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THE POOR au Brin de Zinc

Mardi 07 mars 2023 à Barberaz

THE POOR @ le Brin de Zinc

Aujourd’hui, la France est en grève. Est-ce que cela va m’empêcher d’aller à un concert ? Vous rigolez j’espère !! Évidemment que non, puisque ce mardi soir, THE POOR, un groupe culte Australien, qui continue sa tournée européenne (débutée en Espagne fin février) vient chauffer les esgourdes des Savoyards pour leur seconde date en France.

Anciennement nommé THE POOR BOYS, ils ont sorti leur tout premier EP en 1992 après avoir vidé toutes les bières des pubs de Darwin au nord de l’Australie, et ont raccourci leur nom après la publication d’un second EP et l’arrivée de leur tout premier LP deux ans plus tard. Après 13 ans d’absence, THE POOR a fait son grand retour discographique en début d’année. Du coup, ce matin je me suis retapé toute la discographie du groupe depuis ses débuts afin d’être prêt pour ce soir.

Comme d’habitude, je passe chercher mon binôme de concerts, et nous revoilà repartis au Brin de Zinc de Barberaz. Une fois arrivés, nous sommes en terrain connu. Tous les copains que nous n’avions pas vus dans les montagnes la semaine dernière, sont là. Cela fait plaisir de revoir des têtes connues ! Comme vous vous en doutez, nous passons le temps à papoter des concerts récents et de ceux à venir.

Plus le temps passe, plus je me rends compte que le Brin de Zinc se remplit. La jauge va bientôt déborder, c’est cool. Par contre, à force d’attendre l’arrivée du groupe sur scène, nous commençons à prendre racine. C’est moi, où j’ai l’impression de voir des feuilles pousser sur les planches ? Pourtant, il n’y a point de substances illicites dans le BDZ… à moins qu’il n’y en ait dans la fumée qui sort de la machine à fog. Mdr !

THE POOR @ le Brin de Zinc

Il est 21h15 lorsque nos copains australiens s’installent sur la scène. ANTHONY « SKENIE » SKENE, au chant et à la guitare rythmique, GAVIN HANSEN – à la barbe blanche presque aussi longue que celle de mon copain Steve – le batteur et MATT WHITBY le bassiste, sont les pierres angulaires de THE POOR. Ils sont accompagnés par le tout nouveau guitariste, dans le groupe depuis 4 ans (lol), DANIEL COX.

Les premières notes retentissent et le public se masse devant eux. SKENIE prend son micro pour commencer le show puis se rend compte qu’il n’est pas allumé. Heureusement pour lui, il le rallume de suite (pas comme un DON DOKKEN qui, lors d’un concert auquel j’ai assisté il y a une dizaine d’années, a mis trois titres avant de s’en apercevoir) et lance un rugissement qui fait trembler les murs du BDZ. Les guitares commencent à gronder, la batterie à battre et le chanteur… à sauter dans tous les sens, complètement survolté. On sent qu’il a envie d’en découdre.

THE POOR @ le Brin de Zinc

SKENIE à un chant qui réveille les foules avec sa voix diaboliquement rock’n’roll. Dès le premier morceau « Tell Someone who Cares » tiré du tout premier EP, il ne tient pas en place, même lorsqu’il récupère sa guitare pour faire la rythmique, la faisant tourner autour de son cou et reprenant le micro pour aboyer ses textes.

DANIEL est un fou furieux. Il sait comment tenir une scène et, même si c’est SKENIE qui prend les devants, il n’est pas en reste et montre toute sa dextérité. MATT est très puissant, il martèle sa basse à cinq cordes et remue énormément. Lui aussi ne tient pas en place, du moins quand SKENIE n’est pas en train de prendre toute la scène. GAVIN, quant à lui cogne comme un sourd, planqué en fond de scène. Son style de jeu est très énergique, ses frappes sont solides et ses rythmes puissants, il fournit le fondement rythmique du groupe.

« Trouble » tiré de « Round 2 » dessoude le Brin de Zinc, devant les spectateurs qui restent impressionné par le jeu du chanteur. « Personne n’est plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. », dit un proverbe des Australiens. Et j’ai bien l’impression que ce soir nos nouveaux copains s’entendent très bien sur scène. Ils sont donc loin d’être sourds. Par contre, étant donné la puissance du combo, nous, nous n’allons pas tarder à l’être. Lol !  

THE POOR @ le Brin de Zinc

« Are you with me ? » nous demande le chanteur en joignant le geste à la parole « All right, so let’s get on a fuckin’ ride, babe ! ». « Ride », le fameux titre annoncé est lui-aussi tiré de leur premier EP. Le groupe est toujours aussi motivé. SKENIE, les yeux révulsés vers le haut, empoignant sa guitare, DANIEL bougeant dans tous les sens, faisant crier sa guitare, et MATT venant taquiner ses copains sous les coups répétés de GAVIN.

Dès la fin du morceau le chanteur prend la setlist qui est devant lui et la chiffonne. « Qui a besoin d’une setlist ? », dit-il en la jetant vers son batteur, « Pas moi », rigole-t’il.

« Est-ce que quelqu’un a notre dernier album ? », continue t’il. Certains spectateurs se manifestent. « Ca  tombe bien, nous allons en jouer un morceau ! ».

THE POOR @ le Brin de Zinc

C’est donc « Take the World » qui débarque dans les enceintes du BDZ. D’un seul coup, voici que tout mon corps se met à bouger, ma tête fait des aller/retour de droite à gauche, de haut en bas. Comment voulez-vous rester de marbre quand ce quatuor nous délivre une telle énergie communicative ? C’est difficile, voire incompréhensible !

Pendant ce titre, SKENIE demande à un fan de monter sur scène. Il lui donne sa guitare pour jouer la rythmique de ce morceau. Celui-ci s’en tire admirablement bien. « Thank you, Alex », remerciera le chanteur, une fois celui-ci terminé. Pour en avoir discuté un peu avec Alex à la fin du concert, il me dira qu’il leur avait demandé s’il pouvait jouer avec eux avant le show, mais qu’il ne s’attendait pas du tout à ce qu’ils acceptent. Comme quoi, il faut savoir saisir sa chance.

Avant d’entamer le titre suivant « Dirty money », les musiciens réclament une bière et commencent à chantonner sur un ton enfantin « More beer, more beer », ce qui fait rire toute la salle. SKENIE enlève son T-shirt pour laisser apparaître un énorme tatouage outlaw mutha fucka sur son torse.

Les morceaux qui défilent, « Let me Go », « Hair of the Dog », nous prouvent que le groupe s’est définitivement installé dans le paysage hard-rock, teinté du pub rock propre à son pays.

« Est-ce qu’il y a des femmes seules ce soir ? », demande SKENIE… « Non mariées ? »,  précise-t-il. Comme il ne semble pas avoir de réponse, il redemande : « Des hommes seuls alors ? Lever le bras. Des hommes mariés ? Avec une bague au doigt ? Ok ce morceau n’est pas pour vous. », dit-il en se marrant. Et voilà nos copains Aussies qui dégomment « Ain’t On the Chain », un titre qui semble parler beaucoup au chanteur.

Le rock’n’roll brut et rugueux bardé de riffs implacables de THE POOR avec ses solos terriblement heavy, ses lignes de basse d’un groove exceptionnel, cette batterie virevoltante, fait un tabac dans le Brin de Zinc. Une légère influence AC/DC, ou ROSE TATOO voire DAD pour certains, plane dans la musique de nos Kangourous préférés, mais peut-on leur reprocher ? Surtout lorsque l’on sait l’influence qu’ont eu les frères YOUNG et ANGRY ANDERSON, le chanteur des TATTS, sur leur continent.

« Payback’s a Bitch » voit SKENIE descendre dans la salle et réapparaître debout sur le comptoir. Il doit avoir soif. Lol !

DANIEL est un guitariste monstrueux de technique. Il est toujours autant déchaîné. Il fait comme son camarade qui s’occupe du chant, il va se frotter au plus près de la scène, montrant sa dextérité au public conquis. Inspiré et frénétique, le guitariste prend toute la lumière, pendant que son copain remonte sur scène.

THE POOR @ le Brin de Zinc

Après un petit « Love Shots » issu de l’excellent nouvel album « High Price Dead » où SKENIE va rendre visite à GAVIN derrière sa batterie pendant le solo de DANIEL, nos amis Kangourous se font plus doux avec « Cry Out », une ballade qui fait du bien même si elle est jouée d’une façon intensive. On est australien où on ne l’est pas !

Un « Man of War » et un « Poison » plus tard, le groupe remercie ses fans et descend des planches pour revenir quasiment aussitôt. Taquinant la guitare, avec un super solo de DANIEL,  c’est le « More Wine Waiter Please » fameux titre qui les as fait connaître dans le Bush qui déboule dans les enceintes du BDZ. Les Australiens sont toujours aussi motivés. SKENIE descend une fois de plus de la scène, mais cette fois-ci, DANIEL le suit au grand plaisir du public. Pendant qu’il remonte sur les planches, le chanteur est de nouveau sur le comptoir. C’est soit qu’il crève de soif, soit qu’il a décidé de draguer les serveuses. Lol.

On ne sait plus où donner de la tête, les Australiens sont partout. MATT et DANIEL croisent le fer, où plutôt les guitares, et SKENIE se suspend au plafond, quand il ne monte pas sur les retours. Les musiciens continuent de se dépenser sans compter et ils terminent en beauté leur intense set avec « Only The Night » tiré du tout premier album.

THE POOR @ le Brin de Zinc

« We are THE POOR,  thank you for watchin’ », nous dit SKENIE avant de s’éclipser. Et c’est la fin du show. Du moins, c’est ce que l’on pourrait penser, parce que, comme souvent au BDZ, le public en redemande. Du coup, les Australiens nous font l’honneur de revenir une fois de plus sur scène, au grand plaisir des spectateurs.

« You want one more ? », déclare SKENIE en souriant. Et les voilà de retour avec « Hair of The Dog ». Survolté comme au début, le chanteur est toujours autant bouillant. Il ne tient plus en place, il court de partout sur la scène, prend la casquette d’un spectateur pour la mettre sur sa tête et fait le fou avec ses musiciens. Les Aussies terminent leur set sur les chapeaux de roues avec la seule cover de la soirée « So Sick of You » de BUCKCHERRY. SKENIE s’agrippe encore au plafond pour chanter pendant que DANIEL exécute un solo à la HENDRIX en jouant avec ses dents, sous les assauts répétés de la batterie de GAVIN et le ronflement de la basse de MATT.

Le morceau terminé, les musiciens quittent définitivement la scène, laissant les fans dans un état de transe musicale, complètement abasourdis par leur prestation.

Quelle claque ils nous ont mis ! Incroyable !! Tout le monde autour de nous est d’accord pour dire que c’était l’un des meilleurs concerts que nous ayons vu depuis un moment.

C’est étrange, mais je suis attiré comme une mouche sur le miel par les T-shirts qui trônent sur le stand merch’… Pourtant il ne me semble pas ce matin avoir écouté THE POOR à l’envers. Il doit y avoir des messages subliminaux cachés dans la musique des Australiens parce que je ne peux pas résister à m’en acheter un. Et vu le nombre de spectateurs qui se ruent sur le merchandising, je me pose encore plus la question. Mdr.

THE POOR @ le Brin de Zinc

Tout sourire et hyper content d’être venu à la rencontre de leurs fans, le groupe n’attend pas l’éternité pour aller les remercier et n’hésite pas à signer CD et setlist sans discontinuer. Ils sont aussi très ouverts à l’idée de prendre des photos. C’est tellement vrai qu’il faut faire la queue pour être pris avec eux.

Ce sont les Espagnols qui disent : « Demain est souvent le jour le plus chargé de la semaine » alors il est temps de prendre congé de nos nouveaux copains Australiens et du Brin de Zinc pour rentrer dans notre Yaute natale parce que demain, il va bien falloir retourner travailler. Tout le monde n’est pas à la retraite comme certains. Lol.

Une fois de plus, un grand merci à Thomas, le patron du Brin de Zinc, pour cette rencontre.

WARLUNG et KADABRA au Lion d’Or

Mercredi 15 février 2023 à La Cluzaz (74)

WARLUNG

En ce lendemain de Saint-Valentin, quoi de mieux que d’aller se ressourcer à la montagne ? Ce soir, mon copain de concerts Steve*74 et moi, partons à La Clusaz, non pas pour faire du ski, mais bien pour aller à un concert. En effet, deux groupes de stoner américain sont en tournée européenne depuis le début du mois et avant de secouer le Secret Place de Saint-Jean de Vedas, ils sont venus voir les montagnes Haut-Savoyardes. Deux dates en France et pas une dans la capitale des Gaules, c’est vous dire si nous sommes privilégiés !

Pour nous, monter à La Clusaz pour un concert, c’est une première. Enfin, pas tant que ça, puisque cet été nous nous étions rendus à la Tête de Cabeau à un petit quart d’heure de route de là. Si vous suivez un peu le webzine, vous devriez le savoir. Sinon, tant pis pour vous. Lol.

C’est sous un soleil couchant que nous partons dans nos montagnes en direction de notre lieu de rendez-vous. Un petit bar limité à 80 personnes, pas une de plus, à moins d’une heure de chez nous, ça change. Et forcément, quand il y a si peu de place, il ne faut pas arriver à la bourre si on veut être sûr d’assister au concert. Heureusement pour nous, pas de neige annoncée. Même si nous sommes équipés, ce n’est pas non plus pour nous déranger.

KADABRA

Arrivés sur place, nous constatons que nos montagnes n’ont pas bougé d’un iota et qu’il y a encore de la neige dans la station, mais que dans les champs, pas sur la route, ouf. Nous cherchons un peu le lieu du concert, et en attendant l’ouverture, faisons un tour dans la station au milieu des skieurs et des touristes. Deux chevelus qui se promènent sans tenue de ski ? Étrange comme situation. Lol.

De retour devant l’entrée, nous nous rendons compte qu’il y a un peu plus de monde que tout à l’heure, il est temps de faire la queue ! L’entrée se fait d’une façon très originale. Il faut lancer des dés (et non pas votre copain Dédé) et le résultat que vous trouvez indique le prix de votre place. Heureux celui qui fait un double un, mais faire un double six, n’est pas si mal non plus, si ça peut aider. Personnellement je ferais un six, mon copain Steve*74 un sept. On ne s’en tire pas trop mal sur ce coup-là !

C’est l’association Namass Pamouss qui est à l’origine de ce concert, celle qui était déjà à l’œuvre cet été avec le festival à Manigod. Ce soir, c’est du gros stoner à tendance psychédélique auquel nous avons droit. WARLUNG, un groupe venu de Houston au Texas a embarqué en tournée leurs copains de KADABRA, venu de Spokane, Washington. Les deux groupes sont signés par le label Heavy Psych Sounds Records et mélangent du BLACK SABBATH avec des éléments psychédéliques.

Étant donné que le bar est exigu, nous allons tout de suite vers l’avant de la scène. Sauf que de scène, il n’y en a pas. Étant donné le lieu, ce n’est pas étonnant. Les musiciens vont donc jouer à même le sol devant les retours. Ça va être chaud.

KADABRA

C’est KADABRA qui commence. Les trois membres que sont GARRETT ZANOL, le guitariste chanteur aux nattes tressées sous sa casquette, IAN NELSON derrière la basse et CHASE HOWARD, le batteur, s’installent et c’est parti !

Dès les premières notes, nous voilà repartis au milieu des années 70, où j’étais à peine né dans notre musique préférée ; mon copain Steve, lui, était déjà plus en avance. La voix nasillarde de GARRETT résonne dans le Lion d’Or sous les frappes de mules de CHASE et le ronflement incessant de la basse de IAN. Celui-ci est sur-motivé. Coincé un peu en retrait sur la droite des planches, il ne tient pas en place. Bougeant comme un fou, headbanguant autant qu’il le peut, se penchant régulièrement sur son ampli, tenant son instrument horizontalement, tête vers le bas, cordes contre l’ampli, pour le faire ronfler de plus belle.

Quant à Chase, avec le sourire qui lui traverse le visage, il doit être complètement sourd, étant donné sa façon de martyriser sa batterie. Il en fait régulièrement tomber un pied de cymbale. Mais ce n’est pas le peu de place qui lui est accordé, qui va l’empêcher de faire trembler les murs du Lion d’or.

GARETT est lui-aussi à fond sur sa guitare, enchaînant les solo et chantant penché sur son micro. Il semble impressionné, ou peut-être trop content d’être là, lorsqu’il prend la parole pour présenter le groupe. « Hello, we are KADABRA from Washington ! We’re in France this week, so enjoying the show ! ».

Les morceaux de KADABRA sont longs et un peu trop instrumentaux à mon goût, mais cela ne m’empêche pas d’apprécier leur prestation. Le public, lui aussi semble apprécier ou peut-être est-ce dû à la bière qui coule à flot dans les verres. En tout cas, il reste relativement condensé devant les retours et pogote pas mal, débranchant régulièrement le retour, empêchant GARRETT de s’entendre. Ce petit problème technique va être récurrent tout le long du concert.

Musicalement, KADABRA est très psychédélique, il y a beaucoup de reverb’ dans le micro,  et le son qui sort des enceintes, amplifie cette impression d’être revenu dans les seventies. Des guitares fuzz, une basse qui groove à fond, un bourdonnement incessant, bienvenue dans le monde de KADABRA ! La magie semble bien opérer, le public étant de plus en plus envahissant. Mon copain Steve*74 opère un repli stratégique mais moi, je reste devant, essayant tant bien que mal de résister aux flux.

GARRETT penche de plus en plus son regard sur son ensemble de pédales de distorsion. Il semble avoir un autre problème, et décide de changer les piles, pour relancer de plus belle la musique de KADABRA. C’est complètement fou, la lourdeur des titres est telle qu’ils se bousculent les uns derrière les autres. Lentement mais sûrement, le groupe fait secouer la nuque et les chevelures des spectateurs. A tel point, que je remarque régulièrement des flaques de bière qui se baladent dangereusement vers le retour et les lumières. Il est temps de passer la serpillière !

Et nous voilà déjà au dernier morceau. Le public est déchaîné et s’éclate bien devant un GARRETT enchanté. Tellement, qu’il décide de rentrer dans le public pour son dernier solo, avant de laisser sa guitare aux spectateurs pour aller faire un petit crowdsurfing. Et c’est terminé. Le groupe débranche ses instruments pour laisser la place à WARLUNG.

WARLUNG

Fort de leurs quatre albums depuis 2017, « Sleepwalker », « Immortal Portal », « Optical Delusions » et le petit dernier, « Vulture’s Paradise », les gars de Houston prennent place. CHRIS et ETHAN TAMEZ, la section rythmique du groupe restés à la maison pour raison de santé, c’est TRAVIS et AUSTIN de KILL THE LIZARD, un autre groupe de Houston, qui prennent le relais.

Étant donné que le groupe est composé de quatre membres, je me demande comment ils vont tenir dans un si petit endroit. Mais en fait, ils s’en sortent très bien. Tout comme PHILIP BENNETT le petit guitariste en charge aussi des voix, ou GEORGE BABA le guitariste et vocaliste qui joue torse nu, ainsi que le batteur qui, lui, laisse apparaître une jolie tête de tigre tatoué sur son corps. Le bassiste qui joue sur le côté droit devant son ampli comble le trou.

Avec WARLUNG, nous revenons un peu sur terre, les morceaux étant moins psychédéliques et plus dans un esprit BLACK SABBATH. La musique est beaucoup plus lourde et moins sirupeuse, ce qui motive bien le public. D’un coup, c’est le bordel dans le bar, ça pogote de partout et il y en a même un qui fait du crowdsurfing ! C’est du grand n’importe quoi !! GEORGE se prend en pleine figure son pied de micro, mais ce n’est pas ce qui l’empêche de continuer ses solos de tuerie. PHILIP, étant plus petit que son camarade, évite souvent de justesse les mouvements des spectateurs. Comme il met régulièrement le manche de sa guitare en avant, ceux-ci font un peu plus attention.

Les gars de Houston jouent un peu dans un état second, peu dérangés par la houle humaine. Chaque chanson possède des mélodies captivantes et des passages mémorables. Elles envoient des frissons dans le dos de chaque auditeur.

Une batterie solide, une basse profonde, des guitares puissantes chargées d’adrénaline, et un chant souvent doublé par PHILIP et GEORGE, c’est tout ça WARLUNG, et plus encore. Ils ont une façon de construire des morceaux avec une fluidité qui coïncide avec leurs changements dynamiques de volume. C’est vraiment cool.

Étant donné que la foule est à fond derrière le groupe, le retour est de nouveau débranché, Mais cela ne dérange pas PHILIP qui nous dit « It’s not working, but we don’t care, it’s rock ‘n’roll !! ». En revanche, les mouvements du public deviennent de plus en plus chauds. Mon copain Steve •74 décide de nouveau de faire un repli stratégique et s’en va au fond du bar, loin des vagues successives du public. Personnellement, n’écoutant que mon courage – ou étant un parfait imbécile, au choix – je décide de faire don de mon corps afin de protéger comme je le peux les musiciens et leurs instruments. Évidemment, je ne résiste que peu de temps et me retrouve souvent en déséquilibre, essayant tant bien que mal de rester debout. Décidément, ce n’est plus de mon âge ! Enfin bref, difficile de rester concentré sur la musique quand on est en permanence en train d’essayer de rester debout. Je n’ai pas l’impression que ce soit une très bonne idée, étant donné qu’il n’y a pas de scène, mais bon, il faut faire avec. Quoi qu’il en soit, j’apprécie beaucoup la musique que promulgue WARLUNG en prenant appui contre le promontoire du bar, pour rester sur mes pieds.

Les morceaux s’enchaînent et déchaînent les spectateurs toujours autant motivés. Les crowdsurfing reprennent de plus belle, l’alcool coulant toujours à flot. Du coup, les bières ne tiennent plus vraiment dans les verres, et d’un coup une de mes jambes ainsi qu’un de mes pieds se retrouvent baptisés de bière. Me voilà bien. Mdr ! Les vapeurs montent dans les têtes de certains spectateurs qui peinent à tenir éveillés, certains étant déjà partis rejoindre les bras de Morphée. Personnellement je me pose la question de l’intérêt même si je comprends le plaisir que l’on peut prendre dans une telle soirée, mais apparemment, c’est le but recherché dans une station. Je dois être trop vieux. Lol.

WARLUNG continue son lynchage entre stoner rock mélodique, heavy metal tranchant et hard-rock gorgé d’une bonne dose d’énergie. Bardé de solos enflammés, de chorus très NWOBHM et d’un travail très précis sur les voix, le style des Texans repose sur autant de traditions que sur un aspect visionnaire où l’esprit et le son du doom ont laissé une forte empreinte.

Il est bientôt 23 heures lorsque le dernier morceau est joué. Les musiciens remercient le public, mais celui-ci en redemande. Alors, après avoir posé la question au patron, ils branchent de nouveaux leurs instruments. « We’re gonna play one more song », nous dit le  guitariste, « After, we are gonna take a beer !! ».

Et c’est reparti. A la guerre comme à la guerre, le public ne se tient plus et tenter de rester en position verticale tient de la gageure. Heureusement, le morceau ne dure pas une éternité, et les plus enivrés des spectateurs, et souvent les plus indisciplinés, sont en train de dormir. Lol.

WARLUNG remercie chaleureusement le public après avoir terminé leur dernier titre, serrant les mains des spectateurs ravis.

Avant de partir, une fois à peu près sec, je me rends au fond du bar afin d’acquérir un joli T-Shirt de WARLUNG que j’avais repéré un peu plus tôt. Nous en profitons pour saluer les deux guitaristes qui discutent avec le batteur de KADABRA de la façon dont s’est déroulé ce concert de folie.

L’ambiance dans le bar étant de plus en plus joviale et enivrée, il est temps pour nous de descendre des montagnes et regagner notre verte prairie. Nous disons au revoir aux deux guitaristes de WARLUNG et au GO de la soirée qui nous confirme que le festival de Manigod aura bien lieu cet été.

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BEAST IN BLACK, FIREWIND à l’Ilyade

07 février 2023 à Seyssinet Pariset (38)

BEAST IN BLACK @ L’Illyade

Un proverbe africain dit : « Ceux qui vont dans la même pirogue ont les mêmes désirs.». C’est pour ça qu’on se retrouve, mon copain de concert Steve*74 et votre serviteur, à partir pour Seyssinet-Pariset en Isère afin d’aller voir l’une des formations montantes qui a su se faire une place dans le monde du power metal depuis 2015, BEAST IN BLACK. Créé par l’ancien guitariste de BATTLE BEAST, le finlandais ANTON KABANEN, le groupe est venu défendre son troisième album sorti il y a deux ans déjà, en arpentant les routes de France depuis début février. Ça promet un bon concert, d’autant plus que la première partie est assurée par le groupe grec FIREWIND !

Je passe chercher mon copilote, et en route direction l’Iliade. Il fait un froid de canard mais ce n’est pas ce qui nous empêche de naviguer, en père peinard, sur leur grande mare. Depuis quelques années, le style pratiqué par BIB est redevenu fédérateur, le concert s’annonce donc complet. D’ailleurs, ça se ressent dès notre arrivée au nombre de metalleux qui font le pied de grue devant l’Iliade.  Euh… en fait il n’y a personne, ça a déjà commencé ! Enfer et damnation, on est à la bourre !!!

FIREWIND @ L’Illyade

Nous nous dépêchons donc de récupérer le pass photo et les accréditations et entrons dans la salle, pile poil au moment où GUS G le leader de FIREWIND fait un solo de guitare dantesque. Le guitariste n’est pas un inconnu pour nous, étant donné que nous l’avions vu il y a deux ans, à St-Julien en Genevois, et qu’on avait passé un moment magique. Mais si, souvenez-vous, j’en avais fait un report ! Enfin bref, passons. Si vous ne suivez pas, je ne peux plus rien pour vous. Lol.

Lorsque débarque HERBIE LANGHANS, le chanteur allemand du groupe grec, je suis impressionné par sa prestance. Veste rouge sur le dos, il montre les crocs : « Are you with us ? », demande-t-il au public. Les fans sont à fond derrière lui. Évidemment, même s’il fait le show, comme le ferait n’importe quel frontman, c’est tout de même GUS qui attire tous les regards. Il fait fumer sa guitare, au propre comme au figuré, sur un de ses solos.

La scène est relativement assez grande pour que le groupe puisse se mouvoir, malgré l’impressionnante scénographie cachée de BEAST IN BLACK. Le décor est sommaire, ce qui est plus ou moins normal pour une première partie, mais il y a un tout de même un gros backdrop derrière la batterie et deux panneaux latéraux avec le logo de FIREWIND.

Les musiciens sont survoltés, ils ont le sourire aux lèvres et le plaisir qu’ils prennent sur scène est renvoyé direct dans le public.

PETROS CHRISTODOULIDIS, le bassiste (Grec lui-aussi), est le plus calme des musiciens, même s’il fait ronfler, comme il se doit, ses quatre cordes. Tout comme GUS et HERBIE, il aime bien bouger de droite à gauche des planches. JO NUNEZ, le batteur belge, debout derrière ses fûts, harangue la foule et multiplie ses frappes. GUS a l’air d’avoir enfin trouvé un line-up digne de son génie !

Il prend régulièrement la parole : « Comment ça va ? », nous demande-t-il dans un bon Français. « I am Greek, continue-t-il en anglais, and my french is not good. This is the 1st time for us in Grenoble and you are amazing !!! ».

Le chant âpre, musclé et puissant, sorte d’hybride entre ANDY B. FRANCK et JORN LANDE, de HERBIE fait un malheur sur scène.

« This time is the last song », nous dit-il. C’est une grande désapprobation dans le public. Le chanteur rétorque : « Don’t be angry, juste be sad ». Le public s’exécute et c’est sur le titre phare de la B.O. du film « Flashdance » que finit le set de nos copains grecs, un « Maniac » de folie qui a enflammé l’Ilyade. Un set certes un peu court, mais d’une forte intensité !

Une fois les lumières revenues, nous retrouvons beaucoup des copains que nous avions laissés la dernière fois au Brin de Zinc. Que le monde est petit, c’est fou !

BEAST IN BLACK @ L’Illyade

Il est 21h15 lorsque les lights deviennent de plus en plus sombres. La chanson des FOUR SEASON « December 1963 (Oh What A Night) » retentit soudain en musique de fond. Cette chanson ne parlera pas à beaucoup de monde, sauf si je vous dis qu’un certain CLAUDE FRANCOIS en avait fait une reprise en Français sous le titre de : « Cette année-là » ! Bon, en même temps, elle ne parlait pas du tout de la même chose.

Pendant ce temps, les roadies découvrent les deux cylindres de répliquants (en hommage au film « Blade Runner » dont ANTON s’est inspiré sur son dernier album), installés de chaque côté de la scène.

Une petite intro, et voilà les musiciens qui montent sur les planches, prêt à entamer leur show. Dès le premier titre, « Blade Runner », le ton est mis. Tout à fond, pas de répit !

BEAST IN BLACK @ L’Illyade

YANNIS PAPADOPOULOS, le chanteur grec du groupe finlandais, interpelle le public dans un Français très correct, dès « Eternal Fire ». « Comment ça va Grenoble ? Nous sommes BEAST IN BLACK. We promise you a lot of Heavy Metal ! ». Dans le public, les fans sont déjà à bloc. Headbanguing de rigueur, cela va de soi.

ANTON, l’incontournable leader de BEAST IN BLACK, est ultra motivé, tout comme ses comparses KASPERI HEIKKINEN, le guitariste présent depuis le début, avec sa guitare vert fluo qui en jette un max, MATE MOLNAR le bassiste Hongrois et ATTE PALOKANGAS, le dernier venu (trois ans après les autres), batteur fou derrière son kit, orné d’un crâne en son milieu. Sa double grosse caisse, comme les deux guitares et la basse, arrache le parquet qui orne la salle.

Les lights sont superbes et le son au top. On en prend plein les yeux, les oreilles aussi, tant le registre vocal de YANNIS est impressionnant. Il aligne une gamme vocale spectaculaire, partant de très bas pour arriver très haut dans les aigus. Il fait les cent pas, arpentant la scène de droite à gauche, se frottant au plus près du public en véritable frontman.

Les riffs puissants, mélodiques et énergiques de BEAST IN BLACK nous envoûtent, et les titres s’enchaînent sans marquer de pause. Nous voilà déjà à la moitié du set. La bonne ambiance qui règne tant côté cour, la scène, que côté jardin, la fosse, depuis le début de ce concert fait plaisir à voir d’autant que le public est relativement sage.

Et voilà, il suffit que j’en parle pour que la foule s’excite sur « To The Last Drop Of Blood ». Les pogos sont déclenchés en plein milieu de la foule, obligeant une partie du public à se déplacer sur les côtés. Heureusement pour moi, j’y suis déjà, sinon je pense que j’aurais eu un peu de mal pour mon report. Lol.

Les musiciens ne cachent pas leur joie en souriant et en communiquant avec les spectateurs. Ils headbanguent en quinconce, comme dans les 80’s et bougent de long en large sur la scène.

« Nous allons changer d’ambiance et nous avons besoin de vous », nous dit le chanteur. Il demande à l’audience d’allumer les lumières de leur smartphones pour interpréter la ballade « Ocean Deep ». C’est le moment magique de ce concert. Un peu de répit fait du bien après toute cette énergie dépensée.

BEAST IN BLACK @ L’Illyade

L’accalmie est de courte durée, puisque nous voilà repartis pour un morceau d’anthologie avec « Beast in Black ». La foule reprend en chœur les refrains et c’est tout juste si elle laisse le chanteur continuer. J’avoue que c’est un des titres que j’ai le plus apprécié ce soir.

« I want to see all the crowd to be hardcore », nous dit YANNIS. Euh non, ce n’est pas une bonne idée, voilà qu’un mini Wall of death démarre dans le public pour le titre, vous vous en doutez : « Hardcore ». Ils sont fous ces gaulois ! Mdr.

« Blind and Frozen » couronne le set du groupe international. « Merci beaucoup Grenoble, bonne nuit », conclut le chanteur, en Français s’il vous plaît, avant de quitter la scène. Le public se manifeste bruyamment pour faire revenir le groupe avec les « oh oh oh oh » de rigueur. Comme le groupe ne semble pas vouloir revenir, les fans lancent des BEAST IN BLACK ! BEAST IN BLACK ! jusqu’à ce que le groupe remonte sur scène.

BEAST IN BLACK @ L’Illyade

YANNIS reprend la parole : « Vous êtes incroyables ! », dit-il encore une fois dans la langue de Molière à la fin de « Cry Out for a Hero ». « One night in Tokyo » voit le public faire un circle pit. Un « Disco mosh pit », s’en amusera le chanteur. « Greunobleu ! Vous êtes fantastiques ! Merci beaucoup ! », conclut-il toujours en Français. Et c’est sur la fin du monde, « End of the World », que ce termine le set avec les chaleureux remerciements du groupe et le « Eyes of a Tiger » de SURVIVOR en fond sonore.

Une fois le concert fini, nous faisons un petit tour au stand de merch’, où nous rencontrons GUS et HERBIE venus discuter avec les fans, signer des autographes et prendre des photos. En ces temps de meet & greek, euh… greet (lol), ça fait plaisir de voir des musiciens prêts à aller aux contacts de ses fans.

Il est l’heure de retrouver dans nos pénates, non sans avoir remercié au passage YVES de METALLIAN pour cette belle soirée.

BEAST IN BLACK @ L’Illyade

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RHINO BUCKET au Brin de Zinc

Mardi 23 février 2023 à Barberaz (73)

Deux semaines après mon premier concert de l’année, me voilà de retour à Barberaz au Brin de Zinc pour voir, une fois de plus – même si ce n’est pas fait exprès – un groupe américain. Maintes fois reporté (depuis minimum deux ans), le concert des RHINO BUCKET, groupe légendaire de Los Angeles, a enfin lieu ce mercredi soir !! En tournée depuis le début de l’année, ils reprennent du service sur le vieux continent pour venir faire secouer les crinières des Européens. Après avoir commencé en Belgique et en Allemagne, les voici enfin en France !

Ce soir, mon copain de concerts, Steve*74, m’accompagne pour faire le photographe. Je ne suis pas mécontent qu’il soit là, je serais plus tranquille pour faire mon report. Quand on est concentré sur les photos, ce n’est pas si simple de faire un compte-rendu. Enfin bref, le trajet se fait comme d’habitude (non, pas les yeux fermés ! De toute façon, ce n’est pas moi qui suis au volant.) et nous arrivons tranquillement à Barberaz.

Arrivés sur place, nous nous rendons compte que le parking est blindé. Ayant entendu des rumeurs, je me doute qu’il va y avoir du monde. Mais ce coup-ci, le Brin de Zinc affiche complet. Pour un mercredi soir, c’est pas mal je trouve. Et, comme me le dira Thomas, le GO du BDZ en fin de concert, le groupe le mérite bien depuis le temps qu’ils tournent sur le circuit.

En entrant dans notre repaire favori, nous nous rendons compte que le devant de la scène est pris d’assaut. Bah, ce n’est pas aux vieux singes qu’on apprend à faire la grimace ! Nous nous retrouvons donc rapidement près des planches. Et ça tombe bien parce que nous retrouvons beaucoup de nos copains arrivés bien avant nous. Nous avons le temps de discuter pendant ce qu’il me semble des heures. A croire que RHINO BUCKET fasse durer le plaisir avant d’entamer son set, lol.

Puis les lumières s’éteignent. Deux, trois coups de guitare et c’est parti avec « One Night Stand » enchaîné par « The Hardest Town » et suivi peu de temps après par « Hey There ».

D’entrée de show, les points sont mis sur les I. Le concert va être rock’n’roll à fond les ballons, influence AC/DC !

GEORG DOLIVO, guitariste chanteur de son état et leader incontesté depuis le début du groupe, est en pleine forme. Il a toujours sa voix rocailleuse si spéciale qui a de faux airs à un ancien défunt chanteur du groupe légendaire originaire d’Australie. Accompagné par d’excellents musiciens, dont REEVE DOWNES, bassiste depuis le début, DAVE DuCEY (WARRIOR SOUL) derrière les fûts et enfin BRIAN « Damage » FORSYTHE, le second guitariste depuis 2001, qui a été également dans les années 80 membre d’un groupe que j’adore : KIX. Des musiciens très terre-à-terre, sans fioriture qui, une fois les guitares branchées, font le job.

Après nous avoir assommé avec « Who’s got mine », GEORG prend de nouveau la parole : « J’ai quelques questions pour vous : « Combien de personnes ont déjà vu le groupe ? Levez le bras ! ». Les fans s’exécutent. « Ok, d’accord. Combien pour la première fois ? »

Cette fois-ci, c’est aux nouveaux fans de lever le bras. « Ouah, bienvenue ! Ce morceau s’appelle… euh… comment déjà ? », demande le guitariste, qui semble avoir perdu la mémoire, à son comparse bassiste. REEVE se marre et regarde la setlist posée à ses pieds : « Hello citizen !! », lui rétorque-t-il, toujours mort de rire… tout comme BRIAN d’ailleurs.

Et l’un des morceaux phares du RHINO est joué à cent à l’heure. C’est l’euphorie complète dans le Brin de Zinc ! Nous suons à grosses gouttes, serrés comme des sardines (oui, au fond de cette boîte) mais heureux de vivre un bon moment avec nos copains Californiens.

Les f*ck et les f*cking sont de sortie lorsque GEORG prend la parole entre les morceaux. Malgré le fait qu’il soit né en Scandinavie, il parle avec un accent américain à couper au couteau. Ce qui n’est pas surprenant vu qu’il a vécu quasiment toute sa vie à Van Nuys, un quartier du nord de Los Angeles.

REEVE est très expressif, faisant ronfler sa basse dans les baffles sous les martèlements de DAVE, gants sur les mains, qui semble posséder plus de bras que nécessaire.

Mais, pour moi, celui qui brille par sa prestance, en dehors du leader, c’est bien BRIAN. T-Shirt de BLACKCHERRY SMOKE sur sur le dos, il gratte et câline sa Fender Telecaster ’71 de couleur crème comme un chat à l’affût qui joue avec une souris.

Les titres défilent à la vitesse d’un TGV sur les rails. C’est carré, précis, la machine est bien rodée et on passe un super moment. La chaleur est de plus en plus étouffante, mais elle ne nous empêche pas de taper des pieds, secouer nos crinières (même ceux qui n’en ont pas), hurler comme des fous. Ces rythmiques qui vous transcendent, vous empêchent de rester de marbre ! Le peu de décors, à part le backdrop de rigueur, l’absence d’effets pyrotechniques (heureusement), permet au groupe de nous prouver qu’ils n’ont pas besoin d’artefacts pour séduire un public.

Certains morceaux joués ce soir ont figuré sur des B.O de films, tels que « Ride with yourself » sur Wayne’s World, ou encore «  Welcome to Hell « (The Wrestler avec Mickey Rourke). « A long time ago », comme nous le rappelle GEORG. Des vieilleries en veux-tu, en voilà. De « Blood On The Cross » tiré du tout premier album sorti en 1990 à « Beat To Death Like A Dog » du second, de « Pain » à « Bar Time » en passant par « Welcome To Hell » des années 2000, plus de trente années de hits nous bousculent. Pas de complexité dans la musique du RHINO, juste du bon rock à trois accords, celui prôné par AC/DC, et qui a le don de fédérer tout un public à sa cause.

GEORG qui, depuis le début du concert, tourne à la Badoit (c’est ce qui s’appelle entretenir sa santé), fait taper des mains les fans durant « Raise your glass » avant de présenter l’un de ses morceaux favoris « Monkey boy highway ».

Le temps passe mais nous on ne trépasse pas, nous en voulons encore ! Il commence à se faire tard mais, bizarrement, ce n’est pas un problème quand on passe un super moment.

GEORG reprend la parole après nous avoir asséné deux morceaux dantesques. « Vous passez une bonne soirée ? Nous aussi ! Il nous reste deux titres et après, on se retrouve au fond pour les photos, boire une bière, serrez les mains ou simplement vous dire merci. ». Et c’est après un « Hammer & Nail » et l’incontournable « Ride the Rhino », tiré lui-aussi du premier album, joués à fond les ballons que se termine le show de nos nouveaux copains Californiens.

Qui a dit que c’était l’heure ? Le Brin de Zinc se manifeste bruyamment et RHINO BUCKET revient sur scène sous les acclamations. « Ok ! Ok ! nous allons vous en faire un autre. Merci de tout mon cœur ! », nous dit GEORG, le sourire aux lèvres.

« Smile », un titre issu de l’album « And Then It Got Ugly » marque la fin du set. Il n’y a pas à tergiverser, voir le RHINO dans de telles conditions, c’est un pur bonheur ! Un concert en toute intimité ou presque, redoutable d’efficacité.

Cela fait à peine cinq minutes que le groupe a quitté la scène que, comme promis, il nous attend au stand de merch’ pour prendre des photos, dédicacer tout ce que l’on veut, ou simplement discuter. GEORG ayant bien sué s’est changé et a troqué sa Badoit pour un verre de bière. BRIAN, que j’ai félicité pour son T-shirt et son jeu de guitare, nous a raconté qu’il était pote avec les BLACKCHERRY SMOKE. Perso, j’aimerais bien, ainsi que pas mal de copains ce soir, les voir un jour au BDZ. DAVE, lui, a un T-shirt de JUNKYARD, un autre groupe qu’on aimerait bien voir dans notre région. Enfin, on peut toujours rêver, lol !  

Il est temps pour nous de saluer tous les copains ainsi que les musiciens avant de rentrer chez nous. Ce soir, grâce à RHINO BUCKET, je suis retourné dans mon adolescence. Comme aurait dit Lao Tseu, il vaut mieux allumer une bougie que maudire l’obscurité.

KRASHKARMA au Brin de Zinc

Mardi 10 janvier 2023 à Barberaz

Il est un peu moins de 11h du matin lorsque Ti-Rickou, notre rédac’ chef préféré, m’appelle :

  • Tu fais quelque chose ce soir ?
  • Euh… Non, j’ai rien de prévu, pourquoi ?
  • Eh bien, J’aimerais bien que tu ailles au Brin de Zinc de Barberaz pour aller voir KRASHKARMA.
  • Qui ça ?
  • KRASHKARMA ! C’est un duo de hard-rock moderne venu tout droit de la Cité des Anges.
  • Connais pas.
  • Tu verras, c’est super. De toute façon, tu es accrédité !

Bon ben, je n’ai pas trop le choix. Je pose quand même une oreille sur la toile (rassurez-vous, je l’ai récupérée) histoire de n’être pas complètement ignare et j’avoue que ça m’a l’air de bien sonner.

Donc direction Barberaz pour une soirée qui s’annonce palpitante !

La route se passe sans problème, avec les yeux grands ouverts étant donné que ma chère et tendre a bien voulu m’accompagner (peux même plus faire l’andouille maintenant, c’est pô juste !!). Une fois arrivés, je constate que le parking est bien rempli. Un mardi soir ? C’est quand même surprenant. Le concert serait-il blindé ? Bah, il doit sûrement y avoir des événements dans les activités d’à côté. On est en début d’année, et ils doivent fêter ça. Un jour de semaine, il ne devrait pas y avoir grand monde.

J’arrive devant l’antre de la bête et je constate que le Brin de Zinc est bel et bien rempli !! J’ai vraiment été mauvaise langue, mdr.

J’en profite pour souhaiter une bonne année à tous les copains (en même temps à ceux qui prennent le temps de me lire) et me rends compte, vu le nombre de photographes présent dans la salle, de la notoriété grandissante du groupe. Il faut dire que KRASHKARMA a le vent en poupe depuis quelques années déjà. 2011 pour être exact et leur fameux single “Save Me” diffusé massivement sur les stations de radios à travers les États-Unis (pas en France, vous vous en seriez doutés).

Une des premières choses que je remarque, c’est le magnifique backdrop du groupe. Un mélange de Frankenstein et de Freddy Krueger, en passant par « Massacre à la tronçonneuse » et de « L’homme de Vitruve ». Ça promet.

Je discute à bâtons rompus avec les copains des derniers concerts de l’an passé et ceux à venir et le temps file à une vitesse… Papoti, papota, c’est bien beau tout ça, mais ça commence quand ? On aperçoit de temps à autre le duo qui semble préparer son matériel puis plus rien.

Il est 21h15 précise lorsque les lumières s’éteignent. C’est bizarre, il y a un type sur la scène avec une lampe torche la main et il ne ressemble en rien au groupe. D’un seul coup, quelqu’un hurle dans un mégaphone au fond de la salle sur des coups de caisse claire. Éclairés par la fameuse lampe torche, le duo de Los Angeles arrive du fond de la salle. « Ladies and gentlemen, from Los Angeles, California… please welcome THE KRASHKARMA !!!».

Dans un bruit assourdissant, RALF DIETEL (chant, guitares) hurle « Are you with us ? I say : Are you with us ? » sous les martèlements rythmés de NIKI SKISTIMAS (chant, batterie). Le couple, dans la vie comme sur la scène, traverse la foule, haranguant le public, tout en jouant leur premier morceau “Wake them Up”. NIKI s’installe derrière sa batterie, micro serre-tête autour du crâne, chantant les refrains pendant que RALF éructe et fait hurler sa Frankenstein Guitar/Bass (un système unique qu’il a créé et qui lui permet de générer les parties de basse, tout en jouant ses parties de guitare) pour réveiller une foule abasourdie.

Sacrée entrée en matière, qui a le don de mettre de suite l’ambiance !

Dès le second titre, RALF est à fond. Il saute comme un cabri et pose régulièrement un pied sur la batterie afin de secouer sa crinière. NIKI, tout sourire, headbangue comme une damnée, au rythme des coups qu’elle assène sur sa batterie. Ce mélange de métal industriel, de rock alternatif, d’une chanteuse gracieuse et d’une voix masculine agressive est fascinant.

Au moment même où vous commencez à trouver le temps long à cause de la voix souvent bestiale et gutturale de RALF, NIKI contraste de suite avec sa voix plus mélodique.

Les lights sont super bien faits, mettant bien en valeur la batterie et sa musicienne. Petit bémol, le son est beaucoup trop fort mais cela ne gêne en rien l’appréciation du concert. Certains de mes copains regretteront, en fin de concert, de ne pas avoir mis les bouchons.

Vous vous demandez : « Comment est-ce possible de faire autant de bruit à deux ? Est-ce une illusion? Un mirage ? De la sorcellerie ? ». Non, évidemment, aucun acte surnaturel n’est à l’œuvre ici ce soir. C’est en fait une science musicale folle. Il faut les voir en live pour comprendre comment deux personnes peuvent faire tout ce boucan en duo. De « Voodoo Devil Drums » à « Killling Time » en passant par « The One Who Knocks » les morceaux les plus puissants voire, oserais-je dire, bourrins (merde, je l’ai dit, lol), sont joués ce soir.

La dépense d’énergie que déploie le duo fait plaisir à voir. Ils donnent l’impression de donner tout ce qu’ils ont pour leur première date en France. Première date en France de leur vie nous diront t’il d’ailleurs. Ils continueront leur tournée dans notre pays dès le lendemain avec un concert à Nantes et finiront à Marseille le lundi suivant après avoir traversé le pays de long en large.

« On nous qualifie de WHITE STRIPES du métal, voire même des Bonnie & Clyde du rock’n’roll mais nous, on s’en fout. Nous sommes KRASHKARMA, nous venons de Los Angeles en Californie et nous jouons du vieux métal ! », nous dit RALF.

Les riffs de guitare explosifs, la pulse frénétique de la batterie, la puissance de la voix de ce dernier et celle de NIKI dégagent une énorme énergie communicative qui fascine.

RALF, aux dreadlocks qui rendrait jaloux RANDY BLITHE de LAMB OF GOD, tient le public au creux de sa main. Il harangue la foule, jouant de l’archet, tel un PAT McMANUS de MAMA’S BOYS, et même de l’harmonica (où il est rejoint par NIKI pour un superbe duo), en venant se frotter au plus près des spectateurs. Cependant, il n’est pas le seul. NIKI monte régulièrement sur ses fûts, histoire de montrer qu’elle aussi elle en a (pas de la testostérone, évidemment), et de se faire voir par le fond de la salle.

L’ambiance dans le Brin de Zinc est survoltée et des slams sont régulièrement déclenchés. C’est de la folie furieuse ! Heureusement que je suis sur le côté, les slams et les pogos, ce n’est plus de mon âge, mdr.

La taille de la scène met en évidence l’énorme kit de batterie de NIKI, laissant peu de place à RALF et son look de surfeur. S’il n’avait pas sa Frankenstein Guitar/Bass je n’aurais même pas pensé qu’il était musicien. D’ailleurs, il nous dira, avant de faire chanter le public sur « Kill me slowly » : « Lorsque je rentrerai chez moi et que je serai sur la plage, ma planche de surf sous le bras, je fermerai les yeux et je penserai à vous et à ce moment-là, parce que vous êtes ma famille ».

RALF, guitare en mains et NIKI derrière son kit headbanguent sans compter. Par moments, ils sont même synchronisés. C’est fou le plaisir qu’ils semblent procurer au public de plus en plus nombreux !

Pendant le morceau « Girl with a Hammer » NIKI monte, une fois de plus, sur sa batterie, marteau de Thor en mains. Elle le montre au public puis, lors du refrain, elle s’en prend à une cymbale juchée à même le sol, la frappant violemment. Pauvre cymbale qui n’a rien demandé à personne, lol !! Un peu kitch, mais sympa quand même.

Non seulement, NIKI fait de l’escalade, mais RALF en fait autant. Sûrement pour voir combien de spectateurs il y a ce soir. Je vous rappelle que le Brin de Zinc est blindé à mort. Cela faisait longtemps que je ne l’avais pas vu ainsi (qui a dit depuis l’année dernière ?).

« Je n’entends rien ! Faîtes du bruit ! », nous hurle RALF, en français dans le texte et quasiment sans accent. « Merci beaucoup », renchérit NIKI, toujours dans la langue de Molière. Certes, ils parlent régulièrement en Anglais, dans leur langue natale (heu non en fait, RALF est né en Allemagne) mais font l’effort de sortir des mots en Français afin que les non-anglophones puissent comprendre. C’est une belle attention.

NIKI, gant lumineux sur une main, décide de faire asseoir l’assistance. Les lumières deviennent sombres et l’ambiance plus feutrée. C’est le moment magique du concert.

Des parties de guitare acérées ou lourdes, des refrains entêtants, et un show qui libère une bonne dose d’euphorie, KRASHKARMA incarne tout ce qui peut produire l’extase ultime du live et du rock.

C’est incroyable ce que ce duo est capable de procurer dans cette énergie concentrée qui se dégage de leur mélange de rock et de métal. Un style original qui leur sied comme un gant.

Trois reprises : une de SLAYER, une de METALLICA, pour finir sur un « Ace of Spade » de qui vous savez, et c’est plié. Une heure après la traversée de la foule et joué son premier titre, KRASHKARMA plie bagage.

Un peu court, certes, mais quelle prestation ! D’une intensité brutale et dansante à la fois, qui a cognée de la première à la dernière minute. Quel groupe, j’en suis devenu fan !!! Le large éventail de couverture médiatique et les critiques toujours euphoriques soulignent que KRASHKARMA est en train de conquérir la scène de la musique lourde, et possède aussi tout ce qu’il faut pour devenir un groupe méga star de la scène. Ne les ratez pas s’ils passent pas loin de chez vous.

Le duo prendra le temps de signer et discuter avec le public, faire des photos avec une sympathie et un sourire qui ne les ont pas quittés de toute la soirée.

Personnellement, je ne suis pas mécontent que ça se termine tôt, il faut aller bosser le lendemain, mais pour une fois je peux rester encore un chouïa. Étant donné le nombre de fans (masculins dans leur majorité) qui s’accumule autour du duo (particulièrement NIKI) et l’heure qui n’en finit plus de passer, je m’abstiens d’aller saluer le duo.

Le retour se fait tranquillement tout en écoutant à fond « Storm », le dernier album de KRASHKARMA sorti en 2021.

Encore une fois, un grand merci à Thomas et au Brin de Zinc pour cette nouvelle découverte !