Bon, les Dieux du Rock ne m’ont pas favorisé, car après quinze jours de beau temps, la neige est de nouveau annoncée. Et bien sûr, le concert de ce soir est à Chambéry. Heu, j’y vais ? J’y vais pas ?… D’un autre côté, c’est quand même MAD SIN !!! Donc, fuck le risque de neige et direction le Brin de Zinc. Comment ça, je e prends des risques pour un groupe de phsychobilly ? Bande d’incrédules, on en reparlera plus tard !!
Vu que je m’attends au pire, je pars tôt ; et comme tout se passe bien, j’arrive tôt. Cool, je ne vais pas louper la première partie ! Heu.. si… parce qu’il n’y en a pas ! En plus, les MAD SIN ne sont pas revenus de l’hôtel. C’est quand même pas juste, pour une fois que je suis en avance, ce sont eux qui sont en retard ! Je vous le dis, les Dieux du Rock ne m’aiment pas.
Enfin, vers les 22h, ils arrivent. Les bières sont posées sur la scène et des bouteilles d’eau aussi (quand même..). Ce qui est bon signe, c’est que le Brin de Zinc bien rempli est en train de se chauffer à blanc.
La contrebasse posée au sol s’allume, des gyrophares posés sur les enceintes aussi. Et là, sur le côté gauche de la scène, les musiciens, comme une équipe de foot avant un match, se tapent dans les mains pour se souder avant de monter sur scène. Et c’est parti pour une pure folie ! Les musiciens, du guitariste au contrebassiste, y vont à donf du style « les freins, c’est pour les lâches ». Sans parler du chanteur qui malgré, son volume impressionnant se met à genoux, bouge à droite, à gauche, fait des jumps au public qui explose littéralement ! Ca bouge de folie. Je vois des gars et des filles flotter sur la foule.
Les morceaux s’enchaînent à un rythme fou. Le psychobilly des MAD SIN se fait dur. Leurs différents albums ne sont pas oubliés et on a même quelques covers, dont un chanté par le contrebassiste… Le même qui, pendant un morceau décide d’aller faire un tour dans le public… avec, bien sûr, sa contrebasse lumineuse ! Pratique au milieu d’une centaine de personnes !! Et en plus, la contrebasse lumineuse tire un feu d’artifice !!!! Je me demande si, après avoir résisté au pyromane notoire ADAM BOMB, le Brin de Zinc va tenir. Eh oui ! même pas peur ! Le concert continue donc avec une méchante odeur de feu d’artifice fraîchement tiré dans l’air.
Mais c’est déjà l’heure du rappel. Et c’est reparti pour un gros délire avec le chanteur qui se fait son show. Quel putain de frontman !!
Et voilà, une heure et des brouettes d’un concert de dingue et c’est fini.Le public composé de rockers, de psychos, de stoners et de metalleux – il y en a même un qui était au concert de MESSALINE hier soir ! Comme quoi, je ne suis pas le seul dingue – est aux anges.. et épuisé ! Un tour au merch, rapide le tour, il n’y a que des T-Shirts.
Le temps de prendre quelque poses avec le groupe et retour dans la réalité – quelques grêlons/flocons me disent qu’il faut bouger et vite ! – et c’est bien fini.Non, je n’ai pas rêver : le train MAD SIN m’a littéralement explosé.
BILAN DE LA SOIREE
Waouh !!! Un putain de concert ! Une prestation énorme des MAD SIN ! Leur musique est vraiment à eux et le côté psychobilly sur scène est vraiment durci sur la plupart des morceaux.Et le chanteur, quelle voix !!!
Tous les musiciens sont excellents et se donnent à 100 %. En plus, depuis le temps qu’ils tournent, leur prestation est méga rodée. En tout cas, une méga baffe. Un groupe à voir vraiment en live, même si ce n’est pas votre style de prédilection.Et puis le public aussi.. A fond dans le concert. Une ambiance de dingue mais toujours fun. Et ça, c’est méga important !
Un grand merci au BDZ pour cette programmation. C’est vraiment un des rares endroits qui arrive à me faire prendre la route par risque de neige.Voilà. Fin d’un week-end qui m’a emmené du blues-rock le vendredi, au heavy-métal le samedi et jusqu’au psychobilly le dimanche. Et dire que certains croient que je ne suis pas ouvert !
Bon, les jours se suivent et les concerts aussi ; les jours ne se ressemblent pas, les concerts non plus. Ce soir, direction Mâcon pour aller voir nos copains de MESSALINE que je n’avais pas vus sur scène depuis un bail.
Là, je ne suis pas en retard car je veux voir la première partie, qui n’est autre qu’IRMINSUL. Et comme je suis même en avance (!!), j’ai le temps de papoter avec les propriétaires du lieu, le Sovengard, un café concert qui accueille notre musique. C’est un endroit bien cool qui peut contenir une centaine de personnes et qui ce soir en verra, à vue de nez, bien 80.
Fin du bavardage car, venus tout droit de Picardie, le trio d’IRMINSUL ouvre les hostilités. Et ça part à fond ! Leur hard-rock heavy chanté en français nous ramène aux heures glorieuses de Sortilège et de Blasphème, ce genre de groupes avec un chanteur qui le fait. Et Guillaume, le chanteur d’IRMINSUL est de ce calibre-là.. Bon, depuis son passage à la Nouvelle Star, une bonne partie de la France le sait maintenant !!
Sa voix fait merveille et ressort d’enfer sur les nouveaux morceaux qui explosent littéralement en live. Il faut dire que ses deux compères ne sont pas en reste non plus ! Ils sont content d’être là et de jouer, et du coup le public réagit à donf. Il fait chaud à Mâcon ce soir !
Les anciens morceaux ne sont bien sûr pas oubliés et pour ceux-là aussi, ça le fait grave en live.. D’autant plus qu’une partie du public connaît les paroles par coeur ! Bref, quand ils nous disent que ça va être la fin, on réalise qu’encore une fois le temps passe vite quand c’est bon.
Mais bon, il faut bien laisser MESSALINE jouer !
Le groupe attaque tout de suite avec une surprise : le tout premier morceau qu’ils ont composé. Ce qui va donner le ton au concert : des morceaux rarement joués ces derniers temps, pour le plus grand plaisir de leurs fans.
La cerise sur le gâteau, c’est quand ils nous balancent un nouveau titre de leur prochain album en cours d’enregistrement.
Bien sûr, les classiques du groupe ne sont pas oubliés et certains même, comme « Si belle cigüe », déboulent en version sur-vitaminée. Les MESSALINE sont contents de retrouver la scène et le font partager au public jusqu’au bout. Rappel avec le cover de Nougayork et pour finir, l’incontournable « Souffler dans le cul de Lucifer ».
Voilà, l’heure du couvre-feu est attente, c’est fini.. Et au stand merchandising, les T-Shirts du groupe partent comme des petits pains tout chauds !
BILAN DE LA SOIREE
IRMINSUL : énorme progression depuis là fois où je les ais vus au Festival de Fismes, grâce aux nouvelles munitions fournies par leur nouveau CD.. et aussi par le fait d’avoir jouer pas mal en live ! Un groupe de hard-rock français à suivre.
MESSALINE : pour le premier concert de toute une série à venir, MESSALINE avait quelque peu remanié sa set-list et s’est lâché devant un public de fans. Les morceaux du dernier CD en date sont toujours des bombes atomiques, « Si belle cigüe » en tête. Un seul regret, le manque de temps qui nous a privé de l’autre morceau monstre de cet album : « La pire pirate ». Mais moi, je n’en doute pas, je l’entendrai bien sur une autre date ! Merci messieurs, car ça me manquait de souffler dans le cul de Lucifer !
LE SOVENGARD : méga endroit avec des patrons adorables. Une bien bonne découverte.
PS : le groupe AVATAR s’y produira le 19 avril. Attention, il n’y a que 100 places dispo et pas de vente sur place le soir-même. Je vous conseille donc d’aller voir sur leur Face de bouc pour prendre les places. Foncez, c’est 10 euros !!!
Allez, encore une fois direction Lyon pour, comme promis, aller voir les BACK ROADS en live électrique. Pour ceux qui ont suivi, je l’avais promis lors de leur prestation acoustique au Gibert Carré de Soie.
En plus, ce soir, ça va être une première car c’est la première fois que je me rends dans cette nouvelle salle de concert qu’est le Jack Jack. Pas trop le temps de faire attention au décor car vous vous en doutez, la première partie, non non, n’a pas commencé, mais commence ! Yes !
Y. BLUES
Là, ça m’aurait vraiment fait chier de la louper car c’est Y. BLUES et que ce trio qui joue du blues acoustique mélangé à du métal, sur scène c’est surtout à ne pas raté ! Ce soir, ils sont en grande forme. Le son est très bon.
Leurs morceaux tournent vraiment bien et je n’aurais loupé pour pas grand chose au monde leur version du « Aces of Spades » de Motörhead. Cà, c’est vraiment un grand moment. Le public adhère tout comme moi à leur musique. Les morceaux de leur album sont vraiment des bombes en live et les musicos sont à fond dedans. En plus, ils sont contents d’être là et de jouer.. et ça se voit !
Du coup, encore une fois, leur style bien particulier fait mouche. Aussi bien sur des fans de blues-rock que sur des fans de métal. Les Y. BLUES chauffent littéralement la salle pour la suite.
Y. BLUES
Bon, je profite de la pause pour dire bonjour aux copains. Beaucoup de musiciens (Markus Fortunato, si tu me lis !) ont fait le déplacement, tout comme une grosse centaine de personnes. On est quand même bien à l’aise dans cette nouvelle salle qui a une grosse capacité.
BACK ROADS
Allez ! On y retourne pour retrouver les BACK ROADS qui entrent en scène. Ils ne vont pas commencer par leur titre éponyme, mais rassurez-vous, il viendra en deuxième position ! Et là, pas de surprise, car comme je m’y attendais, les BACK ROADS avec leur heavy blues-rock en live électrique, ça déménage grave.
La chanteuse est une vraie frontman qui y va à fond et qui m’a bien bluffé avec sa voix. Elle explose littéralement faisant ressortir son côté JANIS JOPLIN que ce soit sur leurs compos ou sur des covers. Eh oui, on va avoir droit à du PURPLE, du THIN LIZZY (oh surprise !), et plus surprenant, à du JOE BONAMASSA. Mais bon, quelque soit le morceau qu’ils reprennent, ça le fait bien.
Pour leur premier concert électrique, les BACK ROADS y vont à fond et eux aussi, forcément, sont contents de jouer leur musique dans de bonnes conditions. Bien sûr, les titres de l’album seront joués, et pas de doute, ces morceaux sont effectivement taillés pour le live. Je ne vais pas revenir sur la dextérité des musiciens qui de plus, savent pleinement profiter d’une grande scène.
BACK ROADS
Comme souvent dans ces cas-là, je ressens une impression de « trop court ». Pour le premier concert du groupe, le résultat est vraiment probant. D’ailleurs, le public est content et dévalise le stand merchandising… ce qui est quand même un bon signe !
BILAN DE LA SOIREE
Y. BLUES
Je vais dire comme d’habitude : mention très bien. Moi, Y. BLUES, j’aime vraiment beaucoup ! Des musiciens qui ne se prennent pas la tête malgré une musique élaborée… et qui ne nous la prenne pas non plus !
BACK ROADS
Oh yeah ! Bon, je voulais les voir jouer branchés et je n’ai pas été déçu. J’ai un peu mal à la nuque.. Merci pour avoir augmenté sensiblement ma collection de photos de cheveux ! Eh oui, BACK ROADS, ça bouge !!! Bien sûr, à revoir avec plaisir sur scène.
C’est au cours d’une ballade au coeur de Lyon, entre deux prises pour son troisième album, que STEEVE ESTATOF nous a accordé une interview sans prise de tête.
Ti-Rickou Pour beaucoup de gens, tu es le candidat fou furieux qui a gagné la deuxième saison de la Nouvelle Star. J’aimerais faire un peu plus connaissance avec toi. Est-ce que tu te souviens du premier album de Rock ou de Punk Rock que tu as écouté ?
Steeve Estatof Le premier album que j’ai eu dans les mains et que j’ai écouté, c’était l’album de QUEEN, où la pochette c’était un gros robot en pierre qui détruisait tout le monde et qui avait les QUEEN dans la main. Mais avant ça, quand j’étais en voiture avec mes parents, j’écoutais à la radio des groupes comme les BEACH BOYS, les BEATLES, les ROLLING STONES, BLACK SABBATH, tous ces gens-là. Il y avait aussi KISS avec GENE SIMMONS qui me faisait carrément flipper. Je me rappelle, je devais avoir quatre ans et je me cachais derrière les fauteuils, mais j’adorais ça, j’adorais flipper avec ce bassiste de fou !
Ti-Rickou Quels sont les groupes qui t’ont influencé ?
Steeve Estatof QUEEN, les SEX PISTOLS, GUNS ’N’ ROSES, NIRVANA et ALICE IN CHAINS pour ne citer qu’eux… Parce qu’ensuite, j’ai une liste d’enfer ! Ils m’ont tous plus ou moins influencé mais ces groupes-là m’ont non seulement influencé mais ils m’ont même carrément appris à jouer !
Ti-Rickou Tu es un passionné de Glam Sleaze et de GUNS ’N’ ROSES en particulier, quelle période préfères-tu ?
Steeve Estatof Même si je suis un gros fan de Rock’n’Roll parce que pour moi le Rock’n’Roll c’est une religion et que je suis fan de quasiment tous les styles tant qu’ils sont magiques dans le Rock, la période que je préfère dans le Sleaze et le Hard Rock, c’est la période entre 1987 et 1991. C’est là que j’ai vraiment pris un pied total avec quelque chose de roots, de magique. Dans ce style précis, c’est là là où j’ai vraiment vécu les plus grands trucs.
Ti-Rickou Avant de participer à l’émission, tu as joué dans plusieurs groupes, c’était quel style musical ?
Steeve Estatof Des groupes, j’en ai eu des tonnes. J’ai été tour à tour batteur, guitariste, bassiste.. Mais on va dire que réellement, ceux qui comptent pour moi, ceux avec qui j’ai fait mon apprentissage musical, avec qui j’ai fait mes premières scènes, mes premiers enregistrements, il y a quatre groupes. Le premier groupe, c’est les PACEMAKER avec qui j’ai fait les « 24h du Rock » à Grenoble. C’était un festival. C’était aussi une première télé. C’était un groupe plutôt de Punk Rock, Rock Alternatif dans l’esprit (à l’époque déjà en avance) un peu des GREEN DAY. En même temps, j’avais aussi un groupe qui s’appelait les FLESH TO FLESH qui était plutôt un groupe de Hard Rock Sleaze… et Heavy Metal aussi ! C’était ça le style et d’ailleurs sur le « Poison Idéal », j’ai repris un titre qu’on faisait à l’époque qui s’appelle « l’Ange Noir » et qui est dans un esprit Hard Rock et Glam aussi. Ensuite, j’ai monté un groupe avec mes petits frères qui à l’époque devaient avoir quatre et sept ans, un truc comme ça. Je joue toujours avec mes frères, mais là c’est quand ils ont débuté. D‘ailleurs à l’époque, mes frères étaient inversés : CLIFF était à la batterie et MIKE à la basse. Et là, on faisait plutôt du Punk Rock Grunge… Hard Rock. Et ensuite, j’ai monté un nouveau groupe qui s’appelait FRENEGONDE. Là, je faisais le même style que ce que je fais maintenant, plutôt axé Punk Rock.
Ti-Rickou Dans quelle optique t’es-tu rendu à l’audition de la Nouvelle Star ?
Steeve Estatof Je m’y suis rendu avec plusieurs idées en tête. La première, c’était déjà d’essayer de me faire connaitre du grand public et de montrer qu’il y avait autre chose que de ne chanter qu’un style. A l’époque, je galérais vraiment, j’avais quitté tous mes groupes et je me retrouvais solo. Je me suis dis : « Je vais tenter ma chance et essayer de me faire remarquer par une maison de disques, un producteur, voire les deux ! ». Et aussi, voir si j’étais capable de chanter en prime-time dans une émission énorme devant des millions de télé spectateurs… Je ne savais pas si j’étais capable de faire ça. Je me disais : « Je vais peut-être m’évanouir… Il va peut-être se passer un truc.. ». Et puis finalement, j’ai eu tout ça !!! J’ai pu chanter devant les gens et j’ai pu avoir une maison de disques, des producteurs et faire des tournées.
Ti-Rickou Est-ce que ça n’a pas été compliqué de faire du Hard Rock en prime-time ?
Steeve Estatof C’est toujours compliqué de toute façon en France de faire de la musique Rock ’n’ Roll quoiqu’il arrive… Rock ou Hard Rock ! Donc oui, c’était super compliqué parce qu’il fallait en gros que je négocie. Si j’essayais d’imposer un titre comme AC/DC, NIRVANA, GUNS ’N’ ROSES ou SEX PISTOLS, en échange il fallait que je chante un truc de variété. C’était ça le deal… Bien que là je simplifie parce que c’était beaucoup plus compliqué que ça. Plusieurs fois, j’ai failli me faire virer de l’émission ou bien moi-même partir parce qu’on ne s’entendait pas du tout là-dessus. J’ai donc été obligé de trouver des trucs, des excuses du genre : « Oui, mais c’est les dix ans de l’anniversaire de la mort de KURT COBAIN… Ah oui, mais les SEX PISTOLS, c’était super in… ou… AC/DC, c’est fédérateur »! Il fallait que je parlemente pendant des semaines en général pour vraiment arriver à placer un titre comme ça. Et en échange j’étais obligé de chanter des titres qui ne me plaisaient pas du tout et qui étaient assez atroces !
Ti-Rickou Le fait de gagner l’émission t’as ouvert des portes, mais du coup pour le premier album, tu as pu faire ce que tu voulais ?
Steeve Estatof Ben, c’est exactement pareil. Oui, ça m’a ouvert des portes, ça m’a fait connaitre du grand public et ça m’a permis de signer avec une maison de disques. Mais là aussi, il a fallu négocier parce qu’en général, quand tu sors de ce genre d’émission, on t’impose ce que tu dois faire. Point barre. Sauf que moi, j’étais le premier à vouloir à tout prix imposer mes titres. Enfin c’est pareil, c’est un compromis. Si j’avais cinq titres qu’on m’imposait à peu près (même si j’ai pu choisir les gens que je préférais dans le milieu), j’ai dû imposer la moitié de l’album de trucs à moi. C’était une contrepartie comme pendant l’émission.
Ti-Rickou Et tu es content du résultat musical ?
Steeve Estatof Je m’en suis bien sorti. Et oui, je suis très content de mon premier album dans le sens où c’était mon premier vrai album professionnel distribué dans toute la France, voire en Europe. J’étais content parce que cet album montrait ce que j’étais capable de faire dans tout le panel de la musique Rock.
Ti-Rickou Tu as remis le couvert avec un deuxième CD, « Poison Idéal », plus Glam Rock. C’était pour tirer un trait sur ton image de télé-réalité ou vraiment un besoin de faire ce que tu voulais ?
Steeve Estatof Je n’ai jamais voulu tirer un trait sur mon image parce que j’assume ce que je fais. Je le fais et puis c’est tout. Je pense surtout à la musique avant tout… Et en plus, ce n’était pas une télé réalité mais un télé-crochet. C’était plus sympa on va dire. La télé réalité, je ne l’aurais pas fait, c’est pas trop mon truc, même si je n’ai rien contre. Non, mon deuxième album, c’était vraiment un retour aux sources. Je voulais montrer au public qui aimait ma musique ce que moi j’aimais et qui m’avait construit en fait.
Mon rêve était de faire un super album complètement Hard Rock Sleaze à Los Angeles pour aller au bout du rêve de l’adolescent que j’étais. Adolescent, j’avais une chambre remplie de posters de tous ces groupes, de GUNS ’N’ ROSES et de tout ça. J’avais 14/15 ans, et dans ma tête je rêvais. Je faisais des rêves comme ça, magnifiques. Je disais à tous mes potes : « Un jour, j’irai enregistrer à Los Angeles dans le studio des GUNS ’N’ ROSES ! ». Et ils mes répondaient : « C’est ça, oui… ». Alors quand j’en ai eu l’opportunité, je n’ai pas hésité. Pour moi, la boucle était bouclée et je pouvais enfin être libre. J‘ai enregistré avec le mec qui a enregistré les GUNS, AC/DC, POISON ! Je me suis retrouvé avec MICK FRASER !!! En plus, je rencontrais des mecs comme BRIAN ADAMS… J’ai même joué sur un piano qui avait servi à enregistrer « November Rain » des GUNS ’N’ ROSES !!! Je me suis éclaté et j’ai été au bout de mon rêve ! Quand j’avais 14 ans et que j’étais dans la région de Grenoble, ça paraissait impossible. Donc c’était vraiment fou. Après, je me suis dis : « C’est fait, maintenant je peux passer à autre chose. ». C’est quelque chose dont je suis super content. J’ai assouvi mes rêves d’ado, je suis allé au bout de mon trip. Voilà.
Ti-Rickou Comment ta maison de disques a pris ce choix musical ?
Steeve Estatof C’était pareil. C’est très difficile de faire accepter ça parce qu’en France tout simplement c’est très difficile. Après ça dépendait des personnes. Il a fallu que je me batte pendant quatre à cinq ans pour aller au bout de mon truc. Il a fallu que je sorte des arguments pas possible. Ensuite ce qui a vraiment emporté la décision, c’est quand ils ont vu que c’était sérieux, que j’enregistrais avec MIKE FRASER. Ca a tenu à une ou deux personnes qui m’ont vraiment suivi. Le reste, c’était : « Non ! Tu ne vas quand même pas mettre des collants ! » ou ce genre de clichés que les gens font. Je me suis battu. Les gens ne le savent pas parce qu’ils pensent que c’était plutôt facile, alors que pas du tout. C’est pour ça que je suis fier de ça, parce que j’ai réussi à aller au bout de mon trip, parce que ce n’était franchement pas gagné. J’ai failli même ne jamais sortir cet album pour dire la vérité parce qu’on m’a mis beaucoup de bâtons dans les roues. C’est grâce à une ou deux personnes qui étaient à fond avec moi et qui avaient compris mes arguments qu’on a pu aller jusqu’au bout.
Ti-Rickou Tu es en train d’enregistrer un troisième album, est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ?
Steeve Estatof Le troisième album pour moi, c’est un petit peu comme le véritable premier album quelque part, dans le sens où c’est beaucoup plus Rock ’n’ Roll, dans le sens roots enregistré en trio avec l’essentiel. J’ai vraiment hâte de le sortir. J’ai enregistré depuis quelques années une trentaine de titres. Il va falloir les trier pour faire un premier album. Mais bon, ça va être super cool. Je suis content car ce sont des morceaux qui me tiennent à cœur. On l’enregistre avec mes frères MIKE et CLIFF. On va vraiment pouvoir être nous-mêmes. Basse, batterie, guitare. Voilà. C’est roots, sans tricherie. C’est quelque part ce que j’ai toujours fait mais cette fois-ci je peux aller jusqu’au bout du truc. C’est mon petit frère qui réalise l’album et il joue aussi dessus !
Ti-Rickou Tu fais cet album avec tes deux frères, l’un à la basse, l’autre à la batterie (tu as de la chance, ils auraient pu être banquier ou poissonnier !). C’est important pour toi de le faire en famille ?
Steeve Estatof Je ne me suis jamais posé la question parce qu’on est trois frères et qu’on a exactement les même goûts musicaux. Mes frères, ils avaient encore le biberon dans la bouche qu’ils jouaient déjà de la batterie sur « Paradise City » des GUNS ’N’ ROSES ou « Anarchy » des SEX PISTOLS !! Mes frères sont des artistes à part entière. Ils ont des groupes aussi de Metal chacun. Et donc, on ne s’est pas posé la question parce qu’on s’entend, tout simplement. On n’a pas besoin de se parler, quand on joue, c’est inné. D’ailleurs, je ne cherche pas à avoir d’autres groupes parce que je me suis aperçu avec le temps que finalement on n’a qu’à faire « One, two, three, four ! » et ça part ! En général, il suffit d’un regard pour savoir où on veut aller. Et quand mes frères enregistrent leurs parties basse et batterie, c’est exactement ce qu’on aime. Donc, ça c’est fait sans réflexion, naturellement.
Ti-Rickou Quel est ton regard sur la scène Rock Metal française ?
Steeve Estatof Mon regard ? Cà dépend parce que j’ai décroché. Pour moi, les seuls groupes que j’ai vraiment adoré en France, c’était genre TRUST. En général, j’ai un regard plutôt bienveillant. Je trouve ça cool et j’espère que ça ira de mieux en mieux. Je pense qu’il y a un défaut en France, c’est qu’on n’est pas assez solidaires. Ca serait mieux pour que le Rock en France puisse avancer. Parce qu’il avance dans tous les autres pays sauf dans le notre. Et pourquoi ? Je vais donner un exemple tout bête : quand je voyais avant les GUNS à la télé, eh ben SLASH il n’hésitait pas à porter les T-Shirts des copains, comme le T-Shirt des METALLICA par exemple et vice-versa. Pareil quand NIRVANA portait le T-Shirt des SOUNDGARDEN. Du coup, ça devenait une grande famille… qu’ils s’apprécient bien ou pas. Mais finalement, ça servait le milieu Rock, Punk Rock, Metal et tout ce qu’on veut. Il y avait une meilleure ambiance et c’est pour ça qu’ils ont pu être forts, parce qu’ils étaient ensemble contre le monde ! J’espère vraiment qu’en France on devienne plus solidaires. Faut pas faire de concours à celui qui pisse le plus loin, ça sert à rien.
Ti-Rickou T’as raison ! En plus c’est toujours moi qui gagne !
Steeve Estatof C’est toujours toi qui gagne ? Ah ah !.. Du coup, j’ai arrêté. J’ai envie de m’éclater juste dans une bonne ambiance et qu’on soient de plus en plus fort parce que le boss aura toujours raison tant qu’on n’est pas tous ensemble. Il faut arriver à faire entendre notre musique qui est plus qu’une musique ; c’est un monument ! C’est le Rock ! C’est quelque chose qui ne vieillira jamais, qui sera toujours rebelle. Ca sera toujours là, avec du plaisir. Ca ira toujours à fond. Faut pas se tirer dans les pattes ; tirer dans les pattes des ennemis, oui, mais pas entre nous !
Ti-Rickou Bon, tu vas probablement faire une tournée après la sortie de l’album, est-ce qu’il y aurait un groupe que tu aimerais avoir en première partie ?
Steeve Estatof En général, c’est toujours délicat d’avoir des groupes de première partie, mais si je devais en avoir… Ben… y’a pleins de gens que j’aimerais bien… Même si je ne considère pas que c’est une première partie mais plutôt quelque chose où on jouent tous ensemble dans un live… Tu vois, j’aimerais bien des groupes de Rock ‘n’ Roll complètement féminins. Ce qui me ferait vraiment triper, ça serait d’avoir BECKY LEE et MOLLY GENE. J’adorerais ça ! J’aimerais une soirée un peu éclectique avec des one-women bands qui jouent du White Trash Blues. Je trouve ça super. Oui, j’adorerais faire une soirée avec ces deux artistes-là en particulier. Ce sont de super musiciennes, de vraies instrumentistes. Elles font une super musique avec une super voix et une énergie de ouf ! C’est quelque chose de roots sans fioritures et j’aime vraiment ça… Surtout dans une époque où on vit dans le surfait, le bien entendu.
Ti-Rickou Tu as fait un duo pendant l’émission avec STING, avec quel groupe tu rêverais de jouer, voire de faire la première partie ?
Steeve Estatof Avec des tonnes de groupes ! J’ai des rêves absolus.. Déjà, j’aurais aimé jouer avec tous les groupes que j’ai déjà cité… GUNS ’N’ ROSES, SEX PISTOLS, ALICE IN CHAINS, PRESIDENTS OF THE USA… Y’a aussi MOLLY GENE ou BECKY LEE. Evidemment QUEEN… C’est plus possible mais j’aurais rêvé de ça ! …FASTER PUSSYCAT… Tous ces groupes, ou tous les groupes qui sont dérivés de ces groupes-là, quoi ! Les STEVEN ADLER COMPANY, les FOO FIGHTERS… Y’a des tonnes de groupes… TRUST pour les groupes français…
Ti-Rickou Tu pourrais postuler avec NONO pour remplacer BERNIE !
Steeve Estatof Ce serait génial !! Pour moi, c’est comme des grands frères. Je les adore tellement que je me dis pourquoi pas ?!! Pour moi, ce serait carrément magique !!
Ti-Rickou Bon, la question con du webzine : est-ce que faire du Rock et passer à la télé ça aide avec les gonzesses ?
Steeve Estatof Pour savoir ça, ce qu’il faut faire, c’est que tu ailles toi-même à la télé et ensuite tu verras bien !
Ti-Rickou Ca aide au début et c’est la galère ensuite ?
Steeve Estatof Ca dépend. Mais en général, les gens ne viennent jamais gratuitement vers toi. Ils ont toujours un truc derrière la tête.. Evidemment, ça aide pour la sympathie. Les gens ont l’impression de te connaître alors c’est plus simple. C’est toujours plus sympa mais c’est aussi plus délicat… Mais je te laisse te faire ta propre opinion !!!
Ti-Rickou Merci Steeve de m’avoir accordé un peu de ton temps. A très bientôt pour ton nouvel album et sûrement pour un concert !
Steeve Estatof Merci à toi aussi et à bientôt !
* Merci aux lieux qui nous ont accueillis à l’improviste, notamment le Rock ‘n’ Eat et Dangerhouse.
Let’s go ! Direction Lyon. Pas pour le Trockson pour aller voir ZOE ni pour le Transbordeur où se produit SHAKA PONK mais pour l’Amphi 3000 où JOE BONAMASSA tient l’affiche.
Ayant déjà été dans cette salle pour JEFF BECK, je sais à quoi m’attendre : un concert assis ! Bon, j’arrive et devinez quoi ? J’ai encore loupé le début de la première partie… Euh non en fait, j’ai fait encore plus fort que d’habitude, il n’y a pas de première partie et c’est bien JOE BONAMASSA qui a commencé a jouer… Ils commencent à faire plus fort que les suisses, les lyonnais ! J’arrive à 20h05 et à 20h pile, ça a déjà commencé !
Et là, surprise : JOE et ses musiciens sont assis sur des chaises posées sur un tapis pour une première partie acoustique.
Donc là, effectivement, c’est bien fait, c’est un putain de guitariste et il nous le montre mais pour la première fois depuis longtemps, je vais apprécier un entracte. Je me suis à moitié endormi, moi ! Il faut dire que la dernière fois que je l’ai vu, il doit y avoir sept ou huit ans, c’était un putain de set blues-rock des familles.
Donc là, le choc thermique a été terrible ! Vivement la partie électrique !
Le temps de papoter avec les copains, de se rappeler le temps où on était 150 devant la scène (l’Amphi 3000 est plein) et la sonnerie nous indique qu’il est temps de rejoindre nos places.
Les musicos ont pris leurs places en hauteur. Le batteur a fait son apparition. Trop content Ti-Rickou ! Le clavier est toujours là. Je pense qu’il va plus s’éclater en deuxième partie parce qu’avoir DERECK SHERINIAN, le claviériste de DREAM THEATER et de BLACK COUNTRY COMMUNION et lui faire jouer de l’acoustique, c’est un peu bêta.
Bon allez, ça part ! Heu… comment dire ? Doucement.La part belle est donnée aux morceaux des derniers albums et à la virtuosité de JOE qui évolue pratiquement seul sur la grande scène, le bassiste étant sur la droite.On est en électrique mais j’ai du mal à me tenir éveillé. Je ne vais me réveiller que vers la fin avec des morceaux que j’aime des premiers albums… A l’inverse de mes voisins qui se demandent pourquoi le son devient fort !
Bien sûr, rappel. Petits speachs de JOE, présentation des musiciens. Mais bon, moi je n’ai toujours pas décollé. C’est ballot parce que maintenant, c’est l’heure d’atterrir. Il faut dire aussi – à ma décharge – que je n’ai pas trop l’habitude de faire des concerts assis.
Alors d’accord, le son dans l’Amphi 3000 est superbe, avec une acoustique terrible ce qui permet de mettre en valeur la dextérité guitaristique de JOE BONAMASSA mais il est clair que la prochaine fois, j’irai plutôt le revoir avec BLACK COUNTRY COMMUNION ou un de ses autres projets où il se laisse plus aller à de la musique qui bouge. Maintenant sous son propre nom, mis a part de l’entendre jouer de la guitare, c’est n’est plus du tout ce que j’aime. Pas assez vieux pour ça.
Voilà. Concert bizarre. Ambiance Arte. Pas de possibilité de prendre des photos (aucun photographe n’a d’ailleurs été accrédité), mais il faut dire que la configuration de la salle ne s’y prête pas tellement.
En conclusion, comme je le dis souvent, il vaut vraiment mieux aller voir les groupes quand ils débutent, qu’ils ont toute leur fougue et qu’ils jouent dans des lieux sympas et pas chers plutôt qu’attendre qu’ils passent sur Nostalgie et que ce soit 75 euros la place. Mais bon, moi au moins, j’ai fait les deux !!
Mais honnêtement, je suis resté sur la tarte de la première fois.
Ce qui est sûr, c’est que JOE BONAMASSA est quand même un des derniers guitar hero qui nous soit arrivé depuis des années. Et même si ses choix musicaux ne sont plus forcément les miens, c’est un putain de guitariste qui terminera certainement en guitariste de légende.
Un grand merci à Eldorado pour m’avoir permis d’assister au concert et d’en faire le report… même si un report sans photos, c’est quand même un peu triste….