PLANE’R FEST 2025

PLANE’R FEST 2025
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A peine remis de mon séjour en montagne, au NAMASS PAMOUSS FESTIVAL, que me voici de nouveau sur la route pour un autre festival. Je vais en direction de Colombier-Saugnieu, et plus précisément à Montcul, pour assister au PLAN’R FEST. La programmation étant plutôt assez disparate et plutôt typée Hardcore, Neo Metal, Thrash et compagnie avec des groupes comme PERSEIDE, AMON SETHIS, EIGHT SINS, FUTURE PALACE, PLANET OF ZEUS, FEUERSCHWANZ, LOCOMUERTE, GLORYHAMMER, ANGELUS APATRIDA et PERTURBATOR, mon photographe habituel préfère faire l’impasse.

C’est donc en famille que je me rends pour la première fois à ce festival. Ma femme, qui m’aide autant pour les photos que pour le report, devenue une fan des LOCOMUERTE depuis qu’elle les a vus au Brin de Zinc en avril 2024, veut faire découvrir le groupe à notre fille.

Lorsque nous arrivons, le temps de faire la queue pour se garer dans un champ immense, d’aller jusqu’à l’entrée à pied et de récupérer les pass, nous nous rendons compte que nous sommes à la bourre, le premier groupe, PERSEIDE, vient à peine de finir et c’est déjà AMON SETHIS qui commence son set.

Je me dépêche d’aller au Terminal 1, le nom de la grande scène, dans le pit aux photographes, pour pouvoir shooter. Pour moi c’est une grande première étant plus habitué aux petits festivals sans vraiment de crash barrière. C’est là que je rencontre un pote que je n’ai pas revu depuis plus d’une quinzaine d’années. Ça fait bizarre de se revoir après tout ce temps et de se rendre compte, que les années ont beau s’être écoulées, la passion pour notre musique est restée intacte.

Mais, restons connectés avec la musique et revenons à AMON SETHIS. Là, je suis en terrain conquis. Je connais bien le groupe, les ayant vus régulièrement de leurs débuts à très récemment au Brin de Zinc. Le son est vraiment top et la scène est énorme même si un peu trop haute (il paraît qu’elle était encore plus haute au Hellfest).

J’aime bien ce qu’ils font et le chanteur, JULIEN, à une présence scénique incontournable. Il arrive sur scène masqué, comme s’il était possédé. D’entrée, AMON SETHIS met littéralement le feu au PLAN’R FEST – faut quand même qu’ils fassent gaffe, un départ de feu est si vite arrivé avec cette sécheresse – et fait monter la pression. Le public de Montcul est chaud comme la braise – encore un risque de feu ! – et répond aux nombreuses sollicitations de JULIEN complètement aux anges devant leur engouement.

L’histoire racontée, des 6ème et 7ème dynasties des Pharaons d’Egypte, est vraiment top. Il y a même Anubis, le Dieu Chacal, qui débarque sur scène avec deux torches enflammées pour défier le chanteur avec son masque. Scéniquement, je trouve ça vraiment génial, et musicalement, c’est top. Le groupe est hyper pro, assure grave et a tout ce qu’il faut pour devenir un incontournable de la scène Metal française.

Le temps passe si vite que j’ai à peine le temps de prendre mes marques. Les photographes sont nombreux. Après un “Merci le PLAN’R FEST”, le groupe quitte les planches.

Il est 16h30 et c’est déjà la fin. Mais pas du festival qui vient à peine de commencer. J’en profite pour me balader le long des nombreux stands et retrouver un peu plus loin, mes moitiés assises à l’ombre sous une tonnelle. Idéal pour se protéger de la chaleur et du soleil, même s’il y a pas mal de points d’eau pour rafraîchir tout le monde.

De l’autre côté du terminal 1, devant la petite scène appelée terminal 2, il y a un peu d’agitation. C’est au tour des Grenoblois d’EIGHT SINS de démarrer son set. La première chose que je remarque, ce sont les décors de scène basés sur les méchants du Manga Dragon Ball mélangé avec un Predator. C’est surprenant.

Ne connaissant pas le groupe, je ne sais pas trop à quoi m’attendre, même si, à peine rentré dans la fosse, un responsable de la sécurité me dit qu’il nous laisse trois titres et après “basta”. Voir moins si ça brasse trop. Ok, je vois déjà à quoi nous allons être confrontés. Mon copain photographe me dit qu’il les a déjà vus et que c’est souvent chaud. Je m’attends au pire.

Dans les coulisses, l’agitation est à son comble, les musiciens s’échauffent avant de prendre d’assaut les planches, les uns après les autres : MIKAEL LORAN le bassiste, JULIEN ALVES tout de vert vêtu qui s’attelle derrière ses fûts et ARNAUD GROBY le guitariste qui commence déjà à invectiver le public avant même le premier riff. Puis c’est au tour de LOIC POUILLON, l’imposant vocaliste d’arpenter la scène.

D’entrée, il enlève le pied de micro, et va au-devant du public en hurlant son premier titre. Pas de quoi impressionner le public qui déclenche les pogos. Au début de ce que j’entendais, ça pouvait passer, même si la grosse voix pouvait faire peur. C’est vrai qu’au fil des années d’écoute de notre musique préférée, ça devient moins effrayant. Mais, parce qu’il y a toujours un mais, ensuite ça se répète un peu trop. Je ne suis pas fan.

Devant la scène, la foule d’agités continue de se chauffer et quelques crowd surfing font leur apparition, mais pas de quoi inquiéter les gros bras de la sécurité. Le set se déroule comme sur des roulettes en mode rouleau compresseur. Il y a même EL TERMITO, le chanteur des LOCOMUERTE, qui est invité sur scène. S’ensuit une bataille de frites de piscine et de bouées.

Pour moi, il est temps de me retirer. De toute façon nous n’avons plus accès au pit, trop risqué et impraticable avec tous ces mouvements de foule. Après avoir assisté aux batailles de bouées et de frites (il y avait même un ballon de plage), il est temps de retrouver la famille, qui est toujours installée sous la tonnelle avec vue sur le terminal 2.

C’est maintenant le tour des Allemands de FUTURE PALACE de faire leur apparition sur le terminal 1. Dans le pit, je retrouve les copains photographes qui se bousculent presque pour prendre la meilleure photo. Le groupe allemand est un trio qui fait dans le Metal moderne à chanteuse. Il est catalogué Post Hardcore – tout pour me plaire – et ses membres sont MARIA LESSING, la chanteuse aux cheveux bleus, MANUEL KOHLERT au poste de guitariste et JOHANNES FRUCHTENICHT, le batteur barbu. Renseignements pris, ils se sont formés en 2018 et ont trois albums à leur actif.

Comme je ne suis pas vraiment fan de ce genre de musique, j’écoute avec un peu de réticence ce que fait le trio. Dans l’ensemble, j’aime bien, même si je trouve ça un peu répétitif par moment. Puis viennent les growls féminins, et là, je trouve ça moyen. Ce n’est pas mauvais en soi, musicalement ça joue bien mais ce n’est pas pour moi. Je me retire donc, laissant le public se lâcher. Et effectivement, il se lâche bien ! Les pogos et autres joyeusetés sont lancés une nouvelle fois.

En attendant, je discute avec mon pote, un des photographes officiels du PLAN’R FEST, qui m’annonce que le festival a déjà fait 3.800 entrées aujourd’hui. Ça en fait du monde !  

Pendant ce temps-là, les morceaux de FUTURE PALACE défilent et, bizarrement, je trouve qu’ils sont mieux que ceux du tout début, même si la voix de MARIA me tire les oreilles par moments.

Devant le terminal 2, il commence à y avoir de l’agitation. Le public se masse en masse devant la scène dès les dernières notes du groupe précédent. J’attends avec impatience l’arrivée des Grecs de PLANET OF ZEUS qui est l’un des groupes que je veux voir aujourd’hui. Etant fan, je suis aux taquets. D’ailleurs, au vu du flux des spectateurs massés devant les barrières du terminal 2, je ne suis pas le seul.

Il fait chaud et le soleil tape toujours aussi fort mais ce n’est pas ce qui va empêcher le public de continuer à faire la fête. La sécurité arrose régulièrement la foule à grands jets d’eau en attendant que le groupe monte sur scène.

Il est 18h45 et ça y est les Grecs arrivent sur les planches ! Le batteur Σεραφείμ  Γιαννακόπουλος (SERAFIM GIANNAKOPOULOS) est le premier à s’installer derrière ses fûts. Il est suivi de près par le bassiste Γιάννης Βραζος (JOHN VRAZOS) et Μπάμπης Παπανικολάου (BABIS PAPANIKOLAOU), le vocaliste guitariste qui, lui aussi, invective la foule. Trois coups de baguette et c’est parti.

Tiens ? Ils jouent en trio maintenant ? Mais non, Στέλιος « Yog » Προβής (STELIOS « Yog » PROVIS), le second guitariste, arrive juste à temps pour jouer avec ses copains “Macho Libre”. A peine a-t-on le temps de prendre les photos que déjà il y a de l’agitation derrière la barrière. Les pogos sont lancés et les crowd-surfings commencent. La sécurité a encore plus de boulot que pour EIGHT SINS. C’est complètement fou. Je ne sais pas si c’est l’abus de bière ou le soleil qui tape fort, mais le public est déchaîné.

Et ce n’est pas avec « Gasoline » suivi d’un « Baptized in his Death » qu’ils vont se calmer. D’autant plus que nos copains grecs ont l’air complètement habités et dégagent une énergie herculéenne aux riffs percutants. Les frappes chirurgicales de SERAFIM résonnent et font un malheur, pendant que BABIS assure de sa voix et de sa présence, et que JOHN et STELLIOS headbanguent comme des malades tout en invectivant régulièrement le public qui est toujours en feu. C’est incroyable !

Aujourd’hui la set list des Grecs est parfaite avec « Leftovers » issu de « Macho Libre », « No Ordinary Life » de leur album le plus récent « Afterlife », « Vanity Suit » un autre titre de « Macho Libre ». Que des titres qui cognent fort alliant des riffs bruts, des grooves massifs, des explorations mélodiques. Le son au top fait ressortir idéalement leur stoner bien gras qu’ils étrillent depuis 25 ans.

« Them Nights » et « Loyal to the Pack », tirés comme des éclats d’obus soniques, continuent de faire leur travail de sape sous une chaleur intense et résonnent sur le Champ de Foire de Montcul. On pourrait penser que ça calmerait le public mais que nenni ils sont toujours excités. Je préfère donc me retirer en écoutant le quatuor conclure son set par deux incontournables : l’excellent « Your Song » et le puissant « Vigilante ».

Bon, maintenant il faut se préparer pour FEUERSCHWANZ, les remplaçants de luxe d’ULTRA VOMIT, absents pour raisons médicales. Sauf qu’on nous annonce que nous n’avons pas accès au pit pour cause de pyrotechnie… Il va falloir faire les photos dans le public et vu comme ils sont excités, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Il va falloir faire avec. Même pas peur, « j’m’en va y aller », comme on dit chez nous. Euh… c’est tout de même chaud cette histoire. Bon, comme on n’apprend pas à un singe à faire la grimace, je trouve un endroit en VIP où je peux faire quelques photos de loin. Nath, elle, décide d’aller au cœur du public pour en faire. On n’est pas mal, là.

Un son de cornemuse retentit, puis un riff de guitare tranchant comme une hache de guerre. En tenue de scène d’inspiration médiévale et viking, les Germains de FEUERSCHWANZ entrent sur le terminal 1, accompagnés des deux danseuses. Ces danseuses se font appeler les Miezen. Elles sont vêtues comme des Valkyries en armure légère tout droit sorties des salles d’Odin.

Dès le début, « SGFRD Dragonslayer », j’ai le sentiment que ça va être chouette scéniquement. C’est un dépaysement total ! Le PLAN’R FEST devient une taverne du Valhalla. Les gens, des pintes de bière à la main, trinquent à la santé avec les Azes.

Après un « Memento Mori » vite suivi d’un « Untot im Drachenboot » qui nous laisse découvrir des instruments peu courants dans notre style de musique préféré – violon, vielle à roues, cornemuse – BEN MENTZER, alias PRINZ R. HODENHERZ III, demande au public en français « Est-ce que vous parlez allemand ? Non ? Ah, il y en a un ici ! », dit-il en montrant un spectateur. Puis il reprend en anglais ce qu’il veut que le public fasse sur le refrain de l’excellent « Bastard von Asgard ». Lorsqu’ils chantent « Du bist der Bastard ! », le public doit crier « Bastard von Asgard ! ».

BEN n’est pas le seul chanteur puisque PETER HENRICI, alias HAUPTMANN FEUERSCHWANZ, habillé tout en cotte de maille de la tête aux pieds (il ne doit pas avoir froid habillé comme ça !), est le chanteur principal. Il invective aussi la foule et pendant que BEN utilise sa cornemuse, il entame les paroles.

En fond de scène, on peut apercevoir, si on a de bons yeux ROLF HERING, le batteur, JAN JAMASZYK, le bassiste, et HANS PLATZ, le guitariste, ainsi que la violoniste JOHANNA VON DER VOGELWEIDE. Ces deux derniers s’avancent de temps en temps sur le devant de la scène mais ils sont souvent en retrait laissant les deux chanteurs faire le show, les Miezen dansant à leurs côtés.

Avec des titres aussi entraînants que le récent « Knightclub », l’ambiance est aussi brûlante que le soleil qui continue de taper fort sur Montcul. Les morceaux défilent à une vitesse folle. La cornemuse dont BEN use et abuse, le violon que JOHANNA manipule avec dextérité, la batterie martyrisée par ROLF accompagné par le ronflement de la basse de JAN et les riffs puissants et incisifs de HANS fédèrent le public qui est toujours aussi chaud.

En parlant de chaleur, je me demande comment font les musiciens de FEUERSCHWANZ pour tenir dans leurs tenues, sous la tonne de pyro, avec cette chaleur intense. Même les danseuses qui jouent avec le feu et qui sont en tenues plus légères doivent bien sentir la fournaise qui plane sur le Champ de Foire. Le public, lui, ne semble pas en souffrir, arrosé régulièrement par les gars de la sécu. Et puis les crowds et les pogos ça fait de l’air et de la poussière aussi, mais c’est ça c’est une autre histoire.

Un « Ultima Nocte », suivi d’un « Schubsetanz », et d’un « Kampzfwerg » plus tard, c’est l’heure de montrer les muscles, comme nous dira HAUPTMANN avant d’entamer le musclé « Berzerkmode ».

Puis c’est le moment cover. « Who wants to live forever ? », comme aurait chanté FREDDIE MERCURY dans « Highlander ». Les Allemands rendent un hommage au film de 1986 et aux guerriers immortels qui doivent s’entretuer jusqu’au dernier, ainsi qu’au groupe anglais.

Puis nous montons au Valhalla avec « Valhalla Calling » et son refrain entêtant « We are Vikings, We are Valkyries, Stand together side by side… ». Une version épique d’un Folk Power Metal entraînant. Après des titres interprétés en allemand et en anglais, c’est au tour du roumain avec la cover d’O-ZONE « Dragostea din tein » et son refrain qui vous reste en tête « Mahia iiih ! Mahia oooh ! Mahia Oh-Oh ! », repris en chœur par un public conquis par le côté festif germanique. La sécu a toujours autant de boulot avec les surfers et les pogoteurs, mais c’est bientôt terminé puisque nous repartons sur un titre allemand « Das Elfte Gebot », l’avant dernier morceau du set.

Après avoir pris la photo souvenir, ils finissent par la reprise du Coréen PSY « Gangnam Style ».


Nous passons nous restaurer avant d’aller assister au show des LOCOMUERTE dans un food-truck qui aurait mis l’eau à la bouche au rédac’ chef. Restauration terminée, il faut aller se placer pour les Chicanos parisiens. Comme c’est la troisième fois que je les vois et, ayant déjà fait un report sur eux, je laisse le soin à Nath de vous rendre son ressenti :

Rendez-vous à 20h45 au terminal 2. En ce début de soirée, le soleil tape encore dans les champs du PLAN’R FEST. Je sens que l’ambiance est électrique, moite. C’est la deuxième fois que je vais voir les LOCOS, mais ce concert va changer la donne. Ce qui va suivre dépasse de loin les standards du Metal. Es el combo de Francia, LOCOMUERTE ! C’est l’un des groupes les plus détonnants de la scène crossover française. Ils sont originaires de l’Essonne et mêlent Hardcore abrasif, Chicano Power et rage urbaine del barrio.

Avant même que les amplis ne crachent le premier riff, “La Canción del Mariachi” chantée par ANTONIO BANDERAS résonne dans les enceintes. En tant que fan de BANDERAS, acteur culte, ultra charismatique et ne le nions pas, sacrément beau gosse, cette intro m’a fait l’effet d’une mise en bouche, le genre de clin d’oeil qui pose le décor Latino.

La litanie se dissipe, et soudain, la sirène hurle. La foule Loca explose en cris. NICO LOCO surgit et balance son premier riff sur “Tiro Pa’ Matar”. Pas de répit “Parano Booster” dévale dans le pit. EL TERMITO nous invite dans ses flows, soutenus par EL MITCHO, NICO LOCO Y EL FLOCO.

La Tijuana du 91 enchaîne la fiesta sur la “Brigada de los Muertos”. Les crowd-surfing discontinus planent sur “Bandolero”. Le public répond présent sur « Ronque », la poussière envahit la meute en furie dans un circle-pit. La machine humaine stoppe sur « Demonios » La surprise est totale. Deux catcheurs masqués déboulent en pleine fureur du morceau. Costumes moulants, posture de Lucha Libre. La scène devient un ring à ciel ouvert, un vrai moment de spectacle Hardcore et de folklore mexicain sous testostérone.

S’ensuit « B. 91 », la Brigade 91, le mariachis adapté complètement loco, traduisant la genèse du groupe.

L’un des moments les plus intenses que j’ai préféré, c’est « Barrio ». Sur ce morceau déjà chargé de tension sociale et de fraternité urbaine, EL TERMITO nous fait la surprise d’inviter le frontman d’EIGHT SINS ! Le duo balance des lignes vocales féroces et complémentaires. Le résultat est explosif. Une collaboration sincère, brutale, transformant la scène en champ de bataille, non sans oublier nos deux amis catcheurs qui font le show.

Avec « Mi Familia », là je dois l’avouer, j’ai eu très très chaud. Je me trouvais en plein passage d’où sortaient les crowd-surfeurs. A cet instant, tout a changé quand les LOCOS ont invité le public à monter sur l‘autel du chaos. D’un coup, une vraie marée humaine fonce sur scène. J’ai été bousculée de toute part, m’agrippant aux barrières qui pliaient sous la pression du public. Dangereux le truc, là ! Il y avait des enfants à côté de moi ! Et ma fille ! Les gros bras de la sécu ont fait un taff monstrueux pour empêcher le débordement des aficionados. Grand respect à eux. Punaise, qu’est-ce que c’était bon… mais tout de même risqué. A cet instant, LOCOMUERTE n’est plus un groupe mais una familia.

Et comme si ça ne suffisait pas, arrive « Los Narcos ». Le délire prend forme, les crocodiles sont lâchés. Enfin… les bouées géantes, transportant homme, femme, enfants sur la foule. La violence musicale reste intacte, l’ambiance devient euphorique, absurde, joyeusement incontrôlable.

La finale avec « La vida Loca » termine l’acte. « La vie folle » est une expression utilisée chez les Narcos, qui expriment leur choix de vivre vite sans retour. C’est exactement ce que les Locos nous balancent en pleine tête : vivre à fond avant de mourir. Le set est terminé, plié, les LOCOS remercient le public de Montcul. Je suis heureuse d’avoir partagé, vécu ces moments-là. Les LOCOMUERTE nous ont rappelé qu’il y a une humanité qui nous unit.

Et c’est la fin du report de Nath. Je reprends la plume. Après la folie LOCOMUERTE, me voici reparti du côté du terminal 1 pour assister au show de GLORYHAMMER. Les Britanniques qui font dans l’Heroic Fantasy Power Metal sont un side project du claviériste d’ALESTORM, CHRISTOPHER ALEXANDER BOWES, et sont actifs depuis 2010. Outre CHRISTOPHER, qui officie à la guitare depuis l’an dernier, le groupe est composé des incontournables PAUL TEMPLING, lui-aussi à la guitare, JAMES CARTWRIGHT à la basse et BEN TURK à la batterie depuis les débuts. MICHAEL BARBER aux claviers et SOZOS MICHAEL au chant sont les derniers arrivés.

Chaque musicien débarque sur scène en costume. Mais pas le costard cravate plutôt celui d’un super-héros en cuir très moulant. Comme quoi, le groupe ne se prend pas au sérieux.

Allez, c’est parti avec « The Land of the Unicorn ». D’entrée de set on sent un groupe aux taquets où tout est millimétré, précis et technique. Ça commence fort. Sauf qu’au bout du second morceau « He has Returned », on nous demande de quitter le pit. Bon, ben de retour dans le public où les hits en puissance du quintette anglais, « Angus McFife », « Gloryhammer », « Delilah », ou encore « Masters of the Galaxy » dégagent leur bonne humeur dans le Champ de Foire.

La voix de SOZOS est au top et c’est lui qui prend toute la place sur scène, interagissant avec le public, leur faisant brandir les poings et les devil’s horns. Il fait le show en prenant régulièrement le devant de la scène, brandissant même le marteau de Thor.

Le set est vraiment top, que ce soit au niveau son, au niveau lumières multicolores qui apportent une nouvelle dimension à leur musique, ou au niveau des chorégraphies qui amènent un côté héroïque tout en restant fun. Évidemment, la foule est toujours aussi excitée, et pas encore fatiguée, il est donc plus prudent de regarder de loin.

J’apprécie le set avec tous les morceaux entraînant aux refrains entêtants, puis je rejoins mes moitiés, parties rencontrer les LOCOMUERTE à leur stand merch’. Les musiciens hyper chaleureux prennent le temps de discuter avec leurs fans, faire des selfies, etc…

Il est maintenant l’heure du Thrash espagnol d’ANGELUS APATRIDA. Il fait bien nuit et le terminal 2 est mal éclairé. Pour les photos, ça va être chaud. Les lumières sont rouges et bleues, mais surtout sombres et saccadées. Bon d’accord, c’est du Thrash dont on parle, et donc pas de couleurs flashies évidemment.

J’aurais dû les voir lors du premier Panic Fest à St-Félix il y a quelques années, mais ils avaient joué un peu tard. Cette fois-ci, je vais enfin pouvoir me rendre compte de ce que vaut le groupe en live. Sur album, j’aime bien ce qu’ils font alors, les voir en live m’intéresse. Le problème, justement, c’est de les voir. Les lumières sont dans l’ensemble assez sombres et j’ai un peu de mal à distinguer les musiciens. En revanche, le son n’est pas trop mal pour un groupe de Thrash. Je me souviens d’un concert avec EXODUS et TESTAMENT où le son était trop fort et assez brouillon. Là c’est très correct et les Espagnols ont l’air d’apprécier.

Il faut dire que, malgré l’heure tardive, la fatigue de la journée, le froid qui commence à s’installer, le nombre de spectateurs devant les barrières est encore bien nombreux. Certes, les crowd-surfings sont un peu moins fréquents, mais les pogos et circle-pit sont toujours d’actualité. Faut bien se réchauffer dans la plaine de Montcul. Les gars de la sécurité respirent un peu tout en restant vigilant quant-à certains excités.

Dès les premières minutes, le groupe est en feu, et, malgré la nuit bien froide, ils sont ultra motivés. Moi, malheureusement, je suis un peu déçu de la performance des Espagnols. Autant j’aime bien sur album, autant là… Je ne sais pas si c’est l’heure, la fatigue, ou le manque de lumière, mais je n’apprécie pas à sa juste valeur, le Thrash d’ANGELUS APATRIDA. Leur Thrash est pourtant bien agressif et brutal, sur scène le headbanging est de rigueur, les musiciens sont très souvent au plus près des planches, mais il y a un je ne sais quoi qui ne m’attire pas. Je préfère déambuler en écoutant, une fois de plus, de loin.

C’est fou comme le temps passe vite, c’est déjà l’heure du dernier groupe du festival. Tiens, c’est un duo. Il y a une grosse batterie et un énorme clavier. Euh… c’est quoi cette bouse ? Ah, c’est du Dark Synth ! Alors… Comment expliquer… Déjà, vu le nombre de spectateurs qui quittent le site, ce n’est pas pour tout le monde. Ou si, justement, pour tout le monde qui aime la techno. Personnellement ce n’est pas pour moi. Les lumières sont aux abonnés absents, enfin si, mais bleues en permanence et pleines de fumée. C’est totalement instrumental, avec de temps en temps des lignes de chant enregistrées.

Bon ben, il est tard et la route qui nous attend sera longue. Nous prenons donc congé de Montcul et reprenons la route avec un sacré souvenir. L’ambiance était top (j’ai même aperçu un type habillé en justaucorps rose), le soleil au rendez-vous, il faisait une chaleur intense, il y avait des supers groupes, le plus marquant LOCOMUERTE, les plus festifs FEUERSCHWANZ et GLORYHAMMER, le plus agréable AMON SETHIS, et d’autres, comme ANGELUS APATRIDA, moyens voire très moyens, ai-je besoin de le préciser ? Si la programmation est belle, j’y retournerais volontiers l’année prochaine.

Un grand merci à MEDIATONE pour les accréditations et aux organisateurs du PLANE’R FEST qui nous a réservé un accueil aux petits oignons !

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