Samedi 13 septembre 2025 – Château de la Princesse d’Arenbourg à Raismes (59)

Parti de Bretagne au volant de mon fidèle fourgon, je dois d’abord traverser la Normandie et ses nombreux travaux pour me rendre sur le site du RAISMES FEST, ce qui fait que j’arrive un peu tard en terre nordiste. Je m’installe donc autour du site pour la nuit afin de pouvoir y accéder le lendemain matin.
Je suis prêt, il est 8h30 et je peux accéder au site avec mon fourgon car les camping-cars des festivaliers sont directement installés sur le site. Du coup, je suis aux premières loges, pas très loin de la scène. Je m’installe et, comme j’aime le faire, je tape la discussion avec les voisins.
Report et Photos : HI’TWIST
Mince, il est déjà 11h15 et il me faut sortir du site pour récupérer mon précieux sésame : mon accréditation photo pour le week-end !
Je suis du coup un peu comme à une avant-première. Le site se remplit tranquillement et j’en profite pour découvrir plusieurs stands et rendre visite (je vous le donne en mille !) aux disquaires. J’y trouve de belles pièces en vinyle et en CD. Oui je sais, je suis faible… comme tout fana de Rock ! Mon confrère Yves JUD de Passion Rock, me retrouve assez facilement grâce à deux drapeaux qui ornent fièrement mon fourgon : celui de la Bretagne et un drapeau noir de pirate, estampillé : Hi’ Twist family.

Il est déjà 11h30. Je regagne le pit pour le premier groupe débutant la journée. J’avais loupé les LADYBOYS au Ch’ti Rock Fest, là, je suis fermement décidé à les voir, vus les bons échos que j’en ai eu !
Et ce n’est pas pour rien qu’ils avaient gagné là-bas le tremplin de sélection pour le Raismes Fest. Même si on les étiquette dans le Glam/Sleeze, ma première impression sur scène, c’est DEF LEPPARD à leurs débuts ! Quelle énergie, quelle présence !
Ils ont déjà un petit CV bien étoffé. Ils ont même fait, à Lille, la première partie des Indiens de GATC (GIRISH AND THE CHRONICLES), un de nos petits chéris à la rédaction de W.T.R. Mag’ !




30 minutes, c’est trop court et c’est avec une reprise de Mike MONROE, que leur show s’achève. Ca joue, c’est frais et on en redemande !
Mais le timing avec une seule scène est très important au Raismes Fest ; sitôt le groupe sorti de scène que déjà, les techniciens se mettent à l’ouvrage.

Presque 15 minutes au compteur et déjà, ABBYGAYL rejoint la scène. 15 ans d’existence, déjà un EP et 4 albums dont le petit dernier « Escape from Reality » qui sort justement en ce premier jour du RAISMES FEST.
Et il est attendu car sitôt le site ouvert que des irréductibles se sont rués sous le chapiteau pour acheter leur précieux vinyle.




C’est un groupe du coin, une bande de potes, dont au chant le hurleur comico-biographe du festival : Bertrand ROUSSEL. Le groupe est à l’aise sur scène et nous assène son répertoire dans un registre Hard Rock de bonne facture.
A peine leur set terminé que ARMELLINO investit la scène. Je retrouve dans le pit de vieux briscards parisiens : Bertrand ALARY (de l’agence Dalle), Jean-Pierre SABOURET (de Guitare Magazine). Je les ai croisés au début des 90’s quand je commençais à sévir dans les fosses et salons des concerts parisiens. C’est vous dire que cette formation est attendue !

Avec Yann ARMELLINO à la guitare – qui a fait en solo, les premières parties de Mr BIG, MALMSTEEN, PATRICK RONDAT, FREAK KITCHEN, etc – Vincent MARTINEZ (ex- CAROUSEL VERTIGO) au chant et à la guitare, Jacques, le guitariste de JESUS VOLT, qui endosse pour le coup la basse sur cette formation et enfin Albin (le frangin de Yann), aux fûts, le groupe nous emmène avec son Heavy Blues, sublimé par la voix chaude de Vincent.






Au bout de 30 mn, la pluie s’invite mais ce n’est pas ça qui va arrêter l’élan de nos vétérans de la route. Yann aime se mettre en retrait tout comme s’attaquer à une reprise d’ETTA JAMES en rendant hommage à ce prestigieux label qu’est Chess Records.
Une belle surprise à redécouvrir en salle, tout comme leur dernier album « Heritage Blend ».

J’ai plaisir à retrouver RED BEANS AND PEPPER SAUCE, après les avoir vus en concert dans une petite salle (le Brin de Zinc vers Chambéry), il y a quelques années. A l’époque, ils m’avaient fait forte impression.
La chanteuse qui investit la scène est entourée de musiciens confirmés. Et ce n’est pas la pluie qui tombe (des hallebardes en fait) et même la grêle qui vont les arrêter.




Le show se déroule à un rythme effréné, tout comme leur riche production – 7 albums en 10 ans – conduit par une tigresse du Rock et un guitariste virtuose.
On est en plein dans un savant mélange de Classic Rock et de Soul, influencé par le dieu HENDRIX et les créateurs du Hard Funk, j’ai nommé MOTHER’S FINEST. C’est tellement jouissif !

Le pauvre DARAN qui assure le set suivant va subir les foudres de Zeus ! Tout juste 2 titres pour se présenter et le déluge s’abat, de plus en plus fort.
DARAN se présente aujourd’hui en version trio. C’est donc plus mordant. Il nous fait découvrir l’univers de son tout dernier opus « Grand Hôtel Apocalypse ». La plupart du public s’est réfugié à l’abri sous la grande tente et il ne reste dès lors que quelques dizaines d’irréductibles sur le devant de la scène. Mais eux sont bien équipés !




Les premières notes de « Dormir dehors » sortent quelques-uns de leur léthargie et c’est là que je me risque à retourner dans le pit. Le matériel photo est soumis à rude épreuve et après quelques photos, je regagne prudemment la grande tente. Néanmoins, malgré la météo, les grincheux qui discutent de la place de cet artiste dans un tel festival (en mode DARAN, ce n’est pas SAEZ et ses textes sont un tantinet déprimants), je constate que la guitare sait se faire agressive, séduisante. Les textes sont, eux, puissants et engagés.
Et le pari est réussi. Une météo plus indulgente aurait sans aucun doute permis de valider sa difficile prestation.

A la pause, changement de plateau. Le temps change radicalement. Exit la pluie. Je rejoins même en avance le pit, excité comme une puce à l’idée de redécouvrir les Suédois de FREAK KITCHEN. C’est toujours un plaisir de revoir ce trio d’illuminés ! Je garde un super souvenir de leur concert délirant, il y a quelques années, au défunt Ninkasi Kao de Lyon.
Il y a une folle complicité entre Mattias (chant/guitare) et Christer (basse/chant). Entre leurs morceaux puissants, quel son ! Mattias nous donne quelques cours simplistes de langue suédoise. Il a plaisir à vanter avec un certain humour, une eau minérale française, à plusieurs reprises. Ces petites bouteilles, ce n’est pas de l’Aquavit !








Je découvre la voix puissante et grave de Christer, qui se complète parfaitement avec celle de Mattias, quand ce n’est pas pour tout un titre.
Bref, je ne vois pas le temps passer et arpenter le pit avec de tels personnages, c’est un réel plaisir de photographe !

Une de mes attentes à ce festival, c’est le passage de VANDENBERG plays WHITESNAKE. En quelques mois, c’était la deuxième fois que je vois ce groupe, avec notamment une super prestation, fin juin, au Sweden Rock Festival. J’avoue avoir été un peu frustré alors car, comme ils ouvraient une journée de ce fameux festival, ils n’avaient eu droit qu’à 50 minutes sur scène.
Aujourd’hui, c’est différent. La défection du GUITAR NIGHT PROJECT a amené l’organisation du RAISMES FEST à demander au groupe s’ils pouvaient faire un show complet (soit 1h30). Demande exaucée !
Ca démarre très fort avec « Fool for your Loving », « Slide it in », « Love ain’t Stranger » et donc la grande époque du Serpent Blanc, c’est à dire sa période Hard Bluesy. Adrian VANDENBERG, reconnaissable avec sa longue crinière blonde, nous délivre de beaux solos. Il prend visiblement un réel plaisir à arpenter la scène. Dire qu’il a 71 ans ! C’est incroyable d’avoir encore autant de dextérité et de vitalité !



Après ces premiers titres, il apparaît que Mats LEVEN a des problèmes de voix. C’est normal, il est malade et donc la voix s’en ressent.
Entre le registre de WHITESNAKE, Adrian nous place deux titres qui ont fait le succès de ses débuts, à savoir : « Burning Heart » et « Wait ». J’avais eu la chance à l’époque de voir VANDENBERG à la Forest National de Bruxelles (mai 83, première partie de Rush).

On revient dans le registre WHITESNAKE pour un grand moment de communion avec « Here I go again » et son refrain chanté en chœur par l’ensemble du public.
« Judgement Day » sera un des moments forts du show avec ses riffs puissants. S’ensuit le plus calme « Sailing ships » mais c’est pour mieux revenir avec « Crying in the Rain » et « Still of the Night ». Le public est aux anges. Pour ma part, je reste un peu sur ma faim. Est-ce la voix ? Quand on attend trop d’un groupe, d’un show, on peut avoir quelques désillusions. Mais je vous rassure, ça reste un bon concert même si certains médisants l’ont qualifié de « presque tribute » …

Je ne connais le groupe suivant, les Suédois de BLUES PILLS, qu’à travers un coffret CD/DVD enregistré à Paris et dont le prix fracassé m’avait décidé à l’acheter. Et je n’ai écouté que le CD live qui, ma foi, m’avait fait forte impression.
Elin LARRSON, la chanteuse, est une vraie boule de nerfs qui gesticule. Vu la concentration de photographes dans le pit, je vous confirme que c’est vraiment dur de saisir l’instant avec mon boîtier ! Que dire, elle a une sacrée présence, une voix qui ne peut t’empêcher de penser à JANIS JOPLIN. Un régal des sens. On ne peut pas rester insensible.




Elle parle, va chercher son public. Elle est radieuse, complice avec ses musiciens. Plus d’1h30 d’énergie. Et quelle claque ! Un show parfait pour terminer cette première journée et retourner tranquillement à ma maison sur roues.
Rendez-vous est pris le lendemain vers midi après une journée éreintante et quelque peu humide.
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