RAISMES FEST 2025 – Jour 2

Et c‘est avec un doux réveil avec les hennissements de chevaux – pas étonnant, vu que le site jouxte un grand haras – et une bonne odeur boisée que je commence cette journée. Je prends donc tranquillement la direction du café local, au stand de merchandising du RAIMES FEST pour un petit dej’ complet. Cette deuxième journée du festival commence sous de très bons hospices !

Cool les mecs, je suis sur place à 10h30 et dans une demi-heure, on ouvre les portes aux fauves !  En effet, ce dimanche, les festivités démarrent une heure plus tôt que la veille et c’est le deuxième vainqueur du tremplin du Ch’ti Rock, les Nordistes de TT TWISTER, qui ont la lourde tâche d’ouvrir cette deuxième journée offerte au Rock et au Metal.

Le chanteur a une voix chaude, les guitares sont acérées ; ça sent la sueur du bon Hard / Rock n’Roll ! C’est l’heure du repas (set de 12h00 à 12h 30) et le chanteur a sû faire sortir de sa torpeur le public quelque peu observateur. Pour le dernier titre, le chanteur endosse la guitare pour « Crossroads », un titre bien lourd et pêchu. Une bien belle surprise !

On se laisse séduire par le groupe suivant GOODGRIEF et leur Grunge Rock des 90’s. Ca joue et on a plaisir à entendre ce son et ces influences à la PEARL JAM, ALICE IN CHAINS ! On a là des musiciens accomplis et qui ont roulé leur bosse. Ca se sent et c’est un réel plaisir à les voir sur scène.

Aussitôt leur set fini, je cours à un food truck pour un hamburger sauce Maroilles. C’est bien bon et je suis prêt pour affronter encore 11h00 de live !

Je surveille la montre car je n’ai pas droit à l’erreur. Il y a deux ans, sur ce même site, j’ai raté la prestation des MERCURY RIOTS et je les ai également ratés au Sweden Rock ! Mon rédac’ chef m’a dit : « Cette fois-ci, tu n’as pas intérêt à les louper ! Si je te dis que c’est génial, c’est que ça l’est ! ». Et il m’avait vanté comme il sait si bien le faire ce groupe américain, de Los Angeles plus précisément, en live pour les avoir vus plusieurs fois.

Et je vous le dis direct : je ne vais pas être déçu ! Nous allons avoir droit à 40 minutes d’un show burné. Quelle énergie ! « L.A. Girls », « Light it up », le génial « Sweet Melody » s’enchaînent pour le bonheur de nos oreilles.

Le guitariste va même prendre un bain de foule et s’entourer du drapeau de l’Uruguay, donné par des fans. Il semblerait qu’il ait des origines latines et de ce pays d’Amérique du Sud. Il remonte sur scène et c’est un déluge de riffs, de Rock n’Roll avec « Make Love », « Take me when you go ».

Ils nous achèvent avec « Save me a Drink ». Waouh, c’est la 1ère claque de la journée !!!

Ce sont maintenant les Anglais de THE KARMA EFFECT qui ont la difficile tâche de leur succéder. Voilà un Classic Rock de très bonne facture aux influences marquées par BAD COMPAGNY, le AEROSMITH des débuts, BLACK CROWES…

On est emporté dans les méandres du delta avec des riffs bluesy, des claviers d’un autre temps. D’ailleurs, j’ai adoré le claviériste, complètement dans son trip !

Un petit reproche qui concerne le chant. Je trouve qu’il manque de modulation dans la voix et ça reste, à mon sens, un peu trop dans les aigus.

Un bon quart d’heure de pause et voilà déjà CATS IN SPACE sur scène. C’est un groupe très attendu par les puristes car, malgré leurs 10 ans d’existence, ce groupe n’a encore jamais traversé le Channel pour nous rendre visite.

Les gars du Surrey vont nous emmener dans un Rock mélodique aux claviers somptueux (à la ELO). Les harmonies vocales et les guitares fluides, me font parfois penser à TOTO.

Avec leurs refrains accrocheurs, ils ont réussi à séduire une partie du public. Une belle parenthèse mélodique pour un groupe à suivre de près !

Autant vous dire que j’attendais de pied ferme leurs successeurs sur scène, à savoir les Bretons de KOMODRAG & THE MOUNODOR. Ils ont déjà une belle réputation quant à leurs prestations scéniques. Pour ma part, je les ai vus, un mois auparavant dans leurs terres, au festival Fête du Bruit de Landerneau.

Incroyable, dès les premières notes d’orgue Hammond, on est plongé dans le Bayou, au fin fond de la Louisiane ! Presque 10 musiciens sont présents sur scène : trois guitaristes, deux batteurs, deux chanteurs… Ce groupe est en fait la réunion de deux groupes (KOMODOR et MOUNDRAG) qui se sont rencontrés lors d’une jam. L’alchimie s’est faite et ils ont donc décidé de s’unir. En 2022, fort des échos de leurs concerts, le groupe part, avant même la sortie de leur 1er opus « Green Fields of Armorica », en tournée en France et Espagne. Les Vieilles Charrues, les Francofolies de la Rochelle et même le Hellfest, ne s’y sont pas trompés puisqu’ils les font jouer dans leurs festivals respectifs !

Mais revenons à nos moutons ! Avec une intro à l’orgue Hammond comme une messe Gospel, ça déboule sur « Ready for the Boogie », « Born in a Valley ». GOUDZOU, le guitariste fou, bouge dans tous les sens avec sa Flying. Le claviériste harangue la foule avec le refrain de « Brown Sugar ».

On navigue en eaux troubles avec un Rock Psychédélique pas piqué des hannetons. C’est superbe ! J’adore leur morceau épique « Green Fields of Armorica ».

GOUDZOU ose franchir la fosse et les barrières. Il va même jusqu’à planter son pied de micro au milieu de la foule pour communier avec le public ! Pas simple après ça de revenir sur scène avec la foule qui reste agglutinée autour de lui. Et, quand il remonte enfin sur scène, c’est pour mieux laisser la place à son acolyte à la Flying qui part déambuler dans le public, juché à la manière d’un Joël O’KEEFE, sur les épaules d’un roadie.

Aussitôt revenu sur scène, on a droit à « Voodoo Love », « Marie France ». Quelle énergie, ils donnent tout d’eux ! Le public est conquis et c’est avec un rappel qu’on a droit au « Ramblin’ Rover », cover du génial JERRY LEE LEWIS.

Difficile de passer après un tel cataclysme mais le groupe suivant, c’est VANDEN PLAS et il est ici comme à la maison. En effet, ils ont joué ici il y a 27 ans et ils ont été la première tête d’affiche (à l’époque le festival se passait sur une seule journée). Et 2025 est une grande année puisqu’ils fêtent leurs 40 ans de carrière.

C’est aussi une vieille histoire pour moi. En effet, dans le début des années 90, je sévissais dans le fanzine Rock Time, dédié au Hard Mélodique, au Hard FM, à l’AOR et aussi aux autres styles de Rock. Nous collaborions avec Olivier GARNIER, grand dénicheur de talents et qui officiait chez CNR Music. Il nous avait vraiment vanté les débuts prometteurs de VANDEN PLAS et lorsque nous avions écouté, toute la rédaction avait adhéré à leur premier opus « Colour temple ». C’était en 95. Quelques années plus tard, je retrouvais les VANDEN PLAS pour un concert acoustique magique à Lyon, sur la péniche la Marquise.

Pour vous dire que ces retrouvailles à Raismes me font chaud au cœur ! Après l’intro, on rentre vite dans l’ambiance avec l’énergique « Push », tiré de leur premier opus. Andy KUNTZ, le chanteur, nous parle de cette période difficile du Covid pour tous et pour le groupe. Ce dernier est toujours aussi soudé et depuis ses débuts a un line-up stable, si ce n’est le départ de Gunter WERNO, remplacé par Alessandro DEL VECCHIO (EDGE OF FOREVER, HARDLINE, JORN LANDE) aux claviers. Avec son intégration récente dans le groupe (depuis le nouvel album), Alessandro semble bien intégré et y a apporté un sérieux vent de fraîcheur, comme le confirmait récemment Stephan LILL (Guitare).

Aujourd’hui, ils nous offrent un set d’1h10, qui explore, dans un registre Metal Progressif, toute leur discographie. « The Empyrean Equation of the Long Lost Things » a la part belle avec deux titres : « Sanctimonarium » et « My Icarian Flight » et on en découvre toute la richesse.

« Vision 13 – Stone Roses Edge » et « Postcard to God » terminent un show jouissif où le public fidèle est au rendez-vous. Et si vous l’êtes, rendez-vous le 14 novembre au Forum de Vauréal pour un show complet !

Place aux Hollandais de DEWOLFF avec leur Rock Blues Psyché. Ils ont un look totalement décalé (chemises à fleurs et pantalons pattes d’eph’…) mais alors, quelle maîtrise que ce trio ! D’ailleurs les musiciens de KOMODRAG & THE MOUNODOR ne s’y trompent pas car je vois le guitariste, le claviériste et un de leurs batteurs, plantés sur le côté de la scène à regarder le show.

Le guitariste est impressionnant et on est là, béat, à écouter ces successions de notes et de riffs. Et question riffs, on va être servi : un bel hommage rendu à OZZY OSBOURNE avec le classique «War pigs » de BLACK SABBATH. Tout juste remis, qu’on va avoir droit à « Nothing’s changing » et on finit avec un dernier titre « Rosita ».

Le RAISMES FEST va se terminer en beauté avec un groupe qui a 55 ans d’âge, WISHBONE ASH. Incroyable ! Les pionniers des twin guitares, ce sont eux ! Ils ont donné le mot à THIN LIZZY, JUDAS PRIEST, IRON MAIDEN… Et c’est avec deux albums, l’excellent « Arcus » en studio et le « Live dates » en live, qu’ils ont gagné leurs lettres de noblesse.

Et bizarrement, ils n’ont pas tant vieilli que ça ! J’avais déjà fait ce constat en revoyant le groupe il y a 3 ans au Festival Guitare en Scène ainsi que cet été au Sweden Rock Festival.

Dès l’entrée dans le pit, je vois, collé aux barrières, un public plutôt âgé et heureux d’assister au show de ces sacrés vétérans du Rock. Pendant 1h10 de concert, ils vont explorer toute leur riche discographie. Et à l’écoute de leurs premiers titres « Living proof », « Runaway », « Outward bound », je vois la joie éclairer le visage du public. Mais quand débutent les premières notes de : « The King will Come », une clameur retentit.

Je suis moi-même sous le charme et la nostalgie. Il faut dire qu’à 18 ans, j’écoutais religieusement ce vinyle sur ma platine. Là, vous avez l’exemple type des twin guitares, confirmés par les titres « Warrior » et « F.U.B.B. ». Sur le côté du pit, on voit Andy KUNTZ ainsi que quelques membres du staff, apprécier le show et la dextérité d’ANDY POWELL.

Depuis 8 ans, Mark ABRAHAMS (guitare) est venu en renfort d’Andy POWELL, membre fondateur du groupe, qui assure le chant et la guitare. Il existe une réelle complicité sur scène entre le plus jeune guitariste et son aîné. Celui-ci prend d’ailleurs beaucoup de plaisir à le taquiner avec sa guitare. Bob SKEAT, lui, assure la basse depuis bientôt 30 ans avec le groupe. Chapeau.

Voilà déjà « Jail Bait » et surtout le classique « Phoenix » qui vont achever leur set. Incroyable ! Le public est survolté. WISHBONE ASH nous octroie donc un rappel après sa sortie. Et pas n’importe quel rappel ! On a droit à un « Blowin’ free » d’anthologie et c’est sous des tonnerres d’applaudissements que le groupe quitte la scène. A la lumière des lights, on découvre des visages radieux. Quel réel plaisir de clôturer ce festival en toute beauté.

Un grand merci à l’organisation, aux partenaires, aux bénévoles et aussi aux gens du Nord pour leur gentillesse. Il y a de grande chance que je sois de la partie l’année prochaine pour une nouvelle édition de ce festival si chaleureux, riche en découvertes et surtout à dimension humaine.

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