîne du coup avec le « Survivor » de DESTINY CHILD à sa sauce, of course.
L’univers de SUN est assez coloré et comme le son est bon et que les lights le sont aussi, c’est cool. Elle joue trois-quart d’heure habillée en mariée et fait une pause. Elle nous revient vêtue de satin vert-bleu et, comme ses musiciens, elle porte une cape et une capuche. Dès que KAROLINE ROSE reprend, j’ai comme une impression bizarre : c’est comme si elle recommençait un nouveau set. Etrange comme sensation…
On a droit à une nouvelle reprise avec « I follow Rivers » de LYKKE LI et qui n’est autre qu’un des titres du film « La vie d’Adèle ».
SUN au Brin de Zinc – Crédits Photos : Bérénice FLECHARD
Vers la fin du set, KAROLINE ROSE change de guitare et en prend une avec un motif genre Hello Kitty ce qui me fait sourire. Elle nous parle de son premier album (à ce jour, elle n’a sorti que des EP dont un sous le nom de Caroline Rose après son passage à The Voice). Cet album nommé « Krystal Metal » est annoncé pour le 9 mai 2025.
Le trio va nous faire deux rappels pour un total de trois morceaux et, après 1h45, quasi 2 heures de show, SUN quitte la scène sous les applaudissements du public sonné de tant d’éclectisme musical.
SUN au Brin de Zinc – Crédits Photos : Bérénice FLECHARD
Après le concert, KAROLINE ROSE et son bassiste se dirige vers le stand merch‘ où je peux discuter un peu avec elle. C’est une personne vraiment très agréable. Elle s’attarde sur le stand prise par son envie de communiquer avec son public et c’est finalement le bassiste qui finissant pas en avoir marre, lui dit qu’il est temps de partir.
Pour ma part, j’ai passé une très bonne soirée. En plus, j’ai revu des amies que je n’avais pas revues depuis bien longtemps. Pour ceux qui auraient envie de voir ou de revoir SUN en concert, le Brin de Zinc nous offre une séance de rattrapage le 12 juin. Marquez la date dans vos agendas !
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Commentaires fermés sur BARN HOOKER, FAITH IN AGONY et BAD TRIPES au Brin de Zinc
Samedi 1er mars 2025 à Barberaz (73)
Ce soir, c’est de nouveau en direction de Barberaz que je m’apprête à aller en concert et plus précisément au Brin de Zinc qui fête cette année ses vingt ans ! Bel anniversaire donc à cette véritable institution pour les concerts dans le coin.
THOMAS FILACHET, qui a repris la gérance en 2015, a réussi à faire de cette salle un vrai lieu de pèlerinage pour les amateurs de concerts intimistes et non moins riches en musique sophistiquée.
En compagnie de mon acolyte, ami et photographe Metalfreak, nous voici donc au devant d’une affiche qui a la particularité d’accueillir des groupes qui ont tous des frontwomen. Et question qualité, ces dernières n’en manquent pas d’un point de vue musical, mais chacune à sa manière.
La question du chant féminin dans le Metal a toujours été un point tortueux pour moi car, sans que je ne parvienne à comprendre pourquoi, j’ai naturellement du mal avec le chant féminin. Ce n’est absolument pas une question de misogynie, je précise ! C’est purement du ressenti d’écoute. Je trouve la tessiture vocale féminine, en terme de chant saturé, pas toujours à ma convenance. Je ne parle même pas du procédé qui consiste à entendre la même voix chez plusieurs chanteuses, car en chant saturé, c’est encore pire (chez les hommes aussi d’ailleurs). Simplement, j’ai du mal, voilà. Cela n’enlève rien au fait que certaines chanteuses ont quelque chose en plus dans la manière de chanter ou, sur scène, dans la manière de se mouvoir et d’occuper l’espace qui me met instantanément d’accord. Je le répète, la musique Metal ou Rock est d’abord et avant tout du théâtre. Le charisme, la posture, ce qui est raconté dans le langage non-verbal est prépondérant.
Voilà pourquoi l’affiche de ce soir me sied beaucoup. Les trois groupes ont chacun une chanteuse qui assure totalement, autant vocalement que théâtralement. Trois groupes sur lesquels j’en connais deux, un déjà vu en concert il y a quelques années, et un que je connais par le biais de la chronique et qui m’a occasionné un vrai coup de cœur artistique. Il s’agit donc de couvrir le concert qui réunit, en ce 01 mars de l’an 2025, dans l’ordre (du moins le croyait-on) BAD TRIPES, BARN HOOKER et FAITH IN AGONY !
BAD TRIPES est le groupe qui m’avait offert un véritable coup de foudre. Ayant chroniqué l’album « Les contes de la Tripe », je n’ai jamais cessé de suivre et d’écouter la musique bien Shock Rock des Marseillais. J’adore le côté grandiloquent, burlesque et presque circassien, sinon fantasque et horrifique, de la musique de BAD TRIPES.
Là où l’excitation est à son comble réside pour moi dans les nombreux compliments que l’on m’avait fait des performances live du groupe, qui met un point d’honneur à soigner sa scénographie en y mettant du sien. Sa frontwoman en particulier, HIKIKO MORI, est connue et reconnue pour son caractère bien histrionique (sans que ce soit péjoratif) devant son public. Franchement, j’ai hâte de les voir.
Concernant BARN HOOKER, c’est la parfaite inconnue pour moi et comme je n’écoute jamais un groupe que je ne connais pas avant un concert, j’ai découvert qu’il s’agissait d’un projet monté par JOEY, membre d’OPIUM DU PEUPLE en tant que danseuse.
Le groupe oscille manifestement entre le Stoner, le Blues et le Metal. Je suis très curieux, comme toujours, d’aller à la rencontre du groupe qui nous vient, je crois, de Lyon. Mais à vérifier !
Enfin, tout Grenoblois avide de concerts ne peut pas ne pas connaître FAITH IN AGONY. Existant depuis 2016, nos amis isérois sont menés au chant par MADIE, ancienne de NIGHTMARE, pour laquelle Metalfreak et moi entretenons une amitié certaine et un profond respect pour le parcours musical. Il est temps donc de laisser place aux festivités !
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BARN HOOKER au Brin de Zinc
Première surprise, et non des moindres, c’est BARN HOOKER qui ouvre le bal. La stupeur est totale d’autant que j’ai annoncé le running order à des spectateurs en annonçant BAD TRIPES. Bon… Admettons qu’il y ait eu des arrangements de dernière minute. Cela arrive.
BARN HOOKER s’offre à nous et c’est le moins qu’on puisse dire quand on découvre le charisme et la performance scénique de leur leader féminin Joey. Elle entre en scène en personnage de cabaret, provocatrice au possible, dans une tenue plutôt légère.
BARN HOOKER au Brin de Zinc
La musique est résolument Rock, avec effectivement de bonnes teintures de Stoner et un soupçon d’énergie qui évoque le Rockanglais agressif. Je suis étonné de l’attitude un peu en retrait des instrumentistes, même s’il est vrai que la chanteuse prend l’auditoire sous ses apparats. On sent que les musiciens ont un petit peu de mal à se dérider. Mais rien d’extraordinaire, la musique fonctionne très bien et le public ne donne pas sa part aux lions en invectives et en acclamations.
J’apprécie les groupes comme BARN HOOKER qui mettent en scène leur musique avec autant de sobriété visuelle, puisque tout repose sur le jeu de scène, le regard, les postures, etc. Parce que musicalement parlant, même si les compositions sont solides et jouées avec beaucoup de talent, on est d’accord pour dire qu’elle n’est pas non plus ultra originale. Elle fonctionne parce que cette musique Rock fonctionne naturellement, quoi. Quand on écoute cette musique, et que l’on a cette sensibilité aux distorsions de guitares et à l’énergie que cela nous procure, on sait que l’on va aimer.
BARN HOOKER au Brin de Zinc
Dans ce cas de figure, tout repose sur ce qu’une formation comme BARN HOOKER va proposer d’original, et le résultat est que visuellement parlant, mettre en scène ce caractère provocateur et charmeur que JOEY maîtrise manifestement très bien, est l’élément fondateur pour que la prestation nous plaise. Belle prestation, convaincante et efficace ! Si BARN HOOKER avait une place de choix en débutant la soirée, leur show aurait été plus pertinent en deuxième place mais bon j’y reviendrai.
FAITH IN AGONY au Brin de Zinc
Deuxième surprise de la soirée – preuve en est que le running order a été particulièrement chamboulé – FAITH IN AGONY, annoncé comme fer de lance de la soirée, passe en deuxième ! Alors là, j’avoue ne pas comprendre… Jusqu’à ce qu’on m’explique que les musiciens ont tous ou presque la crève, et qu’il en irait de leur capacité à assurer un concert en fin de soirée. Là, je comprends mieux.
Au final, la formation grenobloise emmenée par sa frontwoman MADIE nous offre un concert vraiment digne d’être en haut de l’affiche de ce soir. Un concert qui nous conduit vers une énergie sans faille, subtil maillon manquant entre le Rock et le Metal, tant la puissance est de mise. Les musiciens sont dans leurs rôles, nous gratifiant d’une scénographie travaillée et presque professionnelle où chacun connait sa partition et sa posture sur le bout des doigts. MADIE prend bien évidemment, une grosse part de l’attention de l’assistance de par son charisme et son énergie communicative qui depuis toutes ces années ont forgé sa réputation sur scène.
FAITH IN AGONY au Brin de Zinc
Mon dernier contact avec FAITH IN AGONY remonte à 2019 au Matheysin Rock. C’est vous dire que cela fait une paire ! Et pourtant, je me sens comme si j’avais toujours suivi le groupe, comme si j’avais assisté à son ascension grandissante mais qui, à mon sens, mériterait largement plus au regard de la prestation de haute volée de ce soir.
Le public ne fait pas fait défaut à ces chouchous du soir ! Actif et toujours aussi répondant aux discours tantôt sérieux, tantôt empruntés d’une certaine complicité avec MADIE, la salle n’a pourtant pas été aussi active que je l’espérais. Mais est-ce le côté hypnotisant de FAITH IN AGONY qui sait allier l’énergie avec une forme d’aura ? Je ne le sais pas vraiment. Il est vrai qu’il est difficile de se laisser totalement porter par la musique quand on a des musiciens aussi actifs et aussi propres.
FAITH IN AGONY au Brin de Zinc
Bref ! Vous l’aurez compris, c’est un immense plaisir pour moi de revoir FAITH IN AGONY. Quelque part, je me promets de les voir plus souvent, d’une part car il faut soutenir notre scène mais surtout car j’espère les voir un jour beaucoup plus haut sur le piédestal qui devrait finalement être le leur. Ceci dit, je sens que leur prochain album va davantage propulser nos camarades grenoblois sur une dimension méritée. Enfin, en tout cas, je l’espère ! Superbe.
BAD TRIPES au Brin de Zinc
Etrangeté que je ne cesserais de répéter ce soir, BAD TRIPES arrive en dernier pour clôturer cette belle soirée plein d’amitié et de retrouvailles ! Mais cela va avoir des conséquences. Comme vous le savez, j’adore BAD TRIPES en studio, mais jamais l’occasion ne s’est présentée à moi de les voir en concert. Le problème quand on adore un groupe et qu’on loue le caractère grandiloquent de la musique qui est, il est vrai, une véritable bande-sonore burlesque et horrifique, c’est qu’on s’attend à une prestation idoine, une scénographie de fou !
Moi, je m’imaginais volontiers les Marseillais nous proposer un concert digne des cabarets d’horreur, avec un décorum florissant, des costumes dignes de ce nom, tout un apparat exagéré et hyperbolique, qui irait totalement de pair avec la musique. Un peu comme le fait LORDIsur certains concerts que j’ai vus.
BAD TRIPES au Brin de Zinc
Et évidemment, vous l’avez deviné, ce ne fut pas le cas. Enfin ! Si. Mais pas autant que je l’imaginais. HIKIKO MORI est bel et bien venue avec un costume bizarre – sorte de mélange entre un look visual key et un côté HARLEY QUINN – qui ne laisse pas de place à la délicatesse, mais pour les autres musiciens, c’est soit du réchauffé et du facile en terme de costumes, soit rien de dingue. Et le décor de scène est finalement sobre pour ne pas dire vide.
Du coup, j’ai une forme d’étonnement qui ne me lâche pas tout le long du concert. Je pense que, pour le coup, c’est totalement de ma faute. Je n’aurais jamais dû fantasmer de la part de BAD TRIPES une quelconque scénographie grandiose. A l’unanimité, tout le monde me disait que le groupe était absolument génial en concert. Je le confesse donc, pour ce point précis, c’est de ma faute si je suis un peu désappointé.
BAD TRIPES au Brin de Zinc
En revanche, là où vraiment j’ai été déçu, c’est sur la prestation en général. Sur les morceaux en eux-mêmes, je n’ai vraiment rien à redire, les musiciens étaient très bons en dehors des quelques pains habituels qu’on ne relève même plus parce que cela arrive à tout le monde. Malgré l’absence de lumières dignes de ce nom et de décors, je me fait quand même bien plaisir. J’ai constaté que, si on ferme les yeux, les pistes fonctionnent effectivement très bien en live.
Mais bon. Je suis chanteur et je sais que derrière le talent de retranscription des pistes, il y a aussi et surtout le jeu de scène. Et c’est sur ce point précis que je ne comprends pas ce que je vois… Les musiciens sont, je trouve, un peu trop chacun dans leurs coins, avec finalement très peu de communion ou de symbiose. On a l’impression – et cela prévaut même pour HIKIKO MORI que pourtant j’aime beaucoup – que soit ils ne sont pas en condition totale pour jouer, soit ils s’ennuient. Je trouve HIKIKO MORI pas tellement dans son rôle de fille fofolle. Je la trouve éteinte sur une bonne moitié de set.
BAD TRIPES au Brin de Zinc
Et surtout, désolé par avance de ce que je vais dire, mais je ne trouve vraiment pas trouvée intéressante la présence de la deuxième chanteuse. D’abord parce que, comme je disais sur la posture globale, on ne la sent pas à l’aise du tout et pas du tout dans un rôle burlesque, y compris dans son costume avec cette robe noire qui, franchement, ne doit pas être confortable pour faire de la scène et n’a rien d’extraordinaire pour coller avec la musique. Et surtout je me demande si, indirectement, elle n’empêche pas HIKIKO MORI d’occuper tout l’espace comme elle sait si bien le faire, et donc ne coupe pas la chique au final. Moi, je le ressent comme cela, avec des pensées bien plus dures sur l’instant.
Tout cela fait que je suis déçu de la prestation. Je plaide honnêtement pour un coup de moins bien qui arrive à tout le monde tant je pense du bien du groupe ! Et c’est la raison pour laquelle je me promet de revenir les voir une prochaine fois. Je suis convaincu que ce sera mieux. Et si, éventuellement, ils pouvaient nous proposer une scénographie à la hauteur de leur musique qui est indéniablement une de mes préférées dans le registre Shock Rock, je pense qu’ils franchiraient un cap salutaire ! Voilà.
C’est sur ce constat mitigé que je quitte Barberaz pour rentrer dans mes pénates. C’était néanmoins une belle affiche, avec son lot de satisfaction et son lot de déception. J’en profite pour remercier comme toujours Thomas du Brin de Zinc pour sa confiance et tout ce qu’il fait pour la scène.
Ce soir, je vais retrouver les Suédoises de MAIDAVALE, 7 ans quasi jour pour jour après leur premier passage au Brin de Zinc en 2018 (relisez le report ici).
Comme on est dimanche soir, le show doit commencer plus tôt que d’habitude vers 20h00, 20h15. J’arrive tranquille le chat et c’est pile poil ce moment que Linn JOHANNESSON, la bassiste, choisit pour se fendre un passage à travers le public et monter sur scène ! Mince, je n’ai même pas le temps de me prendre une bière car la salle est bien pleine et que j’aime bien être devant. Ce soir, c’est quasi complet, tout comme en 2018. J’avoue que je ne me souvenais pas qu’il y ait eu autant de monde la première fois mais Thomas, le patron du BDZ me le confirme, chiffres à l’appui.
MAIDAVALE au Brin de Zinc – Crédits photos : Bérénice FLECHARD
Le premier constat, c’est que c’est la même formation que la première fois. En plus de Linn, il y a Matilda ROTH au chant, Sofia STROM à la guitare et Johanna HANSSON à la batterie. Le second, c’est que les 4 filles de MAIDAVALE ont visiblement pris de l’assurance. Je me souviens qu’à l’époque, Sofia, la blondinette du groupe se planquait derrière ses cheveux, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Le dernier constat, c’est que la lumière est bien mieux. Adieu le bleu nuit, on les voit !
Pour la petite histoire, les filles se sont rencontrées en 2012 à l’Ella Music Education, une école de musique spécifiquement ouverte aux femmes et aux personnes transgenres. Ce genre d’institution est suffisamment rare pour le spécifier. Elles ont sorti leur premier album, « Tales of the Wicked West » en 2016 et « Madness is too Pure » en 2018. Ce soir, elles viennent défendre leur 3e album « Sun Dog » qui est sorti il y a un peu moins d’un an en mai 2024 et qui a été produit sur leur propre label.
MAIDAVALE au Brin de Zinc – Crédits photos : Bérénice FLECHARD
Les filles réchauffent direct la foule avec leur psyché pas piqué des hannetons et perso, je rentre facilement dans leur show. C’est créatif et la musicalité est très présente avec un son 60/70 remis au goût du jour. Matilda ROTH est impressionnante avec une voix alliant le strident à une douceur presque apaisante et musicalement, c’est excellent. Linn JOHANNESSON m’impressionne par sa capacité à jouer des lignes de basses avec la précision d’un métronome mais sans tomber dans l’excès technique.
J’adhère à leur Heavy Psych transcendantal envoûtant au bord de l’électro et le public semble être de mon avis. Bien réceptif, il écoute religieusement le groupe en dansant sur place. Pas de circle pit ou de wall of death à la con ici, et c’est tant mieux !
MAIDAVALE au Brin de Zinc – Crédits photos : Bérénice FLECHARD
J’aime particulièrement « Vultures » avec son son plus dur et ses jeux de basse au top et « Fools » avec sa basse grondante et la guitare incisive de Sofia où on voit percer la Fuzz. Le texte parle, comme dans plusieurs de leurs morceaux en fait, de l’aliénation et du regret de ne pouvoir rectifier les erreurs du passé. Dit comme ça, ça peut sembler morose mais ce n’est pas du tout le cas.
Si le rendu est toujours plein de ces réverbérations typiques des 70’s sur les guitares et sur les voix, le fond et la forme restent les mêmes. MAIDAVALE a effectivement grandi mais en respectant ce qu’il était au début : un groupe de Rock Psychédélique habité.
MAIDAVALE au Brin de Zinc – Crédits photos : Bérénice FLECHARD
Elles nous interprètent un morceau terrible qui me fait penser à du HAWKWIND de par le son vrombissant de la Rickenbacker de la bassiste et de par son côté très seventies. Personnellement, je soupçonne Linn d’être une espèce d’arme secrète avec ses lignes de basse incroyables ! Sur un titre, Sofia STROM crée un son qui imite la cithare sur sa gratte et c’est surprenant. En tout cas, le moins qu’on puisse dire, c’est que les filles nous offrent un contraste émotionnel assez fascinant.
Elles nous jouent ce soir la quasi-totalité de leur setlist. Les morceaux défilent à la vitesse d’un TGV. Si les premiers étaient assez rapides au début, vers la fin ils sont plus longs avec de l’impro qui n’est pas de l’impro, si vous voyez ce que je veux dire. Pour ceux qui veulent se rendre compte et comparer, vous pouvez retrouver les deux concerts au Brin de Zinc sur YouTube.
C’est l’heure de « Faces (Where is Life) », le 1er titre de leur second album et de « Trance », toujours du second album. Elles font traîner ce morceau en longueur avec beaucoup de Wah Wah. J’adore la version de ce soir, elle démonte tout ! La jam de rappel nous emmène sans temps mort sur le morceau final, « Gold Mine », un titre une fois de plus issu de leur deuxième album.
Et voilà, c’est fini ! Les filles nous ont octroyé un set d’une bonne heure 15 et se rendent directement, toutes les 4, à leur stand merch’ où elles se plient au jeu des photos et dédicaces avec le sourire. Je peux même papoter un peu avec Sofia ! Ca fait maintenant un peu plus de 12 ans que les filles jouent ensemble et ça s’entend, c’est rodé, ça roule. En un mot comme en cent, ça envoie. MAIDAVALE a vraiment évolué dans le bon sens, tout est en place et ça joue ! Bref, c’est classe.
Merci le Brin de Zinc de nous offrir ce type de soirée !
MAIDAVALE au Brin de Zinc – Crédits photos : Bérénice FLECHARD
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Commentaires fermés sur FORTUNE CHILD au Brin de Zinc
Dimanche 08 décembre 2024
Ce soir, c’est une fois de plus au Brin de Zinc, haut lieu de la musique underground en Savoie, que je me rends. Cette fois-ci, on est dans un registre un peu différent car les FORTUNE CHILD s’inspirent fortement des sonorités revival du Hard Rock des 70 et, cherry on the cake, c’est la toute première fois que le groupe passe en France et même en Europe. Quelle chance !
Quand j’arrive, mon binôme (Bérénice) est déjà sur place et je constate que la date est loin de faire le plein mais on est dimanche et la semaine a été rude avec pas mal de concerts sur le secteur. C’est peut-être là que ça c’est joué.
Report : Cédric LE MAGIC – Photos : Bérénice FLECHARD
Pour vous situer les FORTUNE CHILD, c’est un groupe américain originaire de Jacksonville en Floride. Il est relativement jeune puisqu’il s’est formé en 2021. Toutefois, il est à noter que leur premier album « Close tout sun » (2022) a quand même été produit par Kevin ELSON (JOURNEY, MR. BIG, LYNYRD SKYNYRD) et Jeff CARLISI (38 Special). Ce premier essai a, il faut le dire, remporter l’adhésion de bien des critiques.
FORTUNE CHILD au Brin de Zinc – Crédits photos : Bérénice FLECHARD
Ce soir, il n’y a pas de première partie et il est 20h quand les FORTUNE CHILD montent sur scène.
Le premier morceau « Saints & Sin » sonne prog’ au niveau du son de gratte (il n’y a pas de synthé). On passe ensuite aux sonorités blues puis à des sons bien axés années 70. Il arrive même que, parfois, on soit à la limite du stoner.
Sur scène, ils sont désormais en formation trio puisque la batteuse, Melany JOE ne fait plus partie du groupe. C’est donc désormais Christian POWERS qui assure le chant et la batterie. Il est connu pour être le « nouveau » batteur des ALL THEM WITCHES, groupe que j’ai eu l’opportunité de voir au Hellfest il y a quelques années. Il est assisté de Buddy CRUMP à la guitare et de Jon WARD à la basse.
FORTUNE CHILD au Brin de Zinc – Crédits photos : Bérénice FLECHARD
Leur set regorge de bonnes vibrations bien old school. Leur Hard Rock est vibrant et vivant. Le problème pour moi est le niveau sonore trop élevé. Ca joue très fort et ça nous débouche clairement bien les oreilles. Je crois que le sondier du groupe s’est fait avoir ! Ca faisait quand même pas mal de temps que je n’avais pas été obligé de mettre mes bouchons d’oreilles, moi ! En tout cas, ça joue costaud.
Malgré le peu d’affluence, le groupe semble content d’être là.
Ce soir, je constate que la machine à fogg est restée dans son coin. C’est cool. Je ne suis perso pas un grand fan de ce truc. Du coup, les lumières sont bien.
FORTUNE CHILD au Brin de Zinc – Crédits photos : Bérénice FLECHARD
J’avais constaté en me plaçant devant la scène qu’il n’y avait pas de setlist au sol. Et effectivement, ils n’en ont pas besoin. Christian nous annonce les titres au micro et le groupe déroule morceau sur morceau, sans temps mort. J’aurais aimé qu’il y ait un peu plus d’interactions, ne serait-ce que pour reposer nos oreilles !
La voix de Christian POWERS est chaleureuse et vibrante d’émotion. Elle est en parfaite adéquation avec la musique. Chose étonnante, je constate que quel que soit le niveau sonore, elle garde sa musicalité. J’aime bien.
Buddy CRUMP, quant à lui, fait preuve d’une incroyable dextérité et il accompagne le set de riffs acérés. C’est net et c’est, en plus, parfaitement articulé. Jon WARD, le bassiste, nous gratifie de ses pulsations puissantes. Une vraie avalanche d’intensité. Les titres que le groupe nous déroule ne sont certes pas au summum de l’originalité mais ils sont bien faits, bien construits avec de fortes influences LED ZEP, BLACK CROWES, HENDRIX. Ils ne se sont cependant pas noyés dans ces influences mais s’en sont servis pour nous offrir quelque chose de neuf. Ca sonne frais.
FORTUNE CHILD au Brin de Zinc – Crédits photos : Bérénice FLECHARD
Dès le 6e morceau, on a droit à un cover et c’est « Red House » de Jimi HENDRIX qui ouvre le bal. S’ensuivent « Shake », « All I Wanna Know ». Pour « Don’t Shoot me Down », un morceau de Hard Rock groovy à souhait, on a droit à un solo de guitare des plus intéressants. Les FORTUNE CHILD semblent vivre et respirer chaque note de leur musique. Ils nous martèlent sans répit avec leurs titres puissants et dynamiques.
Après « Anyway », c’est le tour du second cover de la soirée : « Sunhine of your Love » de CREAM qu’ils nous interprètent en mode Clapton. Ce n’est pas un morceau que j’ai souvent entendu en reprise, ça ! Je pensais qu’au fur et à mesure du concert le son s’arrangerait mais c’est toujours aussi fort. J’en viens même à moins apprécier la musique.
FORTUNE CHILD au Brin de Zinc – Crédits photos : Bérénice FLECHARD
Une petite heure et demie après le début du set et un rappel avec le « Fire » de HENDRIX, le groupe quitte la scène, non sans nous avoir annoncé leur intention de revenir ici, au Brin de Zinc.
Ils viennent ensuite dédicacer à leur stand merch’. J’apprends qu’ils seront à Nantes demain et ensuite à Anglet. Je ne peux que leur souhaiter bonne route !
Voilà, c’est ainsi que je finis mon année de live reports parce que là, il va me falloir un peu de temps pour me remettre les oreilles en place. Mais non, je ne suis pas vieux, je suis vintage, je vous dis !
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Commentaires fermés sur MANON WERNER BAND au Brin de Zinc
Vendredi 20 décembre 2024 à Barberaz (73)
19 mai 2023, je prenais une belle claque au Brin de Zinc avec le MANON WERNER BAND, qui a su m’emmener très loin de par sa musique. Même si j’avais déjà été séduit par les vidéos que le groupe propose sur sa chaîne YouTube, ce fut sur scène un vrai coup de cœur, de ceux qui te laissent marqué pendant un moment !
Aussi, quand j’ai su que ce groupe remettait ça au même endroit, je n’ai eu aucune hésitation ; non seulement à y aller, mais à partager ce moment avec la femme qui partage ma vie depuis bientôt six belles et heureuses années. Quitte à passer un moment musical riche émotionnellement, autant le passer en très belle compagnie.
MANON WERNER BAND au Brin de Zinc
On n’a pas mis longtemps avant de prendre du plaisir à vivre ce moment : dès l’intro en fait. Moment solennel pendant lequel Manon WERNER, en voix off, explique le pourquoi de ce nouvel album, sobrement intitulé » Wild « . Le groupe monte sur scène et attaque d’entrée avec un » She wolf » qui met de suite tout le monde d’accord. En même temps, le capital sympathie du groupe est énorme depuis un bon moment tant les prestations live sont d’une haute qualité. La réputation du sextet n’est plus vraiment à faire. On sait d’avance qu’on va passer un pur bon moment quand ils sont sur scène.
Les musiciens sont absolument fabuleux : chacun tient sa place sans empiéter sur l’autre, comme un parfait équilibre entre le guitariste et les claviers, le saxophoniste parfois endiablé qui peut rajouter une grande dose de sensualité et la section rythmique. Tout l’ensemble s’imbrique de façon précise pour n’en retirer que la pure substance d’un Blues Rock qui peut se montrer tantôt rugueux, souvent intimiste, régulièrement touchant !
MANON WERNER BAND au Brin de Zinc
C’est qu’on en a pris, des moments de pure émotion, ce soir-là : entre l’introduction citée plus haut, un » Woman’s blues » qui prend toujours plus aux tripes à chaque écoute, des reprises que le MANON WERNER BAND se réapproprie totalement pour les réadapter à la sauce Blues Rock pour les faire confiner à la beauté absolue ( » I feel you » de DEPECHE MODE, » Voodoo Child » de JIMI HENDRIX), et surtout un final de pure beauté sur lequel Manon WERNER montre toute l’étendue de son talent. Et le tout au milieu de titres qui font mouche vis-à-vis de tous ceux qui aiment tout simplement la bonne musique aussi riche techniquement qu’émotionnellement ! Clairement, un show du MANON WERNER BAND ne s’écoute pas, ne se raconte pas : il se vit !
MANON WERNER BAND au Brin de Zinc
Ce soir au Brin de Zinc, le MANON WERNER BAND nous a décoché un set de pur feeling, lors duquel les morceaux de bravoure se sont accumulés pour le plaisir des fans conquis d’avance ! Ils sont faits pour devenir grands… très grands ! Et ce ne sera que mérité…