Samedi 24 mai 2025 à Cornaux (Suisse)

Il paraît que « quand on aime, on ne compte pas » et c’est un peu pour ça que nous n’hésitons pas, parfois, à faire des kilomètres pour assister à un concert. Et aujourd’hui, assisté de mon copain de concert STEVE*74, c’est le cas. Nous partons en direction de Cornaux, dans le canton de Neuchâtel, à un peu plus de deux heures de route, chez nos voisins Suisses pour assister à un petit festival qui en est tout de même à sa treizième édition : le CORN’ROCK. Bon, malheureusement, nous n’avons pas le budget route de notre copain HI’ TWIST, et donc, alors que le festival se déroule sur deux jours, nous ne faisons que le deuxième jour.
Report by SEB 747 – Photos : STEVE*74
Partis en milieu d’après-midi, parce qu’on a un peu de chemin à faire, c’est sous un soleil radieux que nous prenons la route. Après avoir traversé plein de tunnels (ceux qui connaissent la route savent de quoi je veux parler) et éviter les gros bouchons, nous arrivons sur le site. Euh… petit problème le GPS, nous a amené juste à côté d’un circuit de voitures télécommandées. Pas sûr que ce soit vraiment là. Cependant, j’aperçois au loin des grandes tentes blanches, typiques d’un festival en Suisse. Nous tentons le coup et arrivons sur le site, mais à l’arrière. Oups, comment on rentre ? Heureusement pour nous, un organisateur qui passait par là nous ouvre le grillage et nous pouvons rentrer dans le terrain des sports de Cornaux, là où se situe le festival.
Après avoir traversé tout le terrain pour aller chercher notre accréditation, sous les regards un peu interrogatifs de bénévoles, nous découvrons le site. Situé sur le terrain de foot de Cornaux dans le Canton de Neuchâtel, ledit site est à taille humaine, et comporte deux scènes. Il y a de quoi boire et manger, et, foi de Neuchâtelois, pour pas très cher. On rencontre même des copains qu’on croise de temps en temps sur la Suisse. Surprenant. Le temps, par contre, est plutôt menaçant mais pour le moment, nous n’avons pas de pluie. Croisons les doigts, même si certains copains venus d’à côté nous indiquent qu’elle est prévue en fin de soirée.

A 19 h pétantes, comme annoncé sur le programme, un homme se présente seul au milieu de la petite scène. Il annonce le début du festival et le début de la soirée. Il nous présente les Suisses de ANOTHER OX, le premier groupe sur les quatre à venir – et pas des moindres – de ce soir. C’est donc le premier show du groupe et le dernier en même temps puisqu’après ce concert, le groupe s’arrête définitivement. Enfin, à part si quelqu’un leur propose quelques milliers de francs suisses pour se reformer, dit T’BO le chanteur d’entrée de set.
Dès les premières notes de « Born Live Die », le ton est donné : ce sera fun et sympathique dans un style un peu Grunge. Le groupe est ultra motivé et dynamique, on en n’attendait pas moins d’un groupe dont c’est le tout dernier concert. Les différents morceaux sont sombres et enjoués ce qui me surprend un peu mais pas en mal.




Mon copain STEVE*74 les ayant déjà vus l’an passé n’est toujours pas séduit par leur musique. Moi, je suis un peu moins négatif que lui. J’apprécie l’ambiance fun du concert ainsi que l’atmosphère des titres. Les morceaux défilent et le public, du plus vieux au plus jeune, voire très jeune, répond bien aux sollicitations de T’BO.
Devant la scène, la future génération s’éclate… sous la surveillance des parents tout de même. Il y en a qui vont bien dormir ce soir. Il faut dire que le Rock des Suisses est brut de pomme et assez entraînant rythmiquement parlant. « On ne fait pas assez de reprises, nous dit notre public. Et c’est vrai. Alors on a décidé de vous en faire une. », annonce T’BO. Ce n’est pas un cover d’un groupe de Metal mais d’un groupe de Rock des années 90 qui s’appelle BIG SOUL. « Le Brio » est le nom de la reprise. C’est assez original et assez proche de l’original tout de même.

Les musiciens sont toujours à fond mais restent statiques laissant toute la place à leur extravagant chanteur. Sur « Knockout », T’BO fait chanter le public à droite puis à gauche. Sur « Sexy Sea Lady », il va derrière la batterie jouer avec son batteur. Ca me plaît bien et j’apprécie toujours leur énergie. Après avoir, tout le long du set, offert des goodies aux spectateurs (CD, vinyles et T-Shirts) le groupe remercie MIKE (le gars qui avait annoncé le concert), tout le staff et le public donnant rendez-vous à ses fans au stand de merch’.
Il est temps pour nous de faire quelques pas sur la droite pour nous installer devant la grande scène où le second groupe de la soirée va jouer.

20h16, MIKE le présentateur de la soirée annonce le second groupe : les Alsaciens d’OVERDRIVERS. Comme c’est tout de même la troisième fois que je les vois, je sais à quoi m’attendre, contrairement à certains spectateurs qui vont les voir pour la première fois. Ils ne vont pas être déçus, c’est moi qui vous le dis !
Et c’est sous une fine pluie et un vent à décorner les cornes de Lucifer qu’ADRIEN DESQUIREZ, le vocaliste et guitariste rythmique, ANTHONY CLAY le lead guitar, LION DAS NEVES le bassiste et FLORIAN MORGANO le batteur investissent la scène en attaquant tambour battant par “Bad Breath Girl” en enchaînant sans s’arrêter par “Overdrivers”. Et paf ! Grosse claque à travers la tronche ! Mes nouveaux copains suisses ne s’attendaient sûrement pas à ça. “Ça va Cornaux ? », demande ADRIEN. « Vous êtes prêt à prendre une bonne dose de Rock n’Roll dans la gueule ?”.







“She Hides a Big Packet “ continue sur sa lancée en mode les freins c’est pour les lâches. Personnellement, je les trouve encore plus en forme que jamais. Ils ont pris une sacrée assurance sur scène et ils n’hésitent pas à l’arpenter de long en large malgré un petit manque de place.
Le son est très fort et fait vibrer le sol. A tel point que la pluie semble avoir eu peur et s’est retirée mais pas le vent qui résiste encore. Et on enchaîne avec “We are one” et sa rythmique à la AIRBOURNE. Les spectateurs semblent subjugués par l’énergie que développe OVERDRIVERS qui ne cessent de headbanguer depuis le début du show.

Sur scène, ça n’arrête pas de bouger dans tous les sens. ANTHONY et LION échangent de place pendant qu’ADRIEN est au micro et tient le rythme sous les coups de butoir que FLORIAN assène à sa batterie. Puis c’est ADRIEN qui change avec LION pendant qu’ANTHONY fait des prouesses guitaristiques devant les spectateurs au bord de la scène. Les morceaux défilent “High Mountains”, “King of the Road” de leur second LP, l’excellent “Meet the Monster”… Mais qu’est-ce que c’est bon ! J’adore. Certes, le son est un peu trop fort, mais il est compensé par l’énergie déployée par le groupe.
D’ailleurs celui-ci disparaît derrière les enceintes laissant une introduction de chœurs d’église démarrée. Ils réapparaissent quelques secondes plus tard pour nous jouer le terrible « Factory » tiré de leur EP “Rock Out !” sorti en 2021. S’ensuit un “Guitar Playboy” de folie qui continue son travail de sape auprès du public neuchâtelois. “Cette chanson est ma préférée, elle permet aux femmes de montrer qu’elles en ont”, nous annonce ADRIEN avant d’interpréter “Show your Boobies” sur lequel ANTHONY nous démontre toute son agilité dans un solo de guitare mouvementé. Le guitariste, seul sur scène, s’avance une nouvelle fois sur le devant des planches et fait preuve d’agilité. Il nous fait même un petit air de corrida qui fait sourire le public. Puis le groupe réapparaît et c’est “Rock in Hell“ un titre qui a tendance à déboîter les cervicales, qui sort des enceintes.






“Bon, une dernière”, nous annonce ADRIEN. “C’est la première fois qu’on vient en Suisse et on est super content de l’accueil. Merci !”. Et c’est l’incontournable “Limbs of Rock n’Roll”, tiré de leur tout premier album qui clôt le show. Il verra ANTHONY descendre carrément dans le public pour jouer devant les spectateurs puis comme un certain JOEL O’KEEFE, monter sur un poteau de la structure de la scène pour continuer de jouer. Complètement fou !
Le groupe salue la foule et retrouve son nouveau public au stand. Une nouvelle fois, les OVERDRIVERS ont mis le feu. D’ailleurs, en voyant les mines ahuries et réjouies à la fois des spectateurs, qui ne s’attendaient sûrement pas à un tel spectacle, OVERDRIVERS a frappé fort.

Il est 21h30 lorsque sur la petite scène, MIKE annonce le nouveau groupe. C’est SHADY FAT CATS, un quatuor de Bretons qui font dans de la Pop Punk millimétrée assez cool. Alors que la nuit vient de tomber, la scène est éclairée par des lumières de face ce qui n’arrange pas les photographes. Bah, moi, j’ai juste à écrire donc ça ne me dérange pas trop.
Bon, parlons musique. Dès le début, je me demande ce qu’ils sont bien venus faire (dans cette galère ?). Musicalement, c’est très bien fait, on sent que les gars ont du bagout, mais ce n’est pas trop mon truc. Je trouve ça un peu trop gentil. Il faut dire, qu’après la grosse claque que nous ont mis les OVERDRIVERS, il est compliqué de faire mieux. Je me dirige donc, ainsi qu’une partie du public, vers la grande scène où le groupe principal va jouer tout à l’heure.



Alors que les morceaux qui s’enchaînent sont un peu trop édulcorés à mon goût, d’un seul coup on entend des growls sur un morceau, ce qui me surprend. Malheureusement pour moi, cela ressemble un peu trop à du GREEN DAY, voire du SIMPLE PLAN en un peu plus énervé, quoique. Bien fait, certes mais pas vraiment ma came. Je me pose la question de l’utilité de ce genre de groupe, lorsque le festival affiche plutôt une couleur Metal. Enfin bref. Ce n’est pas mauvais, loin s’en faut.
Certains titres me titillent un peu plus l’oreille que d’autres tels que l’inédit “Simple as you and me” même si c’est un peu trop simple à mon goût. Le public suisse répond favorablement et un peu trop gentiment (à mon avis) aux sollicitations du groupe. Je pense que dans un autre contexte, cela aurait pu me plaire, même si c’est un peu trop Punk à roulettes avec des passages Hardcore.




C’est avec une impatience sans fin que mes camarades et moi attendons le dernier groupe : FREEDOM CALL. Devant la scène, des fans inconditionnels du groupe allemand discutent, je vous le donne en mille : en allemand. Le backdrop est super cool et la scène beaucoup plus profonde par rapport à tout à l’heure. La pluie vient de faire son grand retour, et le vent aussi. Cependant, ce n’est pas ce qui va nous empêcher de supporter le “Happy Metal” de FREEDOM CALL. Pendant la prestation des Bretons, nous discutons de l’intérêt d’un groupe de ce genre dans un festival assez Metal et du manque de monde par rapport à la veille. Il faut bien tuer le temps.

Il est 22h30 et CHRIS BAY, chanteur guitariste et leader fondateur de FREEDOM CALL, FRANCESCO FERRARO à la basse, LARS RETTKOWITZ à la guitare et RAMY ALI à la batterie s’installent sur scène. FREEDOM CALL, en habits de lumière argenté, attaque le set devant un public qui se masse devant la scène, malgré la pluie tenace. Le Happy Metal lui fait moins peur que le Rock n’Roll enflammé d’OVERDRIVERS. Dommage.
“A Perfect Day” nous montre comment nous allons être happés par les hymnes percutants du groupe allemand. Le son est parfait, moins fort que tout à l’heure, et les lights sont au top. « Deutsche Qualitat » comme dirait une pub. Dès le début du set, on sent que le groupe n’est pas venu goûter le chocolat ou manger une fondue, mais bien pour nous en mettre plein la vue. Nos copains alsaciens avaient mis la barre haute, mais leurs aînés allemands nous font côtoyer les dieux avec “Hammer of the Gods”.
Tout en cadence, FREEDOM CALL nous démontre qu’ils sont ultra-motivés et que tout est bien orchestré scéniquement. Le headbanguing de rigueur, le déclenchement de fumigènes à chaque jet de jambe de CHRIS, tout est fait pour qu’on passe une « sacrée soirée » comme dirait JEAN-PIERRE FOUCAULT. « Oune dos trois ! », annonce le chanteur avec un grand sourire avant de lancer « Tears of Babylon ». « Jump with us ! », nous enjoint il pendant le titre.









L’ambiance sur scène et dans le public est excellente. Même la pluie qui s’intensifie ne gâte pas le spectacle de nos copains allemands. « Comment ça va ? », demande CHRIS en français « Good to see you guys. We are here to make a Heavy Metal party », continue t’il en épelant chaque phrase afin que la plupart des spectateurs puissent comprendre. Et c’est reparti sur les chapeaux de roue avec « Supernova ».
« Bonsoir Cornaux, comment ça va ? Vous allez bien ? Excuse my French, I don’t know very well. Euh… Bière ? », rigole le chanteur qui, sans T-Shirt, laisse apparaître sa belle plastique. Il prend le temps entre chaque titre de parler au public. « Welcome to the Silver Romance », annonce-t ’il pour le morceau suivant « Silver Romance ».
Alors que RAMY arbore une jolie barbe rouge, celle de FRANCESCO est tressée. LARS et CHRIS n’en portent pas mais ils sont raccords avec leur look entièrement argenté. FRANCESCO, lui, arbore un jean noir mais porte un peu d’argent sur lui, notamment sur son T-Shirt. Il doit être moins riche que les guitaristes, mdr. En tout cas, ça joue méchamment grave et on ne voit même pas le temps passer. De « Union of the Strong » à « The Quest », un vieux titre, en passant par « Mr Evil » qui voit apparaître CHRIS avec un chapeau haut de forme et des lunettes noires, le Happy Metal de FREEDOM CALL fédère les fans.










Musicalement, c’est absolument très bon. Hyper entraînant, hyper agréable à entendre et les musiciens font tout pour qu’on leur mange dans les mains. Après « Freedom Call », CHRIS remercie tout le monde ainsi que le public. C’est bientôt la fin. Les fans sont en liesse avec « Power and the glory » qui enchaîne sur l’excellent « Warriors ».
Il est 23h40 et le set de nos copains allemands prend fin. Bon évidemment, on ne peut pas vouloir en rester là. Et après les ohohoh de rigueur, FREEDOM CALL revient pour refaire un titre « High Above ». Après nous avoir remerciés une nouvelle fois, alors que l’heure de fin est largement dépassée, le groupe finit d’achever le public en enchaînant « Metal is for Everyone » et « Land Of Light ». Le groupe salue le public, et disparaît de la scène.
MIKE revient pour conclure et nous annoncer la nouvelle édition l’année prochaine avec un groupe d’« Horror Metal » Les paris sont lancés ! Nous partons faire un tour au stand de merch’ où nous pouvons acheter des goodies mais aussi récupérer deux photos gratuitement. Nous en profitons pour en faire signer une à FRANCESCO un peu surpris qu’il y ait des fans qui soit encore là à attendre. Alors que les trois quarts du public sont déjà partis, nous tapons la discute avec MIKE qui nous annonce l’arrivée du reste du groupe. Une petite dizaine de minutes plus tard, alors qu’il reste encore moins de monde que tout à l’heure, LARS, CHRIS et RAMY arrivent contents de nous voir et signent sans sourciller la fameuse photo.

La route de retour nous attendant, nous prenons congé de nos copains allemands et de nos nouveaux copains suisses qui nous souhaitent une bonne route et nous demandent d’être prudent étant donné l’heure tardive. Il n’y a quasiment plus personne lorsque nous repartons exactement par le même chemin qu’à l’aller pour sortir du site. Petite subtilité tout de même pendant la route de retour : nos voisins helvétiques ont eu la bonne idée de fermer l’autoroute qui nous ramène chez nous, nous faisant passer par les petites routes de campagne. Heureusement pas pour très longtemps et nous retrouvons juste avant Lausanne la fameuse route qui nous ramène. Cela nous aura permis d’admirer les jolis petits villages autour de Neuchâtel. Quoique de nuit, on ne voit pas grand-chose. C’est à trois heures du matin que nous arrivons enfin à la maison mais après avoir assisté à plusieurs concerts mémorables dont, à mon avis, on se souviendra longtemps.
Un grand merci à l’organisation du Corn’Rock pour ce chouette festival à portée de bourses et de taille humaine. On essaiera, l’année prochaine, de faire les deux soirs.
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