Dimanche 29 juin 2025 à Manigod (74)

Si vous suivez mes reports sur le NAMASS PAMOUSS FESTIVAL, vous savez que le dernier jour, je fais souvent l’impasse, surtout depuis qu’il se déroule sur trois jours. Le dimanche ? C’est réservé à la sieste, à la messe (lol), au repos, à la famille… En bref, c’est le dimanche, quoi ! En fait, le dimanche, je suis hors service et, là, 2 jours de festivités, c’est long. Mais cette fois-ci, impossible de faire l’impasse. C’est quasiment le meilleur jour du festival !
Report : SEB 747 – Photos : STEVE*74
Mon copain Steve*74 est en meilleure forme que les jours précédents. Il a donc décidé de m’accompagner afin d’assister au dernier jour. Cela me réjouit même si je redoute un peu la montée. Nous partons donc tranquillement en direction des montagnes sous un soleil radieux et une chaleur infernale. Oui, je sais, quand on est metalleux, on aime bien l’enfer, mais à ce point-là, faut pas exagérer. Heureusement, en montagne, il fait beaucoup moins chaud.
Bon, mauvaise nouvelle, faut que je monte à la Tête de Cabeau en arpentant la fameuse côte qui fait peur aux non sportifs. Certains des membres de STAR RIDER avec qui j’ai discuté hier peuvent le confirmer ! Je prends donc mon courage à deux mains et je me motive pour monter. Ok, j’avoue, étant donné que mon copain Steve n’est pas dans sa meilleure forme, j’ai négocié pour monter en 4×4. Electrique évidemment. Faut protéger la nature.

Une fois arrivé à la Tête de Cabeau, il y a de nouveau TISDASS qui joue. Cette fois-ci en acoustique. Comme j’en ai un peu parlé la veille, je n’en dirais pas plus mais c’est toujours aussi sympathique.
Nous en profitons pour nous mettre à l’ombre sous un des nombreux parasols qui jonchent le site. Je remarque que la scène est beaucoup plus petite que celle de Merdassier. D’un autre côté, c’est normal puisque celle de Merdassier est celle qui servait avant. La scène de la Tête de Cabeau est située sur une légère pente face aux montagnes et rend l’endroit encore plus magique. Il ne faut pas être nombreux pour jouer dessus, mais aujourd’hui, il n’y a que des trios. La scène possède aussi un toit amovible, permettant de protéger de la pluie, heureusement inexistante aujourd’hui, et du soleil, ce qui semble parfait. Par contre, il doit faire une chaleur imposante dessous. D’ailleurs, vers la fin du set de TISDASS, le toit est enlevé. Il est ensuite remis pour le début de DAILY THOMPSON, puis à nouveau enlevé sur la fin du set, laissant le groupe respirer l’air des montagnes.

DAILY THOMPSON est un trio natif de Dortmund en Allemagne et est composé de Danny ZAREMBA au chant et à la guitare, Mercedes LALAKAKIS à la basse et au chant et Umberto BALAZ à la batterie. Leur musique mélange du Stoner, du Rock Psychédélique, du Fuzz Rock, du Blues et du Boogie. Le son des années 70, alimenté par les guitares des années 90 en fait un sacré cocktail.
C’est Danny qui officie en tant que chanteur lead, même si Mercedes prend le chant par moments. Le premier titre “Nimbus” résonne dans les montagnes. “Are you free tonight ?”, demande Mercedes avant que le groupe n’entame “I’m Free Tonight” suivi par l’entrainant “Diamond Waves (A Love Song For The Ocean)” et son côté refrain polyphonique.





Le soleil tape fort, mais pas autant qu’Umberto qui torture sa grosse caisse pleine d’autocollants. Sur son Kit tout en rouge et sa caisse claire bleue, un dinosaure en peluche est accroché sur un tom, casquette à l’envers sur la tête. Il insuffle la puissance aux morceaux. “Thank you Namass Pamouss. We are DAILY THOMPSON from Germany” dit la souriante bassiste tatouée sur la quasi-totalité du côté gauche, de la jambe au bras. “Thank you to be here in this incredible place”, ajoute t’elle avant d’attaquer l’excellent “Pizza Boy” qui la voit chanter en harmonie avec Danny et qui fait headbanguer en cœur le public malgré le soleil brûlant.
Les deux voix se complètent super bien à tel point qu’on se demande qui chante quoi par moments. Heureusement qu’on peut les voir et se rendre compte de qui chante quoi justement.






Mercedes prend régulièrement la parole “ Merci d’avoir organisé un festival sur cet incroyable site”, dit-elle. Danny acquiesce. “C’est vraiment beau, mais vous êtes sûr que les montagnes sont réelles ? Parce-que c’est vraiment incroyable !”. Evidemment tout le monde se marre.
Mercedes et sa basse bleu turquoise n’en finit plus de sourire et prend le lead de temps en temps, laissant Danny se concentrer sur ses riffs. Après un “Cantaloupe Melon” de haute volée, c’est « Ghost Bird » un morceau rempli à ras bord de Fuzz pendant lequel Danny et Mercedes se répondent en réveillant les marmottes des montagnes, qui continue de faire bouger les têtes du public, beaucoup plus sage que les jours précédents. Avec sa guitare Fender, ou sa Gibson bleu nuit, Danny groove comme une bête. Et même s’il fait très sérieux, on sent qu’il est capable de rigoler de temps en temps.

Alors qu’on pourrait croire que DAILY THOMPSON en a fini avec son set mais ils ne veulent plus s’arrêter, notamment Danny avec sa guitare bleue à trois cordes. Avec “Chuparosa” et “A Girl Like You”, tout est absolument fantastique, musicalement et scéniquement.
C’est avec “Slow Me Down” que le groupe finit son set. Sur ce dernier titre, les musiciens se lâchent complètement et descendent de scène pour aller jouer au plus près des spectateurs avant que Mercedes ne finissent HS complètement allongée sur le dos. Mais quelle claque ! Ils ont mis le niveau très haut.

Je ne sais pas comment les MARGARITA WITCH CULT vont pouvoir faire mieux. En attendant, nous profitons du beau temps des montagnes et du magnifique paysage à l’ombre des parasols pendant que la scène buff résonne un peu plus bas. Il est 18h environ lorsque le trio anglais monte sur les planches. Ils commencent par un petit “Crawl Home to Your Coffin”, extrait de leur tout nouvel album qui devrait être sorti au moment où vous lirez ces lignes « Strung Out In Hell ».
Le groupe est jeune et en est seulement à son deuxième album, mais cela ne l’empêche pas de pratiquer un Stoner bien lourd, lent et légèrement psychédélique. Tout ce que j’aime dans le style. Le trio venu de Birmingham, la ville de BLACK SABBATH, est composé de Jim THING à la basse, de George CASUAL à la batterie, et de Scott VINCENT à la guitare. Le soleil commence petit à petit à se coucher et le vent à souffler un peu, ce qui fait du bien.





Le trio continue son travail de sape avec « Scream Bloody Murder » un morceau au refrain hymnique qui s’élève au-dessus des rythmes enivrants et des riffs accrocheurs. Ce titre est tiré de leur tout premier album sorti en 2023. Jim aux lignes féroces de basse violette et Scott, à la voix impressionnante, avec sa guitare Flying V (qu’il ne changera pas du set), aux riffs déchirants chantent en harmonie chaque titre et, lorsque George chante avec eux en harmonie, c’est tout simplement… la cerise sur le gâteau. Absolument démentiel.
Et on continue avec le très lourd “Death Lunks at Every Turn” et un petit instrumental au doux nom de “Theme for Cyclops” puis un “Lord of the Flies”, chanté une fois de plus en chorus, lent et lourd… ce qui dans les montagnes se renforce en pesanteur.

“Mars Rover”, encore un inédit de leur futur album, est un puissant morceau rythmé et accrocheur au refrain dont on peut crier chaque mot. S’ensuit un “Witches Candle” sorti en single une semaine avant leur venue et qui pourrait être un morceau sorti par NEBULA. Après “Be My Witch”, un morceau que j’adore, venu de leur tout premier album éponyme, c’est une nouvelle fois, un inédit qui est joué : “Conquer Worm”.
Puis, surprise, voici un cover de BILLY IDOL. Un “White wedding” dans une version Stoner Punk presque méconnaissable et pas piquée des hannetons.







Il est déjà 19h, le temps a filé à une vitesse folle. Est-ce la fin ? Eh non, il leur reste encore quatre titres et notamment un autre cover qui fait l’humanité ! Un petit BLACK SABBATH qui, il me semble, mélange plusieurs titres emblématiques du groupe. Alors que les trois quarts des spectateurs étaient plutôt en retrait, un peu endormi à cause des excès de la veille et de la chaleur, ils deviennent fous et headbanguent en cadence devant la présence massive de MARGARITA WITCH CULT.
“Merci de nous avoir fait venir“, nous dit George. En cette fin d’après-midi ou ce début de soirée, suivant comment l’on se place, nous avons entendu une bande sonore pour une apocalypse mélodieuse et sans équivoque, qui s’est frayée un chemin dans notre cortex cérébral et s’y est installée définitivement. Une fureur pure qui, de la première note à la dernière note, sonne comme une envie alléchante d’en voir plus.

Mais malheureusement, c’est déjà la fin. Ils disparaissent 30 secondes pour revenir sur un ultime morceau, l’ambitieux et nerveux “Sacrifice” qui écrase tout. Ce morceau est absolument génial et d’une agressivité retenue splendide. Lorsque la dernière note est jouée, j’ai bien l’impression d’avoir vu le meilleur groupe du festival. Les MARGARITA WITCH CULT ont fait entrer le bon vieux Doom Psychédélique dans le 21ème siècle avec leurs subtils ajouts d’influences Sludge et Thrash. Si je n’avais qu’un conseil à vous donner, ce serait : ne ratez pas ce groupe en live, c’est une véritable tuerie.
Cette fois-ci, le festival est fini. Il est l’heure pour notre binôme de rentrer au bercail en descendant, à pied cette fois-ci, la Tête de Cabeau.
Un énorme merci à Nicolas et Cassandra pour leur gentillesse et leur disponibilité et toute l’organisation du NAMASS PAMOUSS FESTIVAL. On se revoit l’an prochain !
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