GUITARE EN SCENE 2025, jour 3 et 4

Vendredi 18 et samedi 19 juillet 2025 – Parc des Burgondes à St Julien en Genevois (74)

Lorsque j’arrive sur le site, je suis à la bourre (j’en vois qui rigole) et j’entends juste le dernier titre de SAULTS. Sur le peu que j’ai vu, je trouve qu’il dégage une belle énergie et, d’après ce que m’ont dit les autres photographes, ils ont offert au public une belle prestation. Mea Culpa, et à revoir donc.

C’est maintenant au tour de DREAM THEATER – que je revois pour la troisième fois en deux mois – de se produire sous la scène chapiteau. Eh bien, la troisième sera peut-être la bonne parce que, déjà, les conditions pour les photographes sont bonnes, ce qui n’était pas le cas les fois précédentes.

Comme je le disais précédemment en moins de deux mois j’aurais vu trois fois les pionniers du Metal Progressif (à l’insu de mon plein gré, on va dire). J’étais réticent car la dernière fois à Guitare en Scène, je les avais trouvés très désagréables et j’avais fini dans la pelouse comme beaucoup de copains. Leur prestation au Sweden Rock m’avait laissé de marbre, et celle du Summerside, en Suisse, pas mieux.

Mais la quatrième fois est la bonne ! Ils réussissent à attirer mon attention, sous mon œil de photographe. Alors certes ce sont des musiciens hors pair mais il y a quand même un gros défaut dans cette formation : ça manque de feeling et d’émotion. JAMES LABRY est d’une tristesse… (tout comme le bassiste) et il a en bonus une voix de plus en plus nasillarde. Certains de mes amis, dont un très connaisseur du groupe, m’ont rapporté que les paroles étaient mal placées. Ca pêche un peu du coup, même si moi je n’y ai vu que du feu.

On a comme d’habitude un beau fond de scène et on a droit à un grand show mais ça reste quand même chiant. Certains titres sont proches du Heavy Metal mais, parfois, ça joue trop vite et on a une déferlante de notes claviers/guitare qui finissent par saturer ma capacité à les écouter.

Donc j’ai plus apprécié que d’habitude mais je ne crois pas que je devienne un grand fan un jour. En même temps, les gens semblent être venus pour eux mais c’est aussi parce que c’est la grand journée guitare du GES.

On passe à SATVAYSATRIANI et VAI – toujours sous le chapiteau. Les photographes ont été relégués à la table de mixage et ce ne sont pas les meilleures conditions pour prendre des photos, à moins d’avoir un matos d’enfer qui va chercher dans les 4.000 balles ou du matos pour faire de la photo animalière. Bref, passons.

Avec SATVAY, on a droit à un grand show de démonstration sans qu’il y ait vraiment de place à l’improvisation. Quand il y a un duo entre les guitaristes, ça va mais je trouve que STEVE VAI tout seul, bof. Bien sûr, sur « Surfing with the Alien » je suis aux taquets mais je trouve que sur l’ensemble de la prestation il y a quand même des moments où c’est sacrément chiant.

Petit rattrapage sur le final alors que MARCO MENDOZA vient les rejoindre sur scène pour « Crowd chant » et « Born to be wild » où il assure le chant.

 A mon avis, cette journée du GES est plus une journée pour les gens qui touchent à l’instrument car du coup, ce n’est pas franchement accessible au grand public.

On finit la soirée par MATTEO MANCUSO, le petit prodige de la guitare. Il évolue entre fusion Rock et Jazz et je le trouve impressionnant, tout comme son bassiste. A 28 ans, MATTEO MANCUSO est effectivement un surdoué de la six cordes, il a un touché de cordes incroyable mis en avant par des morceaux très créatifs.

Après, je m’attendais à mieux en matière de show. MATTEO reste trop dans son coin. Il fait ses trucs mais ce n’est pas un homme de scène. Et pourtant, je suis époustouflé par sa qualité de musicien. Mais comme vous l’aurez sûrement compris, je ne suis pas du genre à regarder les doigts évoluer sur le manche.

Fin de la 3e journée.

Comme pour une fois, je suis largement en avance pour partir, les Dieux de la Musique se chargent de me rappeler à l’ordre : il y a un gros accident à la sortie d’Annecy. Et quand tu mets autant de temps à sortir de cette ville si touristique que de temps de trajet pour aller à Saint-Julien-en-Genevois, vous comprendrez qu’une fois de plus, je ne suis pas à l’heure sur le site. Mais, cette fois-ci, ce n’est pas ma faute !

Je rate donc 3 titres de YOUNGER SPIRIT en étant devant la scène mais je les ai quand même entendus de la voiture et en transit vers la scène. Ce groupe est cité comme étant le renouveau du Blues Rock français et j’en ai eu de très bons échos. Ce power trio fait partie des finalistes du tremplin GES et j’apprécie leur set très habité par STEVIE RAY VAUGHAN. En plus, ils nous font une belle reprise d’HENDRIX.

Je passe de la scène village à la scène chapiteau pour NIK WEST, artiste que j’attends  de pied ferme car je l’avais ratée il y a un an lors du précédent GES.  

Et c’est Rock, c’est Groove, c’est Funk, c’est Soul ! On de la couleur, de la paillette, on retrouve la marque des tenues Funk Disco à la BOOTSY et COLLINS. C’est très visuel.

Elle est si groove ! NIK va chercher ses musiciens, elle se contorsionne, c’est un plaisir pour les photographes mais aussi pour le public. Elle s’est entourée de musiciens accomplis ce qui ne gâche rien. Quel plaisir elle a à communier avec le public. On sent son bonheur d’être sur scène. Le groupe a une super patate, quelle énergie !  

NIK est survoltée. Elle parcourt même la scène à genoux et s’allonge régulièrement au sol. Je rigole quand elle se met à piétiner son guitariste avec ses Moon Boots alors qu’il s’est lui aussi couché par terre. C’est un super show où il y a toujours quelque chose à voir

Pour moi, c’est un des grands moments du GES cuvée 2025 avec une prestation ultra efficace et bien rentre-dedans. Je suis super content car je dois la revoir dans une semaine au festival Pleins Feux pas très loin d’ici.

Allez, on passe à SANTANA. Et on est tout de suite dans l’ambiance avec un fond vidéo où tu retournes à Woodstock. C’est « Soul Sacrifice » et son mémorable solo de batterie qui entame le show. On sent que CARLOS SANTANA n’a quand même plus la même pêche (il a quand même 77 ans) et la même dextérité. D’ailleurs, il s’assoie régulièrement pendant le set.  

Celle qui m’impressionne le plus, c’est CINDY BLACKMAN SANTANA, sa femme. Malgré ses 65 ans, elle a une énergie de dingue et son jeu de batterie est très puissant.

SANTANA va nous jouer 21 morceaux, souvent sous forme de medley, très dansants et agréables à écouter. Il revisite à peu près tous ses classiques mais aussi les plus récents comme « Maria ». Presque 60 ans de carrière défilent sous nos oreilles dans un show un peu trop millimétré à mon goût.  

ORIENTHI va le rejoindre sur scène pour deux morceaux : « Hope you’re Feeling Better » et « The Game of Love » mais elle reste cachée derrière le groupe, un peu comme une figurante. Dommage.

Après, un bénévole apporte un gâteau sur scène car on est la veille de l’anniversaire de CARLOS. Le groupe joue « Happy Birthday to You » mais marque à peine la pause pour revenir bien vite au set.

Le groupe finit avec « Toussaint l’Ouverture » pendant lequel on a droit à un solo de batterie.

J’ai bien aimé ce set mais il me laisse quand même comme un arrière-goût d’un temps passé qui ne reviendra plus. Merci quand même Monsieur SANTANA de nous avoir offert cette prestation.

C’est maintenant le show d’ORIENTHI. C’est une des artistes qui fait que je suis venu ce soir et comme elle est si rare en Europe, je suis aux taquets.

ORIENTHI est une musicienne hors pair avec un CV de malade ; elle a joué avec ALICE COOPER, avec son mari, RICHIE SAMBORA. Elle était pressentie pour faire la tournée de MICKAEL JACKSON mais il est mort juste avant.

Son set, c’est vraiment du bon Blues. Elle te maitrise le manche, waouh !

ORIENTHI nous fait une reprise d’« All Right Now » de FREE mais la voix n’est pas en a place, contrairement à la guitare qui tape. On a aussi « Sharp Dressed Man » des ZZ TOP à sa sauce. C’est très sympa. Plus que ces compositions qui finalement me laissent un peu de marbre.

Après, elle dégage un coté hyper sophistiqué et un peu froid et quand elle salue le public après deux morceaux et qu’elle présente ses musiciens, on sent de la distance. Elle est pourtant très sympa d’après ce que j’ai entendu dire par quelqu’un qui l’a rencontrée. Elle a une aisance fabuleuse mais elle fait distante dans le style beauté froide. Quand elle a son chapeau qui se décale, il faut vite qu’elle le remette à sa place. Elle semble jouer sur l’apparence et on sent en même temps qu’elle n’est pas forcément à l’aise avec cette apparence. 

Une bien belle édition de GES où la guitare est toujours le point de référence. On a eu droit cette année à une programmation plus ouverte avec EAGLE EYES CHERRY, SIMPLE MINDS et STEREOPHONICS. Est-ce un bien ? Je n’en suis pas sûr car du coup le festival perd un peu de son identité et pas sur que sur le long terme le public des premières heures du GES y retrouve son compte. Ce qu’ont aime au GES, ce sont les journées dédiées aux orfèvres de la guitare, et il en reste tant à faire passer sur cette scène !

Un grand merci à Guitare en Scène de nous programmer encore des artistes guitaristes internationaux, et de nous offrir de bien belles découvertes. Un grand merci pout l’aide et la gentillesse de l’équipe de presse du GES (Géraldine et Thierry du Bureau de Lilith) ainsi que Pascale et Zoé, la petite nouvelle.

RDV est pris en 2026 !

BANDEAU WTR MAG FIN D ARTICLE https://wtrmag.com/