Jeudi 21 août 2025 à Barberaz (73)

Report : STEVE*74 – Photos : BERENICE FLECHARD
Pour ne pas changer une équipe gagnante, je pars une nouvelle fois vers Barberaz, en banlieue de Chambéry, pour une soirée placée sous le signe du Blues. A l’affiche ce soir LEANWOLF, un artiste qui a le vent en poupe et dont la notoriété monte en flèche ces derniers temps.
C’est la troisième fois qu’il arpente le plancher du Brin de Zinc et je ne l’ai encore jamais vu. Il est temps de réparer cette anomalie d’où ma venue ce soir sur les terres savoyardes.

La première fois que son nom est parvenu à mes oreilles c’est lors des tremplins du festival Guitare en Scène qu’il a brillamment remporté. Cela lui a mis le pied à l’étrier et lui a permis de jouer un peu partout en France et d’effectuer des premières parties d’artistes célèbres. Une notoriété sur la pente ascendante est un signe positif qui ne trompe pas les amateurs du genre.
Originaire de Montpellier, il a oublié son vrai nom, Quentin AUBIGNAC, pour LEANWOLF et il revendique un répertoire Blues. Oui, j’ai oublié de préciser que notre bonhomme joue de la guitare.


Crédits photos : BERENICE FLECHARD
Avec une vingtaine de minutes de retard sur l’horaire annoncé, les musiciens traversent la salle avant de monter sur scène. Ce retard a permis aux retardataires d’arriver et m’a permis de dire bonjour et de bavarder avec mes connaissances présentes ce soir.
Avant de jouer la moindre note LEAN prend le micro pour nous dire bonjour et constater avec un plaisir non dissimulé le nombre croissant de participants à cette soirée. D’après lui le nombre de spectateurs aurait doublé depuis son dernier passage !! Et c’est vrai, la salle est très bien remplie pour une fin août.
Mon voisin du soir me fait tout de suite remarquer qu’il manque le clavier. En effet, c’est sous la forme d’un trio que ce soir les musiciens évoluent. Exit le clavier pourtant présent sur les disques et à priori lors des concerts. Le son sera forcément un peu différent sans lui, il manquera certainement des rythmiques ou des ambiances.

Un gros backdrop trône derrière la batterie et Lean est coiffé d’un chapeau et porte des lunettes noires. Voici pour le décor, place maintenant à la musique.
Après un début plutôt calme LEANWOLF corse son jeu et enchaîne sur des tempos plus rapides, limite boogie par moment. Le moins que je puisse dire à ce moment-là c’est qu’il pratique bien du Blues. On ne m’a pas menti sur la marchandise ! Il va jouer essentiellement des titres issus de ses deux EP sortis en 2021 et 2024.
LEAN demande rapidement au public de participer en chantant les traditionnels Oh! Oh! Oh!. « Save me », le morceau suivant lui est, si je puis dire, plus Heavy mais pas dans le sens Metal. Le jeu de guitare pourrait s’apparenter à du GARY MOORE avec un mélange Blues Soul envoûtant.

S’ensuit « Red hair woman » issu lui aussi du dernier album. Le registre reste le même, un habile mélange de Blues Soul avec toujours cette voix rauque. Alors que l’on croit le morceau terminé avec juste quelques notes de basse, LEAN reprend le devant de la scène avant de se lancer dans un long solo endiablé et de revenir au chant pour le finir.
Une reprise de MARCUS KING, un de ses compositeurs favoris, devant un public toujours aussi calme. Il faut dire que ce style de musique ne favorise pas les débordements mais plutôt de l’attention. Même LEAN a l’air de regretter cette relative passivité et encourage les spectateurs faire plus de bruit. D’un autre côté avec le titre suivant, « Angels », écrit après la mort de son grand-père, je ne suis pas sûr que cela fonctionne. Après avoir changé de guitare, il le chante seul. Il nous a expliqué que cela lui avait fait du bien de la composer et il aime l’interpréter en live. Avant d’annoncer le morceau suivant il se demande à haute voix s’il n’a pas plombé l’atmosphère avec ce titre très doux, plutôt triste et un chant parfois assez haut perché.

« Everybody needs a woman », « Get it up » suivent. Le public a retrouvé plus de verve et l’ambiance est remontée avec des titres plus entraînants même si certains passages sont calmes avec quelques notes égrenées avec parcimonie. C’est, je pense, sa marque de fabrique car on retrouve souvent à mon sens cette construction.
Le temps passe vite et c’est le moment de présenter ses compagnons de jeu du soir : Romain DELORME à la basse et Emilien GINDRAT à la batterie sans oublier le sonorisateur Nicolas, de remercier aussi le Brin de Zinc pour l’accueil et de trouver qu’il fait chaud sous les spots et qu’il très envie de s’hydrater avant d’attaquer « Frustration ». Un riff que certains apparentent à STEVIE RAY VAUGHAN, un refrain que l’on retient aussitôt et un solo de guitare compliqué mais tout en finesse. Il nous explique qu’il a baigné dans cette musique, écouté des grands noms du style avant de s’ouvrir récemment à la Soul et surtout au Rock Sudiste.
« A song will rise » et après 1h20 de set, c’est terminé. Rappel obligatoire et surprise, c’est Romain qui revient seul pour prendre le micro et nous demander avec humour si les deux autres vont eux aussi revenir !

Pour clôturer cette soirée nous avons droit, d’après LEANWOLF, à une chanson d’amour intitulée « Tennessee whiskey ». Un amour profond car cette reprise de CHRIS STAPLETON va faire durer plus de dix minutes ce rappel avec toujours les fameux Oh! Oh! Oh!. Un morceau plutôt calme mais hyper développé, construit pour permettre à LEAN d’exprimer au mieux son jeu de guitare avec un long solo.
Après s’être un peu absenté, il arrive tout souriant au stand du merch’ pour les traditionnelles photos ou dédicaces d’albums. Encore une bonne soirée et peut-être bientôt pour une quatrième venue dans cette salle car quand on aime on ne compte pas !
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